vendredi 1 juillet 2016

Les australiens ont commandés des sous-marins français.

Un article du journal Le Monde.



Sous-marins vendus par DCNS à l’Australie : les coulisses d’un contrat « historique »

LE MONDE | • Mis à jour le | Par
Les sous-marins australiens Collins seront bientôt remplacés. Les sous-marins australiens Collins seront bientôt remplacés. CPOIS DAVID CONNOLLY / AFP

Les Japonais étaient partis favoris, talonnés par l’allemand TKMS. Au final, c’est le français DCNS que l’Australie a retenu mardi 26 avril pour ses futurs sous-marins. Le budget de ce programme de défense portant sur douze bâtiments, le plus important de l’histoire du pays, est estimé à 50 milliards de dollars australiens, soit 34,3 milliards d’euros, comprenant la conception, les transferts de technologie, la production, le système de combat et la maintenance pendant vingt-cinq ans.

« Les recommandations lors du processus d’évaluation des offres (…) ont été sans équivoque : l’offre française est la plus à même de répondre aux besoins uniques de l’Australie », a déclaré le premier ministre, Malcolm Turnbull, devant les chantiers navals d’Adélaïde. « Ces sous-marins seront les plus sophistiqués du monde, et ils seront construits ici, en Australie », a ajouté M. Turnbull. L’Elysée s’est aussitôt félicité dans un communiqué de ce choix « historique » :
« Il marque une avancée décisive dans le partenariat stratégique entre les deux pays, qui vont coopérer durant cinquante années sur l’élément majeur de souveraineté que représente la capacité sous-marine. »
La France est « fière de l’excellence technologique » dont ses entreprises ont fait preuve pendant cette sélection, précise l’Elysée. « Ce nouveau succès sera créateur d’emplois et de développement en France comme en Australie. »
La mise en service du premier bâtiment est prévue en 2030. Ce dérivé du Barracuda, qui aura une propulsion diesel, permettra la création de 2 900 emplois en Australie. En France, 4 000 personnes seront mobilisées pendant six ans chez DCNS et ses deux cents sous-traitants. Au final, la part revenant aux industriels français est estimée à 8 milliards d’euros.

Fabriqués à Adelaïde



Le modèle de sous-marin Shortfin Barracuda Block 1A, créé par DCNS, remplacera les actuels sous-marins australiens.
Le modèle de sous-marin Shortfin Barracuda Block 1A, créé par DCNS, remplacera les actuels sous-marins australiens. HANDOUT / REUTERS
Les sous-marins, « les plus sophistiqués du monde, seront construits ici, en Australie, (…) par des Australiens, avec de l’acier australien », n’a cessé de répéter Malcolm Turnbull aux journalistes. Ils seront fabriqués à Adélaïde, la capitale de l’Australie-Méridionale, Etat qui connaît le plus fort taux de chômage du pays (7,7 % en février). « Chaque dollar dépensé dans la défense devrait dans la mesure du possible être dépensé ici », a martelé le premier ministre.
Personne ne croyait au départ aux chances de la France, sauf le patron de DCNS et Jean-Yves Le Drian
Les douze sous-marins remplaceront la flotte actuelle des six ­Collins. Pour justifier ce doublement, Malcolm Turnbull a mis en avant « l’environnement maritime compliqué » dans la région, avec en particulier la montée en puissance de la Chine. « D’ici à 2035, environ la moitié des sous-marins du monde opéreront dans la région ­indo-Pacifique, où l’Australie a le plus d’intérêts » à défendre, expliquait Canberra dans un Livre blanc sur la défense publié en février.
Plusieurs éléments ont pesé en faveur de la candidature française. Les Allemands, qui proposaient aussi de construire les sous-marins en Australie, avaient pour handicap de ne jamais avoir conçu de bâtiments de la classe des 4 000 tonnes demandée par l’Australie, soit près du double de la taille des bâtiments qu’ils produisent actuellement.

Véritable feuilleton

Quant aux Japonais, les doutes portaient sur leur capacité à réaliser hors de leur pays de tels bâtiments. Sur le plan stratégique, les Australiens cherchaient un partenaire ayant le même type de bâtiments pour aller sur de longues distances, ce que n’ont pas les Allemands. Il fallait aussi un partenariat dans la durée, ce que la France peut garantir, ayant son propre programme de sous-marins garanti sur les soixante-dix prochaines années. Par ailleurs, une alliance avec les Japonais aurait pu indisposer la Chine, premier partenaire économique de l’Australie.
Depuis plus de deux ans, l’achat des sous-marins est un feuilleton à rebondissement. A son arrivée au pouvoir en 2013, le premier ministre d’alors, le conservateur Tony Abbott, s’était tourné vers le Japon, demandant à son ami Shinzo Abe de lui fournir les sous-marins. Des médias australiens avaient alors évoqué un accord secret entre les deux dirigeants. Cette décision était d’autant plus mal perçue dans le pays qu’au même moment les Allemands proposaient, à grand renfort de battage médiatique, de fabriquer les sous-marins sur place et de créer entre 5 000 et 7 000 emplois directs et indirects.
A Paris, personne ne croit donc vraiment aux chances de la France dans une éventuelle compé­tition. A l’exception du patron de DCNS, Hervé Guillou, et de Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la défense se rend en novembre 2014 à Albany, où sont organisées des cérémonies pour le centenaire du départ des militaires australiens vers l’Europe. Il évoque alors le sujet avec son homologue australien sans obtenir de réponse. Qu’à cela ne tienne. De retour à Paris, le ministère organise le pilotage du projet de la même manière que pour le ­Rafale. Autour de la table se réunissent tous les quinze jours les industriels concernés DCNS, Thales, la Direction générale de l’armement (DGA), les experts du ministère et des représentants de la marine et l’ambassadeur de France en Australie, quand il est dans l’hexagone.

Compétition suivie de près par Washington

En février 2015, le vent commence à tourner. Le premier ministre, Tony Abbott, partisan de la solution japonaise, ouvre finalement l’offre à TKMS et à DCNS. L’un de ses représentants, en déplacement à Paris, ne laisse cependant aucun espoir : « Je veux être clair, le choix c’est le Japon, vous allez servir de lièvre », affirme-t-il. Pas question pour Jean-Yves Le Drian de renoncer, il s’agit d’être présent au cas où les Japonais échouent.
Au final, la part revenant aux industriels français est estimée à 8 milliards d’euros
Les Etats-Unis, premiers alliés de l’Australie, suivent de près la compétition. La rumeur court que les Américains, qui vont fournir les systèmes d’armes des futurs sous-marins, préféreraient les Japonais aux Européens. Le 6 juillet 2015, lors d’une rencontre à Washington avec Ashton Carter, son homologue américain de la défense, le Français s’assure que les Etats-Unis seront neutres dans cet appel d’offres. Plus tard, Washington, par l’intermédiaire d’un proche d’Obama, confirmera que les sous-marins sont « une question sou­veraine » pour l’Australie et qu’il n’y aurait pas de ­conséquence sur leur alliance, quelle que soit la candidature retenue.
En septembre 2015, la compétition devient réellement équitable, avec le départ de Tony Abbott, renversé par son collègue du Parti libéral Malcolm Turnbull. Les candidats ont deux mois pour remettre leur offre. Le Japon, le seul à répondre en tant qu’Etat en appui d’un consortium formé par Mitsubishi Heavy Industries et Kawasaki Shipbuilding Corporation, passe à l’offensive, à grand renfort de publicité dans les journaux et les aéroports australiens. Tokyo a même envoyé un sous-marin dans la baie de Sydney mi-avril.

