mardi 24 juin 2014

Etats-Unis : des jumeaux nés à... 39 jours d'intervalle ! / Sinh đôi cách nhau 39 ngày

                           

Médecine. Carl est né le 20janvier, son frère jumeau, David, le 26février. Plus d'un mois d'écart ! Ces deux bébés miraculés viennent de rentrer chez eux. Leur maman, une infirmière américaine, nous raconte leur histoire.

Élodie Chermann | 22 juin 2014, 07h12
 
Carl et David, faux jumeaux, se sont développés dans deux placentas séparés, ce qui a facilité le retardement du second accouchement. (DR.)
 
De mémoire de médecin, pareil miracle ne s'était pas produit depuis des décennies ! A Kansas City aux Etats-Unis, une femme a mis au monde des jumeaux à 39 jours d'écart. Après quatre mois de surveillance médicale, ils viennent tout juste de sortir de l'hôpital. La maman se confie à nous en exclusivité.

Elene Cowan, cette infirmière américaine âgée de 30 ans, a fait cette miraculeuse expérience. Installée en Arabie saoudite avec son mari, David, médecin urgentiste de son état, elle est rentrée au bercail en début d'année pour donner naissance à ses jumeaux. « Tout mon début de grossesse s'est passé sans encombre », assure-t-elle. « Je n'ai jamais ressenti aucune douleur, ni eu la moindre impression que quelque chose ne tournait pas rond. » Pourtant, après seulement 23 semaines de grossesse, le travail commence.

« Quand je suis arrivée au centre médical de recherches de Kansas City, j'ai découvert que la première poche des eaux était bombée », se souvient la maman. « On a tout fait pour tenter de stopper l'accouchement : on m'a donné des médicaments et alitée la plus basse que les jambes pour que la poche remonte. » En vain. Le bébé a continué à descendre... Jusqu'à finalement voir le jour le 20 janvier, à seulement 24 semaines.

« Carl était tellement petit et menu -- il pesait tout juste 635 g -- que ses chances de survie ne dépassaient pas les 50 % », raconte-t-elle, encore bouleversée. Pour augmenter le pronostic vital de son jumeau, les médecins préconisent de retarder le second accouchement. Elene et David hésitent. « Je me demandais si c'était vraiment la meilleure chose à faire », confie-t-elle. « En refoulant le cordon ombilical de Carl dans mon utérus, on pouvait infecter David avec des bactéries. »

Après six heures de réflexion, le couple décide de prendre le risque. Les médecins administrent à Elene de plus fortes doses de médicaments pour arrêter les contractions, repoussent la deuxième poche des eaux dans son utérus et obstruent son col à l'aide d'un ballon chirurgical. « Pendant trente-neuf jours, je n'ai fait que pleurer et prier », reprend-elle. « Je craignais vraiment de les perdre tous les deux ! Surtout lorsque j'ai appris que j'avais contracté une infection. Mon mari me rassurait. Il ne cessait de me répéter qu'il fallait garder la foi. »

Le deuxième acte a lieu le 26 février, quand les contractions reprennent de plus belle. Cette fois, impossible d'arrêter la machine ! Elene accouche de David. « Il pesait lui 1,3 kg et se trouvait en bien meilleure . Contrairement à Carl, il n'a pas eu besoin d'assistance respiratoire. » Toute la petite famille vient d'avoir le droit de quitter l'hôpital. Mais Elene n'a pas chassé l'angoisse pour autant. « Je ne suis pas sûre d'arriver un jour à me dire qu'ils sont vraiment hors de danger. C'est légitime pour une mère, non ? » Et comment ! D'autant que la santé des petits reste fragile. « Il leur faudra attendre l'âge de deux ans, explique-t-elle, pour être des bébés tout à fait comme les autres. »

En attendant, Elene promet de les veiller comme le lait sur le feu. « Je les garde éloignés de toute personne malade », détaille-t-elle. « J'évite au maximum de les sortir dans les lieux publics. Ou si exceptionnellement je le fais, je couvre leur landau et interdis à quiconque de les toucher. Ce sont de petits miraculés. Et j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux ! »

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