samedi 2 novembre 2013

Pourquoi la Fed maintient sa politique économique accomodante


Pourquoi la Fed maintient sa politique économique accomodante

Le déficit budgétaire des Etats-Unis au plus bas depuis cinq ans Statu quo à la Fed... jusqu'en décembre ou en mars?
latribune.fr | - 586 mots
La Banque centrale américaine poursuivra ses rachats d'actifs à hauteur de 85 milliards de dollars par mois et laisse son taux directeur à un bas niveau (entre 0 et 0,25%) selon un communiqué publié mercredi 30 octobre.
, La Fed se borne au statu quo. Mercredi soir, elle a annoncé comme attendu le maintien de son soutien à l'économie : elle poursuit donc ses rachats d'actifs et maintient un taux directeur bas compris entre 0 et 0,25% comme elle le fait depuis 2008.
Les marchés n'anticipent pas de relèvement des taux de la Fed avant avril 2015 au plus tôt. Les achats d'obligations sont maintenus à 85 milliards de dollars par mois, soit l'équivalent de 62 milliards d'euros.

Lent redressement du marché du travail

En annonçant ces décisions, conformes aux attentes des analystes, les responsables de la banque centrale ont pris acte d'une dégradation des perspectives économiques due entre autres au "shutdown", c'est à dire à la fermeture pendant 16 jours au début du mois de la plupart des administrations fédérales, mais sans le mentionner formellement.
"Si les responsables tentent de minimiser l'impact du shutdown et se disent plus heureux du niveau des taux d'intérêt à long terme, alors l'idée d'une diminution (des achats d'obligations) en décembre n'est peut-être pas aussi hors de question qu'on le pensait jusqu'à présent", juge à ce sujet Paul Ashworth, chef économiste USA de Capital Economics, interrogé par l'agence de presse Reuters. La plupart des analystes prévoyaient jusqu'ici une éventuelle réduction du programme de rachat d'actifs au mois de mars 2014.
Autre raison du maintien de cette politique : la reprise du marché immobilier commence à marquer le pas aux États-Unis et le redressement du marché du travail demeure lent. La Banque centrale américaine note que ce dernier a montré "quelques" améliorations supplémentaires en dépit d'une dégradation récente des statistiques. Mais bien qu'au mois de septembre, le taux de chômage a certes continué de baisser à 7,2%, les créations d'emplois sont en recul et le nombre de personnes cessant de chercher un travail s'accroît. Les principaux responsables de la banque centrale, dont Ben Bernanke et sa vice-présidente, Janet Yellen, choisie par Barack Obama pour lui succéder l'an prochain, jugent que la persistance d'un chômage élevé est aujourd'hui la priorité contre laquelle il faut agir.
Une note positive tout de même : la réserve fédérale américaine ne fait plus part de son inquiétude à propos de la hausse du coût du crédit, qu'elle mentionnait le mois dernier. Cela laisse penser qu'elle se satisfait de leur repli ces dernières semaines.
"Les données disponibles suggèrent que les dépenses des ménages et l'investissement en actifs fixes des entreprises ont progressé tandis que la reprise du secteur immobilier ralentissait quelque peu ces derniers mois", explique la Fed dans son communiqué, ajoutant que "la politique budgétaire pèse sur la croissance économique".

Un "communiqué moins conciliant qu'attendu"

"Au final, le communiqué de la Fed est légèrement moins conciliant qu'attendu", estime Omer Esiner, un responsable de l'analyse de marché de Commonwealth Foreign Exchange à Washington cité par Reuters.
Depuis plus d'un an, la Réserve fédérale américaine injecte chaque mois 85 milliards de dollars d'argent frais dans l'économie via des rachats de dette souveraine et hypothécaire. Ces liquidités augmentent l'argent en circulation dans l'économie, permettant de diminuer les taux. Elle soutient ainsi l'activité économique du pays. Mais ces opérations ont pour inconvénient de précipiter la hausse des prix des actifs. Si elles durent trop longtemps, un risque de bulle, et donc de krach, sur le marché de la dette risquerait de survenir.

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