Campagne discrète

A l’inverse, les propositions européennes sont portées par des industriels. TKMS a mené une campagne commerciale vigoureuse prônant la qualité allemande, avec le soutien actif de Berlin et de la chancelière Angela Merkel. Côté français, DCNS joue la discrétion et l’écoute à l’image du slogan choisi « The most advanced submarine you’ll never see » (« le sous-marin le plus avancé que vous ne verrez jamais »). Cela n’empêche pas les nombreux déplacements de ministres, de militaires et d’industriels. Le ton change en février. « On peut vraiment gagner », entend-on au ministère de la défense.
La désignation du vainqueur était prévue en juin, mais le calendrier s’est accéléré à cause des élections anticipées, qui doivent avoir lieu début juillet. L’annonce de la construction des sous-marins en Australie-Méridionale, avec les 2 900 emplois à la clé, pourrait servir le camp du premier ministre.
A l’approche de cette nouvelle échéance, chaque camp avance ses ultimes arguments. Si la rumeur évoque une mise hors-jeu du Japon, tout le monde reste prudent tant le secret est bien gardé. C’est dans l’avion qui le ramenait d’Egypte lundi 18 avril que François Hollande et Jean-Yves Le Drian ont mis la dernière main au courrier adressé à Malcom Turn­bull. Et c’est une semaine après, lundi 25 avril, que Canberra a officieusement fait connaître son choix à Paris. Or cette journée marque l’ANZAC Day (Australian and New Zealand Army Corps), journée d’hommage aux troupes australiennes engagées dans la première guerre mondiale et tombées en nombre en France. Tout un symbole pour la coopération à venir.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2016/04/26/le-francais-dcns-remporte-un-megacontrat-de-sous-marins-a-34-milliards-d-euros-en-australie_4908510_1656994.html#SErVpvyWcf8GeFEG.99

Caroline Thanh Hương giới thiệu bài thơ Giọt Lệ Cuba của anh Trần Văn Lương, và bài tìm hiểu về lịch sử của đất nước này.

Lịch sử là những câu chuyện có thật chứ không là chuyện giả sử.

Giả sử thì không có những con người làm nên lịch sử.

Lịch sử là quá trình lập nước và giữ nước với những hy sinh của người dân để thi hành bổn phận công dân của mình.

Đất nước nào cũng có những quan hệ lịch sử với các nước khác. Những nước này  đến xâm chiếm hay mở đường cho những nước khác để có sự trao đổi về  tôn giáo và thương mại.

Những mối quan hệ này có thể có những lúc cùng là bạn và sau đó trở thành thù nghịch hay ngược lại.

Con đường giữ nước lúc nào cũng khó khăn cho cả 1 thế hệ, và thế hệ này sang thế hệ khác có rất nhiều mất mát về con người.

Qua những bài viết cá nhân hay những sách được đưa vào nhà trường tuỳ thời đại nào mà chúng ta sống  khiến chúng ta cũng có thể suy ngẫm và rút thêm kinh nghiệm của người xưa để lại.

Đọc bài thơ rất dài nhưng xúc tích chuyện lịch sử nước người, hình như thoáng có chút ẩn hiện nước Việt Nam, anh Trần Văn Lương đã đưa chúng ta vào mối liên hệ vừa thay đổi hôm nào giữa nước Cuba và nước Mỹ

Kính mời quý anh chị thưởng thức câu chuyện bằng thơ dưới đây của anh Trần Văn Lương.

Caroline Thanh Hương
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Kính gửi đến quý anh chị con cóc cuối tuần.
Dạo:
       Havana rượu chảy tràn,
    Florida lắm kẻ tan nát lòng.


Cóc cuối tuần:

            Giọt Lệ Cuba

  (Một ngày gần cuối tháng 3 năm 2016, tại thủ đô
   Havana của Cuba, Obama và Raul Castro hớn hở           
   nâng ly.  Hai nước sẽ bình thường hóa ngoại giao và
   lệnh cấm vận đối với nước Cộng sản này sẽ được Hoa
   Kỳ bãi bỏ. Trong lúc ấy, trên bờ biển Florida, một
   người tỵ nạn Cuba già ngậm ngùi đứng lau nước mắt)

Miami chiều vắng,
Vạt nắng cuối trườn xa,
Bóng người tỵ nạn già,
Nhạt nhòa trong tiếng sóng.

Lòng bồi hồi xúc động,
Lẫn tuyệt vọng xót xa,
Dường nghe tiếng đàn ca,
Từ Cuba văng vẳng.

Hai kẻ thù dai dẳng
Tranh thắng bại nhiều phen,
Nay trải thảm đốt đèn,
Êm êm lời chúc tụng.
                 x
            x       x   
Xưa cùng nhau chống Cộng,
Giờ thất vọng nuốt hờn.
Chút tình nghĩa keo sơn,
Làm sao hơn quyền lợi.

Người Cuba tôi hỡi,
Dân chủ với nhân quyền,
Cùng cam kết thề nguyền,
Hãy quên đừng nghĩ đến.

Đừng mơ mòng kháng chiến
Nhờ viện trợ "đồng minh".
Hãy trông cậy chính mình,
Chớ tin điều môi miệng.

Hãy đánh liều vượt biển,
Nhanh chân đến nơi đây,
Khi điều luật cũ này,
Và vận may còn đó.  (1)

Quê nhà dân vẫn khổ,
Dù phố xá nguy nga.
Tiền bạc chảy từ xa,
Chỉ sa vào túi Cộng.

Chúng nhà cao cửa rộng,
Hưởng cuộc sống phồn vinh,
Ngày yến tiệc linh đình,
Đêm rập rình tiếng hát.

Triệu dân lành đói khát,
Mong giải thoát đêm ngày,
Đợi mãi một bàn tay,
Nơi đây người có biết.

Nhưng mệnh trời khắc nghiệt,
Nghẹn ngào biết tính sao.
Những ước nguyện năm nao,
Làm thế nào quên được.

Đám bạn bè ngày trước,
Cùng bỏ nước ra khơi,
Nay còn được mấy người,
Vẫn nhớ lời khóc hận.

Mấy mươi năm lận đận,
Khói trận Vịnh Con Heo, 
Chuyến đổ bộ ngặt nghèo,
Đã mờ theo dấu đạn.  (2)

Rồi mai đây hàng vạn
Kẻ tỵ nạn ngày xưa,
Nay no ấm dư thừa,
Sớm trưa về giở mặt.
                 x
            x       x   
Nhìn tương lai trước mắt,
Lòng quặn thắt từng cơn,
Thương cho nước cùng non,
Sẽ còn bao khổ nạn.

Chạnh nhớ quê đứa bạn
Bị bán bởi "đồng minh"
Còn thê thảm hơn mình,
Lòng chiến binh chợt hiểu.

Thân phận dân nhược tiểu,
Luôn gánh chịu thiệt thòi,
Con chốt thí nhỏ nhoi
Của trò chơi áp đặt.

Gió khuya đùa rát mặt,
Dòng nước mắt xót xa,
Của người tỵ nạn già,
Vỡ oà trên cát lạnh.
      Trần Văn Lương
         Cali, 6/2016

Ghi chú:
(1) Đó là luật "wet-foot, dry-foot policy" năm 1996 tu
chính lại đạo luật Cuban Adjustment Act của năm 1966,
theo đó người Cuba nào tìm cách đặt chân được lên đất
liền của Mỹ (dry foot) thì sẽ được ở lại một cách hợp pháp
và trở thành thường trú nhân và công dân sau đó. Nhưng
nếu bị chận lại ngoài biển (wet foot) thì sẽ bị trả lại về Cuba.
Tuy nhiên, với việc bình thường hóa quan hệ ngoại giao
giữa Cuba và Hoa Kỳ ngày nay thì đạo luật này có nhiều
triển vọng sẽ bị hủy bỏ.

