mercredi 19 novembre 2014

VIDEO. Le témoignage exclusif d'un jihadiste repenti/ Enquête sur ces Français qui veulent partir faire le jihad en Syrie



VIDEO. Le témoignage exclusif d'un jihadiste repenti

Ce Français de 22 ans a passé six mois en Syrie aux côtés des combattants de l'Etat islamique. Aujourd'hui, il regrette et raconte son parcours.

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(France 2)





Il témoigne à visage caché. Ce jeune français de 22 ans, que nous appellerons Mehdi,  est un jihadiste repenti. Il a passé six mois en Syrie aux côtés des combattants de l'Etat islamique avant de fuir et de revenir en France. Un témoignage exclusif recueilli par une équipe de France 2.

"Ils m'ont lavé le cerveau"

"Dans le quartier ou j’habitais, on était tous un peu perdus, moi perso je cherchais du travail je ne trouvais pas" raconte Mehdi. "Il se servent de ça ceux qui te recrutent : tu ne fais rien de ta vie tu vas rester comme ça". Ceux qu'il appelle les "prêcheurs" lui ont, dit-il,  "lavé le cerveau".
Mehdi poursuit  : "moi je ne connaissais même pas le conflit de la Syrie. Il te montrent des vidéos, des gens, des femmes qui pleurent qui demandent de l’aide".

"On a gâché notre vie, on a fait n'importe quoi"

En juillet 2013, Mehdi débarque à Alep avec d’autres francais. Tous ont un islam à la fois radical et approximatif, souvent appris sur internet. "Dès que tu arrives, ils veulent te faire combattre", raconte le jeune homme.
Traumatisé par les exactions de l’Etat islamique, il décide de fuir. Interpellé à son arrivée en France, il a passé six mois en détention provisoire.
Aujourd’hui, il regrette "on a gâché notre vie, on a fait n’importe quoi".
Mehdi est aujourd'hui sous contrôle judiciaire en attendant son procès.

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Qui est Mickaël Dos Santos, le second jihadiste français de la vidéo de l'EI ?

Agé de 22 ans, il est originaire de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) et s'est converti à l'islam voici quelques années.

Photo non datée de Michaël Dos Santos, publiée sur son compte Twitter au nom d'Abou_Uthman_2.  
Photo non datée de Michaël Dos Santos, publiée sur son compte Twitter au nom d'Abou_Uthman_2.   ( DR )


Il y a bien un second Français sur la vidéo des exécutions d'otages par le groupe Etat islamique (EI) diffusée dimanche 16 novembre. Selon les informations recueillies par France 2 auprès des services de renseignements, il s'agit d'un jeune homme nommé Mickaël Dos Santos, 22 ans, originaire de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Une information confimée mercredi 22 novembre par le parquet de Paris.
Francetv info revient sur son parcours.

Converti à l'islam dès l'adolescence

Aîné d'une fratrie de trois enfants, selon 20minutes.fr, Mickaël Dos Santos naît à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) en 1992. Selon le maire (PCF) de la ville, Dominique Adenot, la famille, d'origine portugaise, vit un temps à Saint-Maur-des-Fossés avant de revenir à Champigny il y a cinq ou six ans.
Les parents se séparent. Mickaël Dos Santos commence à dériver au moment de l'adolescence, vers 17 ans. Naturalisé en 2009, il fait l'objet d'un signalement au rectorat par son lycée, inquiet de son comportement, selon Jean-Charles Brisard, expert des questions liées au terrorisme joint par francetv info. Il est en première et apparaît comme le leader d'un trio qui prie dans les couloirs et fréquente une mosquée de la ville voisine de Villiers-sur-Marne.
Une radicalisation notée par ses proches, notamment sa fréquentation de sites prônant le jihad. Un de ses anciens amis, contacté par France 2 au téléphone, confirme que Mickaël Dos Santos s'est converti à l'islam, comme lui, il y a "quatre ans, quatre ans et demi" et a ensuite "dévié". Voici son témoignage.

(Audrey Goutard, et Thomas Paga / France 2)
Dans l'immeuble où il vit, en bord de Marne, le jeune homme se fait néanmoins discret. Barbe longue et djellabah, il est décrit par ses voisins comme un garçon poli.  "Il disait toujours bonjour, était respectueux, mais ne parlait pas beaucoup", témoigne une jeune voisine contactée par francetv info.
Les journalistes font le pied de grue devant le domicile de mickael dos santos... #eiil #champigny pic.twitter.com/36MDbwMws4
— thomas paga (@ThomasPaga) November 19, 2014
Inquiète, sa mère alerte les autorités. "Très catholique, [elle] était sévère avec ses enfants. Elle a mal vécu la conversion de son fils. Il y a eu une rupture entre elle et lui", témoigne pour 20minutes.fr un habitant d’un immeuble voisin. Selon Jean-Charles Brisard, "il n'y a aucun doute, sa mère l’a reconnu sur la vidéo, et elle est effondrée". Elle est actuellement entendue par les enquêteurs.

Membre d'une filière démantelée en 2013 

Pour les services de renseignement, le nom de Mickaël Dos Santos émerge lors du démantèlement d'une filière de jihadistes dans le Val-de-Marne, fin 2013. Trop tard. Le jeune homme est déjà parti pour la Syrie, en août 2013. 

Selon une source du renseignement, les services remontent de nouveau jusqu'à lui grâce à une vidéo diffusée mi-octobre 2014 sur internet. En français et à visage découvert, il y appelle "tous les frères qui vivent en France" à "tuer n'importe quel civil" en représailles aux raids de l'armée française contre l'EI en Irak. 
Comme Maxime Hauchard, il pourrait être mis en examen dans l'enquête ouverte lundi pour assassinat en bande organisée dans le cadre d'une entreprise terroriste.

Très actif sur le réseau social Twitter

"Abou Uthman", de son nom de guerre, s'est fait remarquer depuis quelques mois sur Twitter, en raison de ses appels répétés à la violence et au jihad en Syrie, mais aussi sur le territoire français.
Sur son fil, des photos de femmes kurdes ou de soldats syriens décapités et des messages glorifiant l'action du terroriste toulousain Mohamed Merah. Une propagande pour l'Etat islamique telle qu'elle a été raillée par des internautes sous le hashtag (mot-clé) #TweetCommeAbouOtman.

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