lundi 15 mai 2017

Thủ tướng nước pháp là ai thê? bàn cờ tướng của tân tổng thống.

Nước pháp vừa bầu một tân tổng thống cực kỳ thông minh.
Từ khi biết mình muốn trở thành tổng thống, ông đã bày ra một bàn cờ thế chiến lược tự tạo ưu thế và đi trước các đối thủ của mình.
Trước khi vào vòng tranh cãi chót, ông đã gài bẩy cho đối thủ cuối cùng vào cái bẩy mà ông đã giăng sẵn. Ông tuyên bố chuyện mình sẽ rời khỏi đài truyền hình nếu cảm thấy bực bội và đối thủ của ông đã liên tục tấn công ông và nghỉ là áp đảo được ông và ông sẽ bỏ cuộc, rời chiến trường tranh cãi.
Nên nhớ là người làm chính trị như một anh thợ săn, cần sự kiên nhẩn vì dục tốc bất đạt. Ông lại đưa tin thất thiệt cho đối thủ bắt được tin đó và dùng chuyện dỏm đó tấn công ông, thế là ông có cớ sẽ kiện lại.
Đưa thòng lọng cho người ta tự thắt cổ, đòn này nguy hiểm và vô cùng có lợi thế cho người đặt cờ thế để chiếu tướng.
Giờ đây, khi ông có chức vị mà ông đã cầm được, ông lại dùng một trận cờ chiến mới để chọn thủ tướng thay ông trị nước và đi theo đường lối của ông muốn.
Nếu thủ tướng được chọn là người phe tả thì ông sẽ bị toàn ban chính trị cho là đi theo đường lối của tổng thống vừa trao quyền. Hơn thế nữa, là toàn bộ quốc hội sẽ chẳng bao giờ ủng hộ chính sách của ông.
Bên cạnh đó, ông không muốn phe hửu vươn lên vì họ đoàn kết hơn phe tả, ông sẽ dùng kế là chọn thủ tướng phe hửu để thi hành đường lối mà chính họ lúc nào cũng bỏ phiếu chống chính phủ trước đây của phe tả.
Trong một dịp họp báo, ông đã cho biết sẽ phá hỏng phe hửu khi chọn thủ tướng là phe hửu chứ không phải để hợp tác với phe hửu.
Lại một dây thòng lọng cho phe hửu, vì nếu những dự luật mà tổng thống đưa ra có thất bại là do phe hửu trị nước, còn nếu thành công thì tổng thống đã tính đúng và thi hành được chuyện mình hứa khi ra tranh cử.
Chuyện chính trị của nước pháp đã bước vào thế chiến lược vì khi dân tây bầu vị tổng thống này lên để củng cố khối âu châu thì giờ đây, khi tổng thống pháp sang gặp bà Angela Merkel ông sẽ tìm cách ép nước Đức, còn đứng vững mà không bị vỡ nợ như tây phải cứu giúp nước pháp, điều mà dân Đức chưa chắc hưởng ứng cho anh nhà giàu xài sang.
Kính mời quý anh chị đọc thêm bài sưu tầm về vị tân thủ tướng của nước pháp vừa nhậm chức để thấy người này không tầm thường chút nào.
Caroline Thanh Hương
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Neuf choses que vous ignorez (peut-être) sur Edouard Philippe, le nouveau Premier ministre

Le maire Les Républicains du Havre (Seine-Maritime) a été l'un des porte-parole d'Alain Juppé pendant la primaire de la droite.




Edouard Philippe lors d\'un déplacement sur les chantiers navals STX à Saint-Nazaire, en tant que maire du Havre, le 1er février 2016.
Edouard Philippe lors d'un déplacement sur les chantiers navals STX à Saint-Nazaire, en tant que maire du Havre, le 1er février 2016. (JEAN CLAUDE MOSCHETTI / REA)


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Elise LambertFrance Télévisions
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Depuis plusieurs jours, son nom revenait en boucle parmi les favoris pour Matignon. Lundi 15 mai, le député-maire Les Républicains du Havre (Seine-Maritime), Edouard Philippe, a été nommé Premier ministre par le nouveau président de la République, Emmanuel Macron.
Enarque de 46 ans, ce proche d'Alain Juppé a longtemps milité au PS avant de rejoindre l'UMP puis Les Républicains. Voici sept choses que vous ignorez (peut-être) sur le nouveau du chef du gouvernement.