(2) Cuộc Đổ Bộ Vịnh Con Heo (The Bay of Pigs Invasion,
tiếng Tây Ban Nha là "Invasión de Playa Girón" hay là
"Invasión de Bahía de Cochinos"):
Năm 1959, người đồng minh của Mỹ ở Cuba là Tổng
thống Fulgencio Batista bị nhóm của Fidel Castro lật đổ
và Cuba trở thành Cộng sản. Hoa Kỳ bèn cho CIA huấn
luyện một số chiến sĩ chống Cộng của Cuba và thành lập
Lữ đoàn 2506 (tạm dịch chữ Brigade 2506). Vào tháng 4
(lại tháng 4!) năm 1961, đoàn quân hơn 1400 người dưới
sự yểm trợ của không quân Hoa Kỳ đã đổ bộ vào Vịnh Con
Heo của đảo Cuba. Đoàn quân sau mấy ngày đã bị quân
Castro chận lại, và TT Kennedy vì ngại dư luận quốc tế
nên quyết định bỏ rơi và chấm dứt mọi yểm trợ và bỏ rơi
đoàn quân này. Cuộc đổ bộ đã thất bại. Những người còn
sống sót của đạo quân này đã phải đầu hàng và bị Castro
cầm tù. 

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  Xin được làm bài họa thơ " CÓC CUỐI TUẦN " của anh Lương :



   
Dạo : 
           
Hướng về quê mẹ, lệ tràn
         Càng nhiều thảm họa càng tan nát lòng
   HƯỚNG  VỀ QUÊ  MẸNơi tha hương, trống vắng
Nhìn về phía trời xa
Bao kỷ niệm trẻ, già
Bỗng đột nhiên dậy sóng

Hình ảnh xưa khuấy động
Miền Nam, lúc quê nhà
Sau thế chiến vui ca
Độc lập , nghe còn vẳng

Hết thực dân, bình đẳng
Quần chúng đã bao phen
Mở toạc ánh sáng đèn
Muôn dân đều ca tụng

           x
       x      x

Một chính phủ chống Cộng
Miền Nam xóa tủi hờn
Triệu người Bắc ly sơn
Về hưởng chung phúc lợi

Nhưng khốn thay, trời hỡi
Trong tay kẻ bá quyền
Đất nước chẳng đứng nguyên
Tai bay họa gởi tới

Bước chân vào vòng chiến
Dù chính nghĩa quang minh
Không đủ tự sức mình
Đành rút lui ngậm miệng

Quân man ri cướp biển
Cướp đất, cướp nhà, đây
Khiến cho giang sơn này
Người đi, kẻ ở đó

Người dừng lại, càng khổ
Tịch nhà cửa nguy nga
Đầy vào chốn rừng xa
Kinh tế mới, thay Cộng

Khai thác vùng đất rộng
Để chúng mừng quang vinh
Chở của về Ba Đình
Xúm nhau cùng ca hát

Bấy lâu nay khao khát
Ăn uống sống qua ngày
Nay quyền lực trong tay
Vơ vét ngay cho biết

Mở ra luật ác nghiệt
Đẩy ra biển, xôn xao
Đóng năm cây, nôn nao
Kẻ nào còn đi được

Con ngụy, chặn đường trước
Việc học, chỉ khơi khơi
Việc làm, phải chọn người
Cho buồn đau khóc hận

Thời " mở cửa " lận đận
Cũng tại mấy con heo
Tham ô, nghèo càng nghèo
Dưới kẻ đeo súng đạn

Chuyện thảm, kể hàng vạn
Từ nay ngược lại xưa
Có nói cũng thêm thừa
Lũ cộng Nô muối mặt

           x
      x        x

Đến nay mới mở mắt
Đất nước qua bao cơn
Không còn đất, biển, non
Chờ lần nữa tị nạn

Hỏi còn ai là bạn
Vì chỉ thiếu thông minh
Mình không tự cứu mình
Lấy người đâu tìm hiểu

Phận tôi đòi, quốc tiểu
Bộ mặt thật đã thòi
Tâm địa, chỉ loi nhoi
Biết đâu hay mà đặt

Nhìn tương lai trước mắt
Ngày về vẫn còn xa
Còm cõi cái thân già
Chôn sâu vào đất lạnh

  
         Trần Trọng Thiện

         

Để biết thêm về nước Cuba, mời quý anh chị đọc tài liệu dưới đây bằng thứ tiếng naò thích hạp nhất với nơi cư ngụ của mình.

dimanche 26 juin 2016

Cọp Thái Lan sinh để tử từ đền tu.



Cám ơn Dr Hanh Le đã chuyển cho tin tức và hình ảnh thật đau lòng khi nhìn thấy những chú cọp con vừa sinh ra để chết.

Caroline Thanh Hương
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ANTĐ - Cảnh sát Thái Lan vừa bắt giữ một nhà sư đang cố gắng rời khỏi đền Hổ với một chiếc xe ô tô chứa da, răng nanh hổ, chỉ vài ngày sau khi giới chức nước này thu giữ được 40 xác hổ con trong tủ đông của ngôi đền.
 
Các hoạt động khám xét tại ngôi đền nổi tiếng Wat Pha Luang Ta Bua (hay còn gọi là đền Hổ) ở tỉnh Kanchanaburi, phía tây Băng Cốc tiếp tục diễn ra hôm 2-6, sau khi cảnh sát phát hiện các bộ phận cơ thể của động vật trong khu vực phòng ngủ của các nhà sư, cũng như bắt giữ một người khác khi đang vận chuyển nanh và da hổ ra khỏi đền.
“Chúng tôi đã thấy thấy da hổ và răng nanh trên một chiếc xe ô tô khi đang cố gắng rời khỏi ngôi đền”, ông Adisorn Noochdumrong, một quan chức cảnh sát cho biết.
Ông Adisorn nói rằng, việc khám xét nơi ở của một số nhà sư đã giúp lực lượng cảnh sát thu giữ 2 bộ da hổ, 10 chiếc răng nanh hổ và hàng chục miếng da hổ nhỏ khác.

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2 bộ da hổ toàn thân cùng 10 răng nanh đã được tìm thấy trong phòng ngủ của các nhà sư
Phát hiện này chỉ diễn ra vài ngày, sau khi các nhà chức trách tìm thấy 40 xác hổ con, xác 1 con gấu trong tủ đông ở khu vực bếp của ngôi đền.
Trong nhiều ngày qua, lượng cảnh sát đã lên kế hoạch giải phóng 137 con hổ đang nuôi nhốt trong đền đến 3 khu vực bảo tồn động vật hoang dã trong đất nước.
Giám đốc Cơ quan Bảo tồn động vật hoang dã Thái Lan Teunjai Noochdumrong cho biết, sau sự cố, ngôi đền Hổ nổi tiếng vẫn đón khách du lịch đến tham quan bình thường, nhưng các nhân viên an ninh đã cảnh báo nguy hiểm có thể xảy ra với họ trong quá trình đưa hổ về khu bảo tồn.
Hiện tại có khoảng 300 quan chức chính phủ và các bác sĩ thú y có mặt trong khu vực để tổ chức vận chuyển hổ ra khỏi đền.

