mardi 26 avril 2016

Đọc báo Le Monde về việc bầu cử tổng thống ở nước Mỹ.

Ở những quốc gia giàu có nhất trên thế giới, nhất là nước Mỹ, ai là người đi bầu Tổng Thống cho mình.

Mời đọc bài nhận xét của Bernie Sanders và bài dịch của báo Le Monde để hiểu thêm.

Caroline Thanh Hương

« Les pauvres ne votent pas » : Bernie Sanders explique certaines de ses défaites aux primaires

Le Monde.fr avec AFP |



Le candidat démocrate à la Maison Blanche Bernie Sanders à Baltimore, samedi 23 avril.
Le candidat démocrate à la Maison Blanche Bernie Sanders à Baltimore, samedi 23 avril. Patrick Semansky / AP

Interrogé sur ses défaites face à Hillary Clinton dans les Etats les plus inégalitaires, le candidat démocrate à la Maison Blanche Bernie Sanders a trouvé l’explication : « Eh bien, parce que les pauvres ne votent pas. » Le sénateur du Vermont était interrogé pour l’émission de la chaîne de télévision NBC « Meet the Press », dimanche 24 avril. Le candidat qui s’assume comme « socialiste » a placé la lutte contre les inégalités au centre de sa campagne, mais il a perdu dans 16 des 17 Etats où l’on trouve les plus gros écarts de salaire.


  
« Je veux dire, c’est un simple fait. C’est une triste réalité de la société américaine », a ajouté M. Sanders, pour qui il convient de « transformer » cette tendance. Le candidat a souligné qu’il avait réussi à faire adhérer de nombreux jeunes à ses idées, mais qu’il avait davantage de difficulté à atteindre les personnes aux revenus modestes. Il a affirmé que « 80 % des pauvres n’avaient pas voté » lors des élections de 2014.

Seuls 24,5 % des Américains gagnant moins de 10 000 dollars votent

Les données du recensement américain sur ces élections montrent que seuls 24,5 % des citoyens américains gagnant moins de 10 000 dollars par an se sont rendus aux urnes, ce qui signifierait que 75,5 % ne l’ont pas fait. « Nous avons un des taux de participation les plus bas de tous les grands pays au monde », a conclu Bernie Sanders.
Une étude de 2015 de l’institut de recherche Pew a révélé que la participation américaine aux élections était plus basse que celle de la plupart des pays développés, bien que se trouvant devant le Japon, le Chili ou la Suisse.

Elections américaines : la campagne du tout est permis (de dire)

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Donald Trump, en campagne à Fort Worth (Texas), le 26 février.

Voici le premier texte de Matt Welch, chroniqueur politique libertarien et rédacteur en chef du magazine américain Reason. Il commentera régulièrement pour Le Monde l’élection américaine.

Avant cette campagne présidentielle insensée, les observateurs politiques étaient sûrs d’une chose : les mots ont des conséquences. On se souvient ainsi de Mitt Romney qui a perdu l’élection présidentielle de 2012 après sa bourde des « 47 % ». Lors d’une soirée privée avec des donateurs, enregistrée à son insu, le candidat républicain avait prédit que « 47 % des gens » voteraient pour réélire Barack Obama « quoi qu’il en soit », car « 47 % des Américains ne paient pas l’impôt sur le revenu » (Thomas Piketty est certes populaire aux Etats-Unis, mais la notion de déterminisme économique est inconcevable, ici, en politique).


En 1976, le président Gerald Ford ne s’est jamais remis de sa curieuse déclaration, lors d’un débat avec Jimmy Carter : « Jamais l’Europe de l’Est n’a été sous la domination de l’Union soviétique ! » Parfois, ça se fait sans mot : l’outsider grand favori des primaires démocrates de 2004, Howard Dean, a fait imploser sa campagne avec un cri primal.
Donald Trump n’a pas seulement prouvé qu’il faisait exception à la règle. Il a aussi mis le feu au code de conduite politique. Le 10 mars, en l’espace d’une seule journée, le républicain en tête des primaires a affirmé que l’islam détestait l’Amérique ; il a suggéré l’envoi de 30 000 soldats pour combattre l’organisation Etat islamique ; et quand une journaliste a affirmé que le directeur de campagne du candidat à l’investiture républicaine l’avait rudoyée, plusieurs témoignages à l’appui, M. Trump l’a accusée d’avoir « inventé cette histoire ».

Escalade de la violence

Et c’était au temps de l’innocence, à en juger par la tournure des événements. Le 13 mars, le milliardaire populiste a « donné des instructions » à son équipe pour l’éventuelle prise en charge des frais d’avocat d’un supporteur qui avait donné un coup de poing à un manifestant afro-américain lors d’un rassemblement. Il a aussi averti le candidat à l’investiture démocrate Bernie Sanders sur Twitter : « Fais attention, ou mes supporteurs vont se rendre à tes meetings ! » Etant donné l’escalade de la violence lors des meetings de Donald Trump, parfois sous les encouragements du candidat en personne, de tels propos peuvent être raisonnablement interprétés comme une menace.

L’Amérique n’a pas connu un tel climat d’anxiété et de violence politique depuis la tentative d’assassinat contre Ronald Reagan en 1981. Et alors que le processus de nomination du candidat républicain s’annonce houleux – la convention qui doit le désigner pourrait être contestée (brokered convention) –, les analystes pensent nerveusement à 1968 : une année sanglante de violences aux conventions, d’émeutes raciales, d’assassinats politiques et de guerre.

On pourrait dire que ce n’est pas le meilleur moment de se réjouir de l’éclatement du consensus politique. Pourtant, même dans ces heures sombres, avec le pays aspiré vers le trou noir d’un duel Donald Trump contre Hillary Clinton, il y a de quoi se féliciter du recul des limites du discours américain autrefois considéré comme acceptable.

