lundi 23 février 2015

Có thật như vậy không ?


Le rachat d'actifs par la BCE, « bon pour l'économie réelle »

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Propos recueillis par             

La Banque centrale européenne, le 22 janvier.

Après des semaines de rumeurs, la Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé, jeudi 22 janvier, son nouveau plan, qui prévoit le rachat de 60 milliards d'euros de dette chaque mois. Etalé sur dix-huit mois, jusqu'en septembre 2016, le programme pèse au total plus de 1 000 milliards d'euros.

Jean-Michel Six, économiste en chef de l'agence Standard & Poor's pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique, estime que la BCE s'est engagée dans « un programme très agressif ».
Quel sera l'impact des mesures annoncées par la BCE sur les pays du sud de l'Europe ?
Il s'agit d'un programme très agressif de par sa taille. A ce titre, il va permettre de comprimer un peu plus l'écart de taux sur les emprunts d'Etat – le fameux « spread » – entre les pays les plus vertueux, comme l'Allemagne ou les pays nordiques, et le reste de l'Europe. Les investisseurs auront l'assurance que la BCE achètera sur le marché secondaire une partie de leurs créances. Ils devraient donc se montrer plus prolixes et prendre davantage de risques. Il est difficile de prévoir l'ampleur de ce mouvement mais cela peut donner un coup de pouce supplémentaire aux pays en plein retournement, comme l'Espagne.
La population de ces pays verra-t-elle les choses changer ?
En rachetant de la dette d'Etat, notamment aux banques qui la détiennent, la BCE va leur permettre de nettoyer un peu plus leurs bilans. Là aussi c'est difficile à quantifier mais cela devrait permettre aux organismes financiers d'injecter plus de liquidités dans l'économie et donc profiter à la population. Les gens auront à nouveau la possibilité d'obtenir un crédit pour acheter une maison ou une voiture. C'est bon pour l'économie réelle.
L'Allemagne craint que ces mesures ne profitent essentiellement à la Grèce et ne la détournent des réformes. Trouvez-vous cela justifié ?
Non, car 80 % de la dette grecque se trouve déjà dans les mains de la BCE ou des Etats européens. Le pays ne bénéficiera donc pas directement de la politique de rachat décidée par Mario Draghi [le président de la BCE]. Je ne pense pas non plus que cela va faire revenir les investisseurs, en tout cas pas tout de suite : ils sont encore trop échaudés. Néanmoins, si la Grèce ou d'autres pays européens pensent que la BCE va tout régler et qu'ils n'ont plus besoin de rien faire, on va à la catastrophe. La BCE ne pourra pas réussir toute seule à relancer la croissance.

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