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Cảnh sát bắt giữ 2 người đàn ông cùng một nhà sư khi đang vận chuyển răng nanh hổ ra khỏi ngôi đền
Ngôi đền Wat Pha Luang Ta Bua từ lâu đã dính vào các cáo buộc ngược đãi, buôn bán trái phép động vật hoang dã, nhưng các nhà sư và tình nguyện viên ở đây nhiều lần lên tiếng bác bỏ cáo buộc.
Ngay cả khi cảnh sát đến kiểm tra khu vực vào sáng 29-5, các nhà sư ở đây vẫn chống đối. Sự việc chỉ được chấp thuận khi cảnh sát có được lệnh từ tòa án.
Một số hình ảnh giải cứu hổ khỏi ngôi đền Hổ nổi tiếng ở Thái Lan:
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Hàng chục răng nanh hổ được tìm thấy trên chiếc xe ra khỏi đền
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Trước đó, cảnh sát đã thu giữ 40 xác hổ con và xác 1 con gấu con trong tủ đông
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Xác những con hổ con này chỉ mới 1 đến 2 ngày tuổi
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Phát hiện này theo sau hàng loạt cáo buộc buôn bán ngược đã động vật hoang dã của ngôi đền nổi tiếng
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Trong 2 ngày, lực lượng cứu hộ đã đưa được 40 con hổ ra khỏi đền, đến các khu bảo tồn động vật hoang dã 
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Các nhà sư lên tiếng chống đối lại việc giải cứu hổ nhưng cuối cùng cũng chấp thuận vì có lệnh từ tòa án
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Hổ được tiêm thuốc mê rồi đưa lên xe tải về các khu bảo tồn
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Lực lượng cảnh sát cho biết, họ sẽ cố gắng vận chuyển 20 con hổ/ngày trong điều kiện thời tiết mát mẻ
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Hiện tại, đang có khoảng 300 quan chức và nhân viên thú y giám sát nhiệm vụ vận chuyển hổ về khu bảo tồn
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Ngôi đền Hổ từ lâu đã vướng nghi án ngược đãi và buôn bán động vật hoang dã
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Hổ được nuôi nhốt trong đền và là động vật thu hút khách du lịch đến đây tham quan chụp ảnh lưu niệm
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Hổ được giải cứu khỏi đền và đưa về khu bảo tồn động vật hoang dã
Hai ngày sau khi phát hiện 40 xác hổ con trong ngăn đông lạnh của khu bếp trong ngôi đền, vào ngày hôm qua (3/6), giới chức Thái Lan còn tìm ra sự thật rùng rợn hơn nữa. Cụ thể, các nhà bảo vệ động vật hoang dã đã phát hiện hơn 20 bình ngâm hổ. Thông tin này càng khiến nhiều người cảm thấy bức xúc và phẫn nộ.
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Cơ quan chức năng tiếp tục phát hiện hơn 20 bình ngâm hổ trong Đền Hổ.
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Những bình ngâm hổ bị tịch thu.
Từ lâu, Đền Hổ đã trở thành 1 trong những địa danh du lịch nổi tiếng nhất Thái Lan. Để được vào tham quan và chụp ảnh cùng những chú hổ, du khách sẽ phải trả 800 baht (khoảng 380.000 đồng) vé vào cửa.
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Xác những chú hổ con bị ngâm trong bình.

 Đọc thêm

 Saïgon, La perle de l'Extrême-Orient/ Saigon, Pearl of the Far East, par Christine Chanut avec beaucoup de photos de souvenirs.


Xin lưu ý với các bạn hữu Blogger, Website nào muốn trích đăng bài sưu tầm hay bài viết, thơ, nhạc của groupe chúng tôi về Blog, WordPress, Google Plus,​ của các anh chị, xin vui lòng đợi
 1 tuần ​sau khi bài trong Blog của chúng tôi đã đưa ra public.
Riêng phần tiếp chuyển, thì xin cám ơn quý anh chị đã giới thiệu dùm đến người thân quen.​

Caroline Thanh Hương

Saïgon, La perle de l'Extrême-Orient/ Saigon, Pearl of the Far East, par Christine Chanut avec beaucoup de photos de souvenirs.


Réalisé par HoBo & MoJo
Prod Europicture

Paroles :

On écrit sur les murs le nom de ceux qu'on aime
Des messages pour les jours à venir
On écrit sur les murs à l 'encre de nos veines
On dessine tout ce que l'on voudrait dire

Partout autour de nous,
Y'a des signes d'espoir dans les regards
Donnons leurs écrits car dans la nuit
Tout s'efface même leur trace

On écrit sur les murs le nom de ceux qu'on aime
Des messages pour les jours à venir
On écrit sur les murs à l 'encre de nos veines
On dessine tout ce que l'on voudrait dire
On écrit sur les murs la force de nos rêves
Nos espoirs en forme de graffiti
On écrit sur les murs pour que l'amour se lève
Un beau jour sur le monde endormi

Des mots seulement gravés pour ne pas oublier pour tout changer
Mélangeons demain dans un refrain nos visages, métissages

On écrit sur les murs le nom de ceux qu'on aime
Des messages pour les jours à venir
On écrit sur les murs à l 'encre de nos veines
On dessine tout ce que l'on voudrait dire
On écrit sur les murs la force de nos rêves
Nos espoirs en forme de graffiti
On écrit sur les murs pour que l'amour se lève
Un beau jour sur le monde endormi

On écrit sur les murs le nom de ceux qu'on aime
Des messages pour les jours à venir
On écrit sur les murs à l 'encre de nos veines
On dessine tout ce que l'on voudrait dire
On écrit sur les murs la force de nos rêves
Nos espoirs en forme de graffiti
On écrit sur les murs pour que l'amour se lève
Un beau jour sur le monde endormi (x2)

///

Nos talentueux enfants, déjà remarqués par le grand public pour certains ont uni leurs voix sous l’égide de l’UNICEF, pour la sortie de l’album « Un monde meilleur » qui sortira le 20 novembre prochain, à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant (convention signée en 1989).

L’UNICEF fournit aux réfugiés et aux personnes déplacées en centre d’accueil des kits de premier secours, des kits d’hygiène et des couvertures de survie. Leur objectif est aussi de « remettre les enfants à l’école » en donnant le matériel scolaire nécessaire. Plus d'infos : http://www.unicef.fr/


Pour tous ceux qui ont vécu à Saï Gon, voici un peu de l'histoire avec les noms des rues à l'époque. Et quel époque, non seulement marqué par les venus des français, la culture, les écoles et l'éducation à la française, on regrette aussi les bons moments à jouer aux boules de pétanque...

Aujourd'hui encore, pour tous les expatriés se souviennent encore le climat paisible de
Saïgon
La perle de l'Extrême-Orient
La "Cité" Saigonnaise" par Christine Chanut

Quý anh chị muốn đọc bằng thứ tiếng nơi mình cư ngụ, xin tìm ở bên phải của hàng bià, nơi có hàng chữ như bên dưới đây , nhấn vào đó để chọn lời thông dịch thích hạp nhất.

Caroline Thanh Hương

Translate

 photo cathedrale-saigon1.jpg

Un coin de Saïgon, au fond les clochers de la Cathédrale.
Vue aérienne et plan de Saïgon en 1953
 photo plan_saigon1.jpg
        photo vue_aerienne_saigon1.jpg
Saïgon était au départ de son histoire un petit port cambodgien, un village de pêcheur nommé Prey Kor.
Occupé par des Annamites dès le XVIIe siècle, le site est alors baptisé Saïgon, puis entouré de murailles au XVIIIe siècle, avant d'être conquis par les Français en 1859.
Saïgon sera alors connu pendant des années comme le « Paris de l' Extrême-Orient » : la ville comporte de nombreux monuments coloniaux.
La "Cité" Saigonnaise"
par Christine Chanut
 photo sud-est1.jpg
Article paru dans le périodique mensuel Sud-Est d'avril 1950 édité par :
Les Editions "Le Verseau"
14, boulevard Charner
Saïgon
La Cathédrale Notre-Dame
 photo notre-dame1.jpg