Interventionnistes sans vergogne

Le magnat des casinos a défendu des mesures qui font frémir même les plus farouches va-t-en-guerre
Commençons par la tendance rituelle et partagée par nos deux grands partis de favoriser la guerre pour régler les problèmes mondiaux les plus épineux. Trois candidats de l’establishment (Hillary Clinton, le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, qui vient d’abandonner la course, et le gouverneur de l’Ohio John Kasich) sont des interventionnistes sans vergogne. Clinton a poussé l’absurdité jusqu’à défendre le renversement de Mouammar Kadhafi comme la parfaite incarnation de sa stratégie de smart power. Rubio, qui a soutenu l’aventure libyenne tout du long, a loué le président George W. Bush pour sa présidence fantastique. Kasich, lui, prône des changements de régime en Syrie et en Corée du Nord, en plus d’un engagement au sol massif contre l’organisation Etat islamique.
Ce genre de rhétorique belliqueuse effrénée est le minimum requis de la part de tout candidat républicain qui se respecte depuis les attentats du 11-Septembre. Sauf pour Donald Trump. Si le magnat des casinos a défendu des mesures qui font frémir même les plus farouches va-t-en-guerre – comme tuer les familles de suspects de terrorisme, imposer des ordres illégitimes aux militaires américains, ou encore, saisir le pétrole irakien –, il a également qualifié la guerre en Irak de « très grosse erreur » sans équivoque, « qui a déstabilisé le Moyen-Orient ». Et au lieu de rendre hommage, comme il se doit, à l’héroïsme de l’administration Bush après le 11-Septembre, Trump a tiré à vue. Il a fait remarquer (de façon impolie, peut-être) que les attaques s’étaient produites sous Bush, et que l’équipe de sécurité nationale de l’ancien président républicain avait « menti » pour défendre sa guerre en Irak.
Bernie Sanders a fait rentrer le mot « socialisme » dans le vocabulaire politique de l’Amérique moyenne
Non seulement Trump a professé ces hérésies, mais il les a proclamées en Caroline du Sud, un Etat de tradition militaire où le 43e président (George W. Bush) est encore très populaire. Les commentateurs se sont écriés : « Là, pour le coup, Trump est allé trop loin ! » Sans doute pour la dernière fois, car une semaine plus tard, le novice républicain raflait la Caroline du Sud.


Un fossé entre politiques et citoyens

Dans cette campagne, Trump n’est pas seul à faire sauter la « fenêtre d’Overton » (l’étroit panel d’idées jugées acceptables dans le discours politique, selon l’analyste Joseph Overton). Le sénateur républicain du Texas Ted Cruz a remporté l’Iowa en faisant campagne contre le « règlement éthanol » – un règlement fédéral impose d’incorporer une certaine quantité donnée d’éthanol (produit à partir du maïs) dans l’essence – très populaire dans cet Etat rural. Un exploit inédit pour un candidat. Quant à Bernie Sanders, il a fait entrer le mot « socialisme » dans le vocabulaire politique de l’Amérique moyenne pour la première fois depuis les années 1950. Des mesures qu’il préconise (légalisation de la marijuana, salaire horaire minimum de 15 dollars, système de santé universel…) ont longtemps été considérées « suicidaires » en politique américaine.
L’idée qu’un Etat américain puisse légaliser la marijuana pour usage récréatif donnait des fous rires à la classe politique tout entière
Pour être clair, comme souvent dans la vie politique américaine, ce sont les citoyens qui ont, les premiers, repoussé les frontières du possible en politique. Jusqu’à récemment, janvier 2010 pour être précis, l’idée qu’un Etat américain puisse légaliser la marijuana pour usage récréatif donnait des fous rires à la classe politique tout entière. Désormais, les adultes de l’Alaska, de l’Etat de Washington, de l’Oregon, du Colorado et de la capitale fédérale Washington peuvent fumer de la marijuana en toute légalité, avec de nombreux Etats prêts à les rejoindre.
Alors que les Américains apprécient les nouveaux pouvoirs octroyés par les nouvelles technologies, ils rejettent les tribus partisanes traditionnelles. La politique est clairement devenue plus volatile, surtout quand le peuple et ses « supérieurs » politiques sont séparés par des fossés. Ces distances ont engendré des phénomènes spontanés qui surprennent systématiquement les commentateurs : la révolte des Tea Party contre le conservatisme de l’énorme appareil gouvernemental ; la révolte du mouvement Occupy Wall Street opposé à l’intervention massive pour sauver les banques ; les référendums en réaction à la guerre contre la drogue ; le rejet culturel (puis légal) de la discrimination contre les homosexuels, et désormais, la révolte populiste contre la notion que certaines choses ne se disent pas tout haut.
La mauvaise nouvelle est que certaines personnes vont dire – et pire, faire – des choses réellement affreuses. Mais la bonne est que les élites du pays vont devoir défendre et justifier leurs positions au lieu de se reposer paresseusement sur le conformisme et le statu quo.
Pour l’heure, l’establishment républicain s’accroche à l’espoir qu’il peut empêcher la prise de pouvoir de Trump, en signalant, entre autres choses, sa vulgarité peu présidentiable. Mais cette approche du combat politique est obsolète, et a inspiré cette réaction au candidat, la semaine passée : « Je pense que c’est encore mieux que n’importe quelle pub en ma faveur. »


(Traduit de l’américain par Emmanuelle Richard).

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/03/18/elections-americaines-la-campagne-du-tout-est-permis-de-dire_4885356_3232.html#pBDcMIlF9iYyM3Bx.99

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