Il a fait Sciences Po et l'ENA

Né à Rouen (Seine-Maritime) en 1970, Edouard Philippe est le fils de deux professeurs de français. "Nous [lui et sa sœur] avons reçu une éducation très libre", dit-il dans Le Point en 2010. Après avoir passé son bac à Bonn (Allemagne), où son père avait été muté comme directeur du lycée français de la ville, il fait une année d'hypokhâgne avant d'entrer à Sciences Po pour "trois années de rêve", décrit-il au Point"Faire l'ENA a été moins amusant."
Diplômé de la section "service public" de Sciences Po, il intègre l'ENA en 1995 et sort parmi les quinze premiers du classement final. "C'était un vrai centriste, drôle et sympathique, ami aussi bien avec des gens de gauche que de droite", se souvient un de ses anciens camarades de promo à l'ENA, Julien Carmona, à Challenges. Avant même le début de la formation, Edouard Philippe se rapproche ainsi de Jérôme Guedj, alors assistant parlementaire d'un certain Jean-Luc Mélenchon. "Tu as déjà été admissible, ton profil m’intéresse. On va bosser ensemble", lance le premier au second, selon Le Monde. "Les deux jeunes étudiants topent et se retrouvent à bûcher tout l’été… dans le bureau du Sénat de Jean-Luc Mélenchon", raconte le quotidien.
A sa sortie de l'ENA, en 1997, Edouard Philippe choisit de rejoindre le Conseil d'Etat avant de se lancer en politique, pour participer à "l'histoire en train de se faire", dit-il à l'hebdomadaire.

Il a milité au PS pour Michel Rocard

Pendant sa scolarité à Sciences Po, le jeune Normand milite pendant deux ans pour le PS et pour Michel Rocard, alors Premier ministre de François Mitterrand. "J'avais grandi dans un milieu plutôt à gauche où l'on votait socialiste, et il y avait chez lui un côté social-démocrate assumé qui m'allait bien, confie-t-il au Point, j'aimais ses discours sur l'exigence de réforme."
Mais après l'éviction de Michel Rocard de la tête du PS, il rend sa carte du parti et se rapproche de la droite. "Je n'ai pas été emballé par ce que j'y ai vu [au PS], notamment quand François Mitterrand a décidé d'avoir la peau de son ancien chef de gouvernement."

Il est très proche d'Alain Juppé

Progressivement, Edouard Philippe se rapproche du maire du Havre Antoine Rufenacht (1995-2010), ancien collaborateur de Raymond Barre puis directeur de campagne de Jacques Chirac en 2002. Cette même année, il participe à la création de l'UMP au côté d'Alain Juppé. "Les deux hommes ne se quitteront plus", note Challenges.
Lors d'un entretien de "huit minutes et demie", Alain Juppé explique alors au jeune Edouard Philippe "comment il voulait que ça se passe, comment on allait organiser le parti, quel était le plan, et comment il travaillait avec ses collaborateurs", raconte-t-il au JDD.
En 2004, lorsque Alain Juppé est condamné à 18 mois de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs du RPR, Edouard Philippe rejoint le secteur privé. Trois ans plus tard, il intègre le cabinet d'Alain Juppé lorsque ce dernier est nommé ministre de l'Ecologie de François Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Lorsqu'Alain Juppé quitte son portefeuille en 2008, Edouard Philippe rejoint de nouveau le privé et devient directeur des affaires publiques d'Areva.
Ils ont une très grande confiance réciproque et se ressemblent sur de nombreux points : leur intelligence, leur culture, leur vision de la société.
Aurore Bergé, ancienne membre de l'équipe de campagne d'Alain Juppé
à Challenges
En 2016, il devient l'un des porte-parole d'Alain Juppé à la primaire de la droite. Après la défaite de ce dernier, il soutient François Fillon, avant de se mettre en retrait de la campagne après les révélations sur l'affaire Penelope Fillon.