Saïgon : "elle n'a ni plus de vertu ni plus de vices que les autres cités ;
elle vit avec exubérance !"
Albert Vivies (avocat à Saïgon)
 photo bonjour-saigon1.jpg
 photo theatre-saigon1.jpg
Déclic de l'aube :
Lentement de l'aube et les faubourgs : Tandinh, Gladinh, Phumy, Phuto..., séveillent et se vident. Par des voies animées, toujours les mêmes, se déversent des courants humains que le port et la ville basse absorbe.
A midi :
Des courants se reforment encore en sens inverse pendant que, lasse de s' être affairée dans le va-et-vient des cyclos, des bicyclettes et des voitures, somnole la ville dans la chaleur moite et le silence embrasé.
Vers le soir :
Des courants se reforment encore, mais un air de flânerie submerge les rues, s'installe aux terrasses des cafés où des hommes essayent d'étancher leur soif ou de noyer leur ennui dans des boissons euphoriques et glacées ; et la ville change de visage : fardée de néon, riant de toutes ses lumières, elle multiple ses appels nocturnes, promettant aux humains ce que promettent toutes les villes du monde...
Soumise au rythme de ces pulsations, placée au confluent des remous du port et du calme du "plateau", ville de province et de grande cité, ville d'Orient et d'Occident, Saïgon offre des contrastes et des dissonances, des harmonies aussi, qui lui donnent ce visage frémissant et changeant, attachant, comme tout ce qui est marqué d'un caractère de vie intense.
La rue Catinat
devant le salon de thé "La Pagode"
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La rue Catinat à 11 heures du matin
Sur la photo de gauche : la rue Catinat à onze heures du matin voit défiler un flot ininterrompu d'autos, de cyclo-pousses et de piétons.
Sur la photo de droite : la rue Catinat deux heures plus tard, à l'heure sacrée de la sieste.
Vue aérienne de Saigon
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Vu sur le boulevard Charner et la rue Catinat Saigon
Sur la photo de gauche : "La citée forme une sorte de trapèze limité par le port, la rue Lagrandière (à gauche), le boulevard de la Somme (à droite) et le marché (au premier plan).
Sur la photo de droite : le boulevard Charner et la rue Catinat.
Jadis rien de tout cela n'existait.
"En 1859, écrit André Baudrit, il y avait au confluent de l'arroyo chinois et de la rivière, un marché situé auprès d'une pagode branlante, au milieu d'une agglomération de paillotes : c'était Cho-Soi ; puis remontant la rivière jusqu'à l'embouchure de l'Avalanche, les marécages s'étendaient, coupés de quelques canaux fangueux et nauséabonds (actuels boulevard de la Somme et Charner). A mi-chemin entre l'arroyo chinois et l'Avalanche, se trouvait une maison pour les bains royaux, elle était construite sur un radeau de bambous. De là, partait une chaussée de terre rouge qui reliait la rivière au plateau : c'était l'ancêtre de la rue Catinat, sur laquelle la ville future devait s'ossifier. Sur son parcours, elle se resserrait entre une pagode et une chaumière vétustes".
En 1861, Pallu de la Barrière brossa de ces lieux un tableau peu séduisant : "Cette rue en fondrière, ces maisons éparses, cet ensemble un peu misérable, c'est Gia-Dinh-Thành, que nous appelons Saïgon".
Cependant, plein de foi dans l'avenir, l'auteur ajoutait :"Un jour peut-être une ville belle et populeuse s'élèvera sur les lieux où nous avons vu un village annamite..."
Deux ans après, déjà, la ville avait changé d'aspect : "De larges voies macadamisées, se coupant à angle droit de distance en distance, avaient remplacé les chaussées étroites et bombés de la cité annamite ; mais les maisons manquaient encore sur bien des points pour remplir ce cadre régulier", écrivait Hailly en 1863.
"C'est à partir de 1865, souligne André Baudrit, que la ville de Saïgon commence sa marche ascentionnelle vers l'épanouissement que nous lui connaissons aujourd'hui, et c'est l'amiral de la Grandière qui est à la base de cette transformation vraiment prodigieuse".
En moins de quinze ans, la ville fut organisée dans ses grandes lignes. Et, désormais, tout en suivant les fluctuations inhérentes à toute entreprise humaine elle n'a cessé de croître et de prospérer.
Le port de Saigon
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Trait d'union créé entre le port et le "plateau", la ville basse est marquée d'un double caractère.
Elle s'agrège au port, à un tel point que Francis de Croisset écrivait :
"Des mâts surgissent entre les arbres ou on l'air de jaillir d'un toit" ; et la "forêt" du "plateau" y est déjà précedée de grands tamariniers qui jalonnent la rue Catinat, des Yaos de la place Francis Garnier, et du jardin d'enfants qui s'étend à l'ombre des dômes sombres des manguiers.
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Et peut-être sont-ce ces arbres de la rue Catinat qui confèrent à Saïgon ce caractère de ville de province qui a frappé tant d'écrivains : "Entre Saïgon et la province française ils créent un lien sentimental ; quand je flâne sous leur ombre, disait Pierre Andelle, je suis pris de tendresse pour Digne, pour Alençon".
"La province française ? écrivait Francis de Croisset dans les années 30, peut-être est-ce à cause de cela que Saïgon à chaque instant m'enchante".
Guy de Portalès, lui, décrivait ainsi la capitale de l'Indochine :
"Vous voici dans une petite ville de province, boulevard de la Somme, boulevard Charner, place Francis Garnier, rue Catinat, le Théâtre municipal, l'Hôtel de Ville. C'est la France, les cafés, les tramways, le bureau de tabac, l'Hôtel Continental. Une autre Cannebière, vaste artère rectiligne où vous flairez la coloniale, le gigolo, le fonctionnaire, le militaire. Tout cela très classe moyenne, bruyant, poussièrieux, à peine relevé d'une pointe de couleur. Les maisons s'alignent, en carton pâte, standardisées par quelque architecte-lauréat de province".
Cependant vers la même époque, Luc Dartin voyait Saïgon avec d'autres yeux :
"...Aux édifices de Saïgon, à son mouvement, à sa richesse, à son rôle réel, à sa marque moitié étrangère, moitié française, on songerait moins à une grande ville de province qu'à telle capitale belge ou suisse, dont les mœurs et les idées sont un peu des nôtres".
Que dirait maintenant Luc Durtain ? Guy de Portalès reconnaîtrait-il sa petite ville ? En vingt ans le visage de Saïgon s'est modifié, ses traits spécifiques se sont accusés, son caractère propre s'est accentué : elle est bien autre chose qu'une ville de province... elle est grande capitale comme en témoignent ses dimensions et ses larges avenues, ses buildings, sa profusion de lumière et ses odeurs vivantes, ses cafés, ses boutiques, sa population et son mouvement ; elle offre à l'heure actuelle une ordonnance générale et des perspectives dont les bâtisseurs peuvent s'enorgueillir.
Comme l'écrivait le gouverneur Hœffel, cette agglomération urbaine "peut se targuer d'être comparable à beaucoup d'égards aux plus grandes villes de France.
L'Hôtel de Ville
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Le boulevard Charner avec au fond l'Hôtel de Ville.
Saïgon a ses "Grands Boulevards", animés et joyeux : le boulevard Bonard, précédé de la géométrie d'un vert éblouissement des pelouses vigoureuses et des massifs taillés à la française de la place Francis Garnier, et le boulevard Charner sur lequel s'inscrit le kaléidoscope polychrome du marché aux fleurs où stagnent des senteurs capiteuses.
Tous deux débouchent sur de vastes espaces : la grande place du marché et la clarté grise de la rivière ; tous deux aboutissent à un monument : le théâtre récemment modernisé et l'hôtel de ville... objet d'une querelle ancienne... mais peu dangereuse. Par les matins de soleil, ils sont gais, pétillants, colorés, vibrants et le jet d'eau, qui appartient à tous les deux, jaillissant d'une double vasque pavée de mosaïques turquoises ajoute encore à cette gaieté lumineuse.
Le marché
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Un des coins les plus pittoresques de Saïgon est le marché où s'amoncellent les richesses de la Cochinchine... et d'ailleurs. Toutes les rues avoisinantes drainent vers lui des véhicules les plus divers qui se rangent tout autour, sur l'immense place, dans un tapage assourdissant sur lequel se détachent les thèmes aigüs des marchands ambulants, qui, là la plus encore qu'ailleurs, pullulent.
Chaque partie du marché est spécialisée mais partout on circule dans d'étroites ruelles qu'encombrent encore les porteurs de "ganh".
