mardi 31 décembre 2013

Zone euro: la crise est finie? (4/4): la Grèce

 

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Mark Mobius, gestionnaire de fonds auprès de Franklin Templeton, envisage de revenir en Grèce, où les salaires sont plus bas et la main-d’œuvre toujours qualifiée. / DR
Mark Mobius, gestionnaire de fonds auprès de Franklin Templeton, envisage de revenir en Grèce, où les salaires sont plus bas et la main-d’œuvre toujours qualifiée. / DR
Elisa Perrigeur, à Athènes  | « La Grèce est de retour avec des idées neuves. » Mark Mobius, gestionnaire du fonds de 40 milliards de dollars auprès de Franklin Templeton, est revenu optimiste de sa visite à Athènes, en septembre dernier.        
Pour ce « gourou des marchés émergents », le pays redevient une aubaine pour les investisseurs étrangers. Lui-même envisage d'investir dans le pays d'ici un an.
« Les prix et salaires sont plus bas et la main-d'œuvre reste toujours très qualifiée. Le pays demeure attractif pour sa géographie, son tourisme, ses énergies renouvelables, son secteur bancaire… », vante par ailleurs l'économiste grec Nikoalos Georgikopoulos, coordinateur d'un rapport sur les investissements en Grèce.

Tout pour l'investissement étranger

L'attraction et la facilitation des IDE, perçues comme un facteur clé de la croissance économique et la création d'emplois, sont désormais une priorité. Ainsi, les milliers de privatisations (ports, compagnie d'électricité, des eaux…), censées renflouer les caisses de l'État (entre 9 et 20 milliards d'euros d'ici à 2015), sont surtout destinées aux portefeuilles étrangers. Depuis juin 2012, le Premier ministre conservateur, Antonis Samaras, a entamé une tournée mondiale pour les séduire. L'agence des privatisations, Tapeid, s'occupe ensuite de gérer les appels d'ores.
Ces privatisations s'ajoutent à une large réforme du secteur public, la recapitalisation bancaire et une certaine « stabilité politique », selon Nikoalos Georgikopoulos, qui créent « un environnement plus favorable loin de la menace de Grexit ». Ces réformes, surveillées de près par la troïka, engendrent néanmoins la colère d'une grande partie de l'opinion publique qui dénonce « des politiques catastrophiques pour les citoyens » et un chômage en hausse (27,4%).
Mais pour Stephanos Issaias, président de l'Agence étatique Invest In Greece : « La Grèce change de mentalité. Les années précédentes, la Grèce a érigé des hautes barrières d'entrée. Désormais nous avons réussi à ouvrir cette économie fermée. »
D'autres lois d'incitation à l'investissement ont été mises en place, à l'image de la création d'une autorité de gestion centralisée des licences, qui permet de faciliter les démarches d'installation. Une aide à l'achat immobilier vient d'être instaurée, face à la pression des clients Russes, Chinois, Qatari… le pays accordera un permis de séjour de cinq ans à l'acheteur, à son conjoint et à ses enfants mineurs, pour tout achat ou location de 250.000.
Enfin, concernant les PME, un fonds d'investissement de 50 millions d'euros a été initié par la BEI, la Grèce et la CE pour leur venir en aide.
Lire également:
Zone euro: la crise est finie? (1/4)
Zone euro: la crise est finie?: l'Irlande (2/4)
Zone euro: la crise est finie? L'Espagne (3/4)

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