Il a failli en venir aux mains avec Nicolas Sarkozy en 2002

Le 13 décembre 2014, Edouard Philippe est invité par Laurent Ruquier sur le plateau d'"On n'est pas couché" sur France 2. Après une demi-heure d'interview, Léa Salamé lui pose une question "cash" : "Edouard Philippe, est-ce que c'est vrai que vous en êtes venu aux mains avec Nicolas Sarkozy ?"
D'abord évasif, l'intéressé répond : "Oui, il y a eu des explications franches... Mais c'était il y a très longtemps." Avant de développer : "Ça s'est passé en 2002. J'avais dû faire quelque chose qui ne plaisait pas complètement à Nicolas Sarkozy, et on s'en est expliqué. Et il est euh... [mimant un geste avec les deux poings] virulent, vif... Et euh, en fait... moi aussi !" Interrompu par Laurent Ruquier, Edouard Philippe ne donnera pas plus de détails sur les raisons de l'altercation.



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On en apprend finalement davantage dans Le Monde, lundi 15 mai. La scène s'est en fait déroulée le 17 novembre 2002, lors du congrès fondateur de l'UMP. "Alors ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy avait tenté de voler la vedette à Alain Juppé, en arrivant – par surprise – à l’heure du déjeuner. Edouard Philippe l’empêche de faire une entrée triomphale", raconte Le Monde.

"Après les premières prises de parole, on me fait dire que le ministre de l’Intérieur veut me voir. Dans la loge, il s’avance vers moi. Il me tape contre le poitrail avec le poing, et lâche : 'Toi, tu ne me refais jamais ça !' Il continue, je repousse son bras, nous sommes tous les deux déséquilibrés. Cela aurait pu déraper… Finalement, il s’est calmé d’un coup et moi, j’étais flageolant", se souvient Edouard Philippe. Qui conclut : "Il est sanguin et moi, je n’aime pas qu’on m’engueule."

Il imite très bien Valéry Giscard d'Estaing 

Invité sur Europe 1 en novembre 2013, Edouard Philippe raconte comment Valéry Giscard d'Estaing lui a fait part de ses doutes lorsqu'est née, en 2002, l'Union pour un mouvement populaire (UMP). "La première fois que j'ai eu l'occasion de rencontrer et de discuter avec Giscard, c'était dans les Landes, à la première université d'été de l'UMP", commence Edouard Philippe. Ce jour-là, Alain Juppé a du retard, et charge son bras droit – alors directeur général de l'UMP – de recevoir l'ancien président de la République.
Sur Europe 1, Edouard Philippe se lance alors dans une imitation assez juste de VGE :

Il a chroniqué la campagne présidentielle pour "Libération"

A la suite de son retrait de la campagne, le maire du Havre débute des chroniques hebdomadaires pour le quotidien Libération, où il décrit la campagne présidentielle vue de l'intérieur. "Je l’ai regardé dans mon bureau, au Havre. Lundi matin. Tout seul. A 10h25, j’ai allumé la télévision", écrit-il à propos du discours d'Alain Juppé le 6 mars. Ce jour-là, l'ancien Premier ministre confirme qu'il ne sera pas candidat à la présidence de la République après l'annonce de la mise en examen de François Fillon. "Je savais ce qu’il allait dire. Il ne me l’avait pas dit, parce qu’il prévient rarement. J’ai l’habitude."
Le député Les Républicains a aussi publié un premier roman en 2007, L'Heure de vérité (Flammarion), co-écrit avec son ami Gilles Boyer, ancien directeur de cabinet d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux. Au printemps 2011, ils publient ensemble Dans l'ombre (JC Lattès), un roman de politique-fiction dans lequel "les politiques et les apparatchiks vivent ensemble. Ni les uns, ni les autres ne peuvent survivre seuls", note le site de l'éditeur.

Il n'a pas fourni une déclaration de patrimoine complète

Selon Mediapart (édition abonnés), Edouard Philippe aurait écopé d'un blâme de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) pour avoir refusé de fournir certaines informations sur sa déclaration de patrimoine de 2014, pourtant exigées par la loi.
Sur la valeur de ses biens immobiliers, le député du Havre a systématiquement écrit "aucune idée", décrit le site d'investigation. La valeur de son appartement à Paris ? "Aucune idée." Ses parts dans une résidence de Seine-Maritime ? "Aucune idée." Malgré la relance de la HATVP, Edouard Philippe aurait refusé d'estimer la valeur de ses propriétés.