Dans le coin des étoffes, on s'infiltre entre les haies de soieries et de cotonnades bariolées et éclatantes déployées comme des tentures ou empilées en tas compacts ; les marchands sont assis sur une sorte d'estrade... on pense aux merveilleux "souks marocains" mais ici tout est plus entassé, plus comprimé et on regrette cette odeur de menthe fraîche qui imprègne les rues marchandes de Meknès plafonnées de treillages de roseaux...
Le "marché aux puces" sous toit de paillote où filtrent des raies de lumière baigne dans un clair-obscur. Les objets les plus ahurissants y voisinnent... Profanes et collectionneurs y furètent, à la recherche de quelque authentique merveille échappée de la vieille Chine ou de la royale Hué et parfois on trouve...ou en croit trouver... mais un long apprentissage est nécessaire pour distinguer entre toutes ces neuves antiquités le bleu précieux, le cloisonné ancien, le bouddha ou la quan-ynh polychrome d'un âge rassurant...
Sans transition, le soleil vous aveugle dans le court espace, encombré de gourmands, qu'il faut franchir pour atteindre les vanneries, les poteries où s'entassent tant de choses curieuses, et le marché aux fruits riche de tous ces présents d'Indochine dont on ne saurait plus jamais oublier la saveur : mangues dorées et juteuses, mangoustans à la cosse brune-violette, litchis aux longs poils d'un rouge éclatant, dont la chair acidulée est exquise.
Le Rond-Point Bonard-Charner
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Saigonnaise devant la fontaine Saïgon 1950
Le Rond-Point Bonard-Charner avec son jet d'eau jaillissant d'une grande vasque et son marché aux fleurs est un oasis de fraîcheur et de beauté au milieu de la Cité.
C'est dans cette vasque, qu'après le bref crépuscule, les petits nhos s'ébattent avec joie dans un éclaboussement de gerbes d'eau et d'écumes qui étincellent sous la lumière électrique... tandis que, sur les pelouses de la place, les promeneurs s'assoient à même le gazon, avides d'aspirer la fraîcheur agreste de la nuit : tout un peuple calme est là, dispersé,... avec des pensées... que l'on côtoie, sans les connaître.
Les autres rues, pour n'avoir pas la même ampleur, n'en sont pas moins fiévreuses et chacune a sa beauté.
Dans cette partie si vivante. Saïgon mêle étroitement à ses caractères typiquement occidentaux, son estampille de ville asiatique... étrange harmonie qui n'est pas un des moindres éléments de son charme.
Jusque dans les voies perpendiculaires à la rue Catinat, elle offre, à qui rêve d'Orient, la saveur des rues grouillantes où les boutiques chinoises, vietnamiennes et hindoues tendent toujours à envahir la plus grande partie du trottoir avec leurs étalages touffus et plus ou moins hétéroclites.
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La circulation est partout d'une intensité et d'une hétérogénité surprenantes... Dans toutes les rues se pressent des théories de bicyclettes terreur des automobilistes, des jeep qui ne rêvent que d'exploration, des voitures françaises, de luxueuses américaines et ses innombrables "cyclos", silhouettes familières de la ville, dont les pédaleurs excellent à guetter le client le plus généreux.
La rue Catinat
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Sur la photo de gauche : Le Continental Palace le rendez-vous du tout-Saïgon-qui-parle-et-qui-boit.
Sur celle de droite : Aux Nouveautés Catinat établissement fondé par Jules Berthet en 1887, Vieille Maison ... Bon Renom !
Cette rue Catinat dont on a tant parlé et dont se souviennent avec émotion tous ceux qui ont touché la terre indochinoise.
Axe principal de la cité, elle est la vivante illustration de ce mélange intime d'Occident et d'Orient, de grande cité et de petite ville, qui donne à Saïgon ce caractère spécifique et attachant qu'on ne retrouve nulle part ailleurs dans les villes que baigne la Mer de Chine.
Elle a "ses arbres", ses taraminiers que la fin du jour dore lentement, "ses arbres" autour desquels tant de discussions ont jailli et dont quelques fâcheux, par crainte des moustiques faillirent nous fruster à jamais.
Elle a ses passages élégants qui rappelle ceux de la Capitale, sa "Croix du Sud" qui, avec ses coulées de néon éblouissant, semble un grand café de Paris, ses restaurants, ses cinémas, ses boutiques...
Et pourtant ce mélange d'Europe et d'Asie : bijoutiers, antiquaires, libraires, soieries et colifichets, tout parle ce double langage aux yeux et à l'imagination.
Elle a encore ses salons de thé bruissants de papotages, son "Continental" et sa "Pagode" où se traitent tant de choses : piastres et futilités, propos sérieux et souvenirs, projets et regrets...
Elle draine tout ce que la ville contient de flâneurs et de gens affairés, de curieux et de dilettantes, de bavards et de rêveurs...
Dans l'ombre marbrée d'or se meut une foule bigarée, aux vêtements frais, aux regards paisibles. Sous ce climat toujours égal et tiède, que la profusion végétale empêche d'être accablant, les visages sont moins tendus, plus souriants qu'ailleurs, chacun n'y paraît pas uniquement occupé de soi-même...Il semble que les êtres aient le temps de regarder la couleur du ciel, de humer l'air de la ville, de savourer les instants...
En dépît du monde inquiétant qui la cerne, Saïgon a l'air de donner à chacun la possibilité de se détendre : soldats et matelots flânent devant les vitrines ou bavardent aux terrasses de cafés, harcelés par les petits "nhos" vendeurs de cacahuètes grillées, de cigarettes et de graines de pastèques ; les femmes, souvent libérées en partie des soucis ménagers, y étaient plus de beauté, d'élégance et de jeunesse que dans bien d'autres cités. Certaines de trouver de nombreux admirateurs à la "Pagode" ou au "Continental" elles ont la sagesse de paraître abandonner leurs préoccupations pour créer autour d'elles une atmosphère de futilité reposante, de beauté et de joie de vivre. Libres de leurs mouvements dans leur robes légères, souvent bronzées par le soleil, elles sont une des plus belles parures d'Extrême-Asie.
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Les Vietnamiennes, si graciles dans leur élégance coudoient nos beautés d'Europe dans une note d'exotisme discret. Qu'elles sont charmantes avec leur visage ivoirin, leur chevelure de nuit et leur ravissant costume, qu'elles ont eu la coquetterie de ne pas abandonner ! Le long pantalon blanc de soie souple, la robe flottante et châtoyante (Ao Daï), la grâce nonchalante de leurs gestes mesurés, leur confèrent un étonnant pouvoir de séduction qu'elles pimentent d'une pointe d'occidentalisme par les produits de beauté et les vernis à ongles.
Plus précieuses, les Tamiles de la côte de Coromandel circulent de leur pas lent... les saris aux longs plis qui les drapent, le plus élégant des vêtements, donnent aux plus minces une apparence de Tanagra ou de statuette Ming et à celles qui sont épanouies, une allure souveraine...Leur chevelure d'ébène massée en chignon bas sur la nuque, piquée de blancs jasmins et de blanches marguerites, retenue par des peignes d'écailles sertis de pierres précieuses, leur long vêtement châtoyant ourlé d'une éclatante dorure, les bijoux dont elles rehaussent leur teint de cuivre... les parent comme des idoles... énigmes millenaires des Indes fabuleuses... qui diaprent avec éclat sur la place Pigneau-de-Béhaine le parvis de la cathédrale le dimanche à la sortie de la messe.
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Sur la photo de gauche : Les Vietnamiennes, si graciles dans leur élégance, coudoient nos beautés d'Europe dans une note d'exotisme discret.
Sur la photo du centre : Les femmes y étaient plus de beauté, d'élégance et de jeunesse que dans bien d'autres cités.
Sur la photo de droite : Dans l'ombre marbrée de la rue Catinat, se meut une foule bigarée aux vêtements frais, aux regards paisibles.
Ville aux multiples visages où la lumière de chaque heure fait naître un sourire différent, ville mouvante où les yeux des hommes reflètent des horizons toujours changeants, ville qui sait vivre avec calme et exubérance. Saïgon vibre sous la lumière chaude des tropiques.
"Quel pays ! Quelle source inépuisable de lyrisme !" disait Francis de Croisset et son enthousiasme était au diapason de celui du journaliste américain Patrick Smith, qui avouait :
"J'ai parcouru le Japon, les Indes Néerlandaises, l'Inde, la Malaisie. Je n'ai pas souffert ; il a fallu que je flâne dans les rues de Saïgon pour retrouver la douceur de vivre, que je dorme une nuit au Continental pour prendre un repos complet. Je t'écrirai avec joie car on m'avait présenté Saïgon comme une ville de débauche..."
Désormais capitale du jeune Etat Vietnamien, un nouveau destin s'ouvre pour Saïgon. Puisse-t'il, riche d'espérance, s'épanouir selon les vœux ardents que formulent tous les Français dont l'amour et la ferveur ont fait naître dans le vaste delta vert cette "Perle de l'Extrême-Orient".
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Saigon
Pearl of the Far East
Cathedrale de Saïgon
A location in Saigon, with the cathedral bell towers in the background.
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Saigon Aerial view and map in 1953
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Saigon Aerial view in 1953
Saigon started off as a small Cambodian port; a fishing village called Prey Kor.
Inhabited by Annamites starting in the 17  century, the site came to be called Saigon, and was surrounded by walls in the 18th century before being conquered by the French in 1859.
Saigon would then be known for years as "The Paris of the Far East": the town has numerous colonial monuments.
The "Saigonese City"
by Christine Chanut
Sud-Est Saïgon Avril 1950
An article which appeared in the monthly magazine, “Sud-Est” (Southeast) in April 1950, published by :
"Le Verseau" publishers
14 Charner Boulevard
Saigon
Notre-Dame Cathedral
Saigon : “She has no more virtue or vices than other cities;
she lives exuberantly”"
Albert Vivies (avocat lawyer in Saigon)
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Un bonjour affectueux de Saïgon
The crack of dawn:
Slowly the dawn and the suburbs: Tandinh, Gladinh, Phumy, Phuto…, awaken and empty out. By animated roads, always the same, flow streams of humans that are absorbed by the port and the lower part of the city.
Noon :
The streams re-form again in the opposite direction, while the city, weary from having to deal with the comings and goings of mopeds, bicycles, and cars, dozes in the moist heat and the burning silence.
Toward evening:
The streams re-form again, but a feeling of languor takes over the streets, gets into the cafe terraces where men attempt to slake their thirst or to drown their boredom in ice-cold euphoric beverages; and the city changes face: made up with neon, laughing with all its lights, she increases her nighttime calls, promising the humans what every city in the world promises…
Subjected to the rhythm of these pulsations, placed at the confluence of the eddies of the port and the calmness of the “plateau”, city of the hinterland and a big city, city of the East and of the West, Saigon offers contrasts and dissonances, as well as harmonies, which give her the trembling and changing face, appealing, like everything that is characterized by an intense lifestyle.
Catinat Street
In front of the “La Pagode” (The Pagoda) Tea Room
La rue Catinat à 11 heures du matin La rue Catinat à 1 heure de l'après-midi
In the left photo: At eleven in the morning Catinat Street sees an uninterrupted flow of cars, cyclo-pousses (cycle rickshaws), and pedestrians.
Sur la photo de droite : la rue Catinat deux heures plus tard, à l'heure sacrée de la sieste.
Aerial view of Saigon
Vue aérienne de Saïgon Vu sur le boulevard Charner et la rue Catinat Saigon
In the left photo: « The city forms a sort of trapeziod delineated by the port, Lagrandière Street (on the left), the Somme Boulevard (on the right), and the market (in the foreground).
In the photo on the right: Charner Boulevard and Catinat Street.
Formerly, none of this existed.
"In 1859, wrote André Baudrit, located at the confluence of the Chinese Arroyo and and the river, was a rickety pagoda in the middle of a group of huts: this was Cho-Soi; then, going back up the river to the mouth of the Avalanche, the swamps spread, bisected by a few miry and nauseating canals (now The Somme and Charner boulevards). Halfway between the Chinese Arroyo and the Avalanche, was a royal bath-house. It was built on a bamboo raft. From there began a red-earth path that connected the river to the plateau: it was the forerunner of Catinat Street around which the future city would be built. Along its route, it squeezed between an old pagoda and a dilapidated cottage".
In 1861, Pallu de la Barrière painted a very unflattering picture of the place: “This potholed street, these sparse houses, this somewhat miserable layout, it’s Gia-Dinh-Thành, which we call Saigon”.
Nevertheless, full of faith in the future, the author added: “Perhaps some day a beautiful and populous city will rise upon this place, where we saw an Annamite village…"
Two years later the town had already changed its appearance: "Wide paved roads, bisecting each other at right angles at intervals, had replaced the narrow and curved lanes of the Annamite town: however, the houses were still falling short in many aspects to fill this regular framework", wrote Hailly in 1863.
"It is as of 1865", points out André Baudrit, "that the city of Saigon begins its rising march toward the blossoming for which we know her today, and it is Admiral de la Grandière who is behind this truly prodigious transformation".
In less than fifteen years the city was laid out according to its broad strokes. And, from then on, while following the fluctuations inherent to any human undertaking, she hasn’t stopped growing and prospering.
The port of Saigon
Quai de Belgique Saïgon
A link created between the port and the “plateau”, the lower town has a double personality.
It blends with the port, to the point where Francis de Croisset wrote:
"Masts stick up between trees or seem to be coming out of a rooftop"; and, "the forest" of the "plateau" is preceded by the large tamarind trees which line Catinat Street, the yaos of Francis Garnier Square, and by the children’s playground which spreads out under the shade of the dark domes of the mango trees".
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Perhaps it’s these trees of Catinat Street which confer upon Saigon that provincial-town personality which has struck so many writers: "Between Saigon and the French provinces they create a sentimental link; when I lounge about in their shade, said Pierre Andelle, I have warm feelings for Digne, for Alençon".
"The French provinces? wrote Francis de Croisset during the 1930’s, perhaps that is why Saigon constantly enchants me".
Guy de Portalès described the capital of Indochina :
"Here you are in a small provincial town, Somme Boulevard, Charner boulevard, Catinat Street, the Municipal Theater, City Hall. It is France. The cafes, the streetcars, the tobacconist, the Hotel Continental. Another Cannebière, a wide, straight artery where you can smell the colonial woman, the gigolo, the bureaucrat, the soldier. All that is very middle class, noisy, dusty, barely enlivened by a touch of color. The houses line up, made of cardboard, standardized by some winning architect from the provinces".
However, around the same period, Luc Dartin saw Saigon through different eyes:
"...With the buildings of Saigon, her motion, her wealth, her real role, her half-foreign, half-French brand, one would think less of a large provincial town than of a similar Belgian or Swiss capital, whose customs and ideas are somewhat like ours".
What would Luc Durtain say now? Would Guy de Portalès recognize his little town?n twenty years, the face of Saigon has changed, her specific traits were developed, her own personality was accentuated: she is something quite different from a provincial town… she is a great capital as witnessed by her size and wide avenues, large buildings, her profusion of light and living aromas, her cafes, her shops, her population and her motion; she currently offers a general order and perspective of which her builders may be proud.
City Hall
Le boulevard Charner et l'Hôtel de Ville Saïgon 1950
Charner Boulevard with City Hall in the background.
Saigon has its “Grand Boulevards”, animated and happy: Bonard Boulevard is heralded by the geometry of a green glare from the healthy lawns and hedges trimmed in the French style in Francis Garnier Square, and Charner Boulevard along which is part of the multi-colored kaleidoscope of the flower market where heady scents linger.
Both lead to vast spaces: the large market place and the clarity of the river; both end at a monument: the recently modernized theater and City Hall… subject of an ancient, but not very dangerous quarrel. On sunny mornings they are gay, bubbly, colored, vibrant, and the fountain that belongs to both, springing from a double basin lined with mosaics adds even more to this luminous gaiety.
The Marketplace
Le Marché de Saïgon