Il ne s'agit cependant pas d'une infraction. Interrogé par Mediapart, le maire du Havre concède : "Comme beaucoup de parlementaires sans doute, j’ai essayé de concilier le respect de la loi et une forme de mauvaise humeur", précisant qu’il n’a omis aucun bien et qu'il a bien indiqué le prix de ses achats. "Je n’avais pas accès aux bases de données qui permettent une évaluation."

Il n'a pas toujours cru au candidat d'En marche !

Le député-maire du Havre n'a pas toujours cru en l'ancien ministre de l'Economie. "Pour gagner la présidentielle, il faut avoir fait le tour de France, jugeait-il en 2016 auprès du JDD. Il y a de la place pour les jeunes, mais l'enracinement, le lien charnel avec le pays, c'est important." En septembre 2016, interrogé par L'Opinion, il lâche : "Il y a deux Macron. Celui des discours – avec lequel je suis souvent d'accord –, et il y a le Macron des actes (...) dont on ne peut pas dire qu’il ait fait des choses considérables." Il faut dire qu'à cette époque, Edouard Philippe est convaincu qu'Alain Juppé peut remporter la primaire de la droite.
Pas plus tard qu'en janvier 2017, dans une chronique publiée dans Libération, Edouard Philippe écrit à propos d'Emmanuel Macron : "Pour certains, impressionnés par son pouvoir de séduction et sa rhétorique réformiste, il serait le fils naturel de Kennedy et de Mendès France. On peut en douter. Le premier avait plus de charisme, le second plus de principes." On a connu plus flatteur.
Selon plusieurs proches du nouveau président de la République, Emmanuel Macron et Edouard Philippe s'apprécient toutefois beaucoup. "Je l'aime bien, car c'est quelqu'un de sympathique et d'intelligent", confiait le juppéiste en septembre 2016 à L'Opinion. "Je l'aime beaucoup à titre personnel. J'ai de l'estime pour son intelligence", disait-il déjà en février 2015 à propos du ministre de l'Economie, note le JDD"Macron pense à 90% la même chose que moi."

Il est fan du film "Le Parrain", a une peur bleue du dentiste, et aurait aimé être chef d'orchestre

Ces trois détails "intimes" ont un seul point commun : c'est Edouard Philippe lui-même qui les a livrés dans un portrait chinois publié en 2010 dans Le Point. "J'ai des peurs absurdes. Je suis effrayé à l'idée d'aller chez le dentiste. J'ai peur des requins. Du coup, je ne suis pas à l'aise quand je nage dans la mer", confesse-t-il par exemple.
S'il était un personnage de roman, Edouard Philippe pense à "Cyrano de Bergerac, parce qu'il est le plus français des héros. Il a la manière, le courage, un amour du fond et de la forme." Toujours sur le plan culturel, le maire du Havre évoque sa passion musicale pour Bruce Springsteen, et filmique pour Sean Connery – "un Ecossais formidablement classe. Il est beau jeune, vieux et dans tous ses films" – et pour Le Parrain de Francis Ford Coppola – "Je l'ai vu au moins cinquante fois. C'est juste une tragédie parfaite en trois actes, merveilleusement interprétée et d'une beauté visuelle à couper le souffle."
Une autre réponse prend un sens singulier au regard du destin que l'on prête désormais à Edouard Philippe. Lorsque Le Point l'interroge sur le métier qu'il aurait rêvé de faire, l'élu normand répond : "Chef d'orchestre". "Malheureusement, je n'avais pas le talent pour cela", ajoute-t-il. A voir lorsqu'il s'agira de mener des ministres à la baguette plutôt que des musiciens.