One of the most picturesque places in Saigon is the marketplace where the wealth of Cochin-China, and elsewhere, piles up. All of the neighboring streets pour the most diverse vehicles into it, which are set up all around it, on the immense square, amidst a deafening din from which can be heard the sharp cries of traveling vendors who abound there more than elsewhere.
Each part of the market is specialized, but everywhere people circulate in narrow alleys which are still encumbered by "ganh" carriers.
In the fabrics section, one squeezes between hedges of variegated and resplendent silks and cottons deployed like tapestries or piled up in compact piles: the merchants sit on a sort of stage… One thinks of the marvelous “Moroccan souks”, but here everything is more piled up, more compressed, and one misses that smell of fresh mint that impregnates the merchant streets of Meknès, covered with their trellises of reeds...
The "flea-market", under its thatched roof through which light rays filter, bathes in semi-shadow. The most astonishing things are found side by side. Laymen and collectors poke around, looking for some authentic marvel that has escaped ancient China or royal Hue and sometimes one finds something… or thinks he finds something… but a lengthy apprenticeship is necessary to be able to distinguish among all these new antiques the precious blue, the ancient cloisonné, the polychrome Buddha or quan-ynh of a comforting age ...
Without transition, the sun blinds you in the short space crowded with hungry eaters, that one must cross to reach the basket-weavers, or the potters where so many interesting things pile up, and the fruit market so rich in all these gifts of Indochina whose flavors one can never forget: golden, juicy mangoes; mangosteens with their purple-brown rind; lychees with long bright-red hairs, the tart flesh of which is exquisite. .
The Bonard-Charner Roundabout
Mobylette Motoconfort Saigon Saigonnaise devant la fontaine Saïgon 1950
The Bonard-Charner Roundabout, with its fountain gushing from a large basin and its flower market is an oasis of freshness and beauty in the middle of the city.
It is in this basin, after the brief twilight, that small nhos frolic with joy in a splash of water sprays and foam that sparkle under the electric light ... while, on the lawns of the square, pedestrians sit on the grass, eager to suck the fresh country air of the night: a whole calm nation is calm there, scattered ... with thoughts ... with which we interact, without knowing them.
The other streets, although not as big, are no less feverish, and each has its own beauty.
In this part that is so alive. Saigon closely combines with its typically Western personalities, the stamp of an Asian city ... a strange harmony that is not the least element of its charm.
Even in the lanes perpendicular to Catinat Street Saigon offers, to he who dreams of the Orient, the flavor of the teeming streets where the Chinese, Vietnamese and Hindu shops still tend to invade most of the sidewalk with their dense and more or less heterogeneous displays.
Jeep devant le théâtre de Saïgon
Everywhere, traffic is of a surprising intensity and diversity…  All the streets are crowded with throngs of bicycles, the terror of motorists, Jeeps who dream only of exploration, French cars, luxury American cars, and countless "cyclos", familiar silhouettes of the city, whose drivers excel at stalking the most generous customer.
Catinat Street
Le Continental Palace Saïgon 1950 Aux Nouveautés Catinat Saïgon 1950
In the photo on the left: The Continental Palace, the meeting place for everyone who is anyone in Saigon.
On the right: “Aux Nouveautés Catinat”, a store founded by Jules Berthet in 1887. An old establishment, a good reputation!
Catinat Street, of which so much has been said and which is fondly remembered by all those who have experienced Indochina.
As the main axis of the city, it is the living illustration of the intimate mixture of East and West, large city and small town, which gives Saigon its special and endearing character not found anywhere else in the cities along the South China Sea.
It has "its trees", its tamarinds that the day’s end slowly turns golden, "its trees" around which so many discussions have sprung, some of them unfortunate, and for fear of mosquitoes, may have forever gone unsettled.
It has its elegant passages reminiscent of those in the capital, its "Southern Cross" which with its dazzling neon cascades, seems like a great cafe in Paris, it has its restaurants, cinemas, shops...
Yet this mixture of Europe and Asia: jewelers, antique dealers, booksellers, silks and trinkets, all this speaks of double standards in the eyes and imagination.
She still has her tea-rooms rustling of gossip, her "Continental" and "Pagoda" where so many things are dealt with: piasters and trivia, serious things and memories, plans and regrets…
It drains the city’s entire contents of strollers and busy people, curious and dilettantes, the talkative and dreamers....
In the mottled gold shadow moves a many-colored crowd, with fresh clothing, and peaceful looks. In this always equal and warm climate, that the profusion of vegetation prevents from being overwhelming, the faces are less tense, more smiling than elsewhere, it seems that everyone is not just busy with themselves ... It seems that people have time to look at the color of the sky, breathe the air of the city, savor the moment ...
Despite the unsettling world that surrounds it, Saigon seems to give each person a chance to relax: soldiers and sailors stroll in front of shop windows or chat on cafe terraces, harassed by the little “nhos” selling roasted peanuts, cigarettes, and watermelon seeds; women, often partially freed from household worries, were more beautiful, elegant and youthful than in many other cities. Sure to find many admirers at the "Pagoda" or "Continental" they have the wisdom to seemingly abandon their worries and to create around them an atmosphere of relaxing futility, beauty, and joie de vivre. Free to move in their light dresses, often tanned by the sun, they are among the finest jewels of the Far East.
Saigonnaises dans la rue Catinat Saïgon Café La Croix du Sud Saïgon
More stylish even, the Tamils of the Coromandel Coast move about with their slow pace… the long folds of their saris, the most elegant of dresses, draping them and giving the slimmest of them the appearance of the appearance of Tangara or of a Ming statuette, and giving the more blossoming ones a sovereign appearance… Their ebony hair gathered into a bun at the base of the neck, spiked with white jasmine and daisies, held by tortoise-shell combs set with precious stones, their long shimmering dress hemmed with dazzling gilding, jewelry that enhances their copper complexion… all this adorns them like idols, thousand year-old enigmas of fabulous India… that brightly mottles the cathedral steps on Pigneau-de-Béhaine square on Sunday at the end of mass.
Vietnamiennes dans la rue Catinat Saigon 195O Vietnamiennes devant le Café de la Croix du Sud Saïgon 1950 Vietnamiennes devant le Café de la Croix du Sud Saïgon 1950
In the photo on the left: Vietnamese women, so graceful in their elegance, rub elbows with our European beauties in a discreet note of exoticism.
In the center photo: women there were more beautiful, elegant and youthful than in many other cities.
In the photo on the right: In the mottled gold shadow moves a many-colored crowd, with fresh clothing, and peaceful looks.
A city of many faces where the light of each hour gives birth to a different smile, a moving city where the eyes of man reflect ever-changing horizons, a city that knows how to live with calm and exuberance. Saigon vibrates under the hot light of the tropics.
"What a country! What an inexhaustible source of lyricism!" said Francis de Crosset and his enthusiasm was in tune with that of American journalist Patrick Smith, who admitted:
"I have traveled in Japan, the Dutch East Indies, India, and Malaysia. I have not suffered; it took a stroll on the streets of Saigon to regain the sweet life, to spend a night in the Continental Hotel to have a square meal. I’ll write to you with joy, because Saigon had been described to me as a city of debauchery…"
Henceforth the capital of the young Vietnamese state, a new destiny opens up for Saigon. May it flourish full of hope according to the ardent wishes of all the French whose love and fervor gave birth to this "Pearl of the Orient" in the vast green delta.
Marché de Saïgon



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Caroline Thanh Hương