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© CHARLY TRIBALLEAU/AFP figarofr
Député-maire LR du Havre, Edouard Philippe devient à 46 ans chef du gouvernement d'Emmanuel Macron. Fidèle soutien d'Alain Juppé, il était à ses côtés pendant la primaire.
«Quand ça change, ça change… Faut jamais se laisser démonter.» Le nouveau chef du gouvernement Édouard Philippe, nommé lundi à 14h30, est un adepte des Tontons Flingueurs, qu'il cite allégrement. Comme ce 11 janvier 2017, dans une chronique pour Libération, en faisant parler le majordome du Mexicain des Tontons Flingueurs, Jean. C'était il y a quatre mois, un monde en politique. Il sait aujourd'hui que sa nomination crée des remous à droite risque de faire exploser son parti et qu'on «va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon puzzle» pour paraphraser Audiard.
Ce fidèle soutien d'Alain Juppé, aujourd'hui député-maire LR du Havre, est venu à la politique... par Michel Rocard et le Parti socialiste. On est alors en 1990, il milite au Parti socialiste. «J'avais grandi dans un milieu plutôt à gauche où l'on votait socialiste, et il y avait chez lui un côté social-démocrate assumé qui m'allait bien», confiait Édouard Philippe au Point en juillet 2016 pour rendre hommage à Michel Rocard, dont il se «sentait proche» politiquement. «J'avais grandi dans un milieu plutôt à gauche où l'on votait socialiste, et il y avait chez lui un côté social-démocrate assumé qui m'allait bien. Et il avait également une forme d'exigence intellectuelle qui me plaisait», poursuivait le petit-fils de Lucien, qui a travaillé aux Docks du Havre. C'est «Rocard, qui avait largement conditionné mon intérêt pour la vie politique, et Juppé, qui est celui qui, pour moi, incarne le mieux ce que doit être un responsable politique et un président», décrivait-il.
Né il y a 46 ans à Rouen d'un père professeur de français, Édouard Philippe, élève de classe prépa en hypokhâgne, diplômé à Sciences Po-Paris en 1992 puis à l'Ena - à chaque fois il s'y est repris à deux fois -, promo Marc Bloch, il sort dans «la botte», les quinze prestigieuses places du classement final. Il choisit le Conseil d'État et se spécialise dans le droit des marchés publics. Dès 1995, il se rapproche d'Antoine Rufenacht, le maire du Havre jusqu'en 2012, puis participe à la création de l'UMP aux côtés d'Alain Juppé. Édouard Philippe ne le quittera plus et se définira comme «indéfectiblement lié» à lui. Leur collaboration va durer quinze ans. Même quand Alain Juppé, condamné en 2004 dans l'affaire des emplois fictifs du RPR, doit démissionner de la présidence de l'UMP. Édouard Philippe, alors directeur général des services de l'UMP, rejoint un cabinet d'avocats dans le privé mais reste en contact avec l'ancien premier ministre. Ils retravaillent brièvement ensemble en 2007 quand Alain Juppé reste un mois ministre de l'Écologie. Battu aux législatives, il doit quitter le gouvernement. Édouard Philippe devient directeur des affaires publiques d'Areva. Un poste qu'il occupe jusqu'en 2010, date à laquelle il prend la succession d'Antoine Rufenacht à la mairie du Havre. Sa carrière politique est lancée.
Fan de Bruce Springsteen et de Kubrick
Il fait naturellement partie de l'aventure des primaires aux côtés d'Alain Juppé dont il devient le porte-parole. «Que nous laisse-t-il? Une forme de mystère et l'essentiel: l'ambition de parler juste et d'agir bien, le souci de rassembler, le refus des facilités démagogiques, la primauté du fond, le sens de l'État. Et la niaque d'être à sa hauteur», écrit-il le 8 mars dans , «Alain Juppé, sa révérence à lui». S'il était convaincu que le maire de Bordeaux était le meilleur choix pour l'Élysée, il s'interrogeait parfois pendant la campagne sur le choix final des Français et la volonté de passer à une nouvelle génération. Après la primaire, le juppéiste avait été intégré à l'équipe de François Fillon au nom du rassemblement. Il avait finalement claqué la porte du QG le 2 mars, après l'annonce de la mise en examen du candidat, évoquant un «souci de cohérence». «J'ai soutenu François Fillon après la primaire, parce que c'était le principe même de la primaire. Cela me semblait la meilleure façon de défendre des valeurs et des idées auxquelles je crois. Depuis quelques jours, on a changé de tonalité, on est revenu sur des engagements qui avaient été pris», énonçait-il alors. Avec Gérald Darmanin et une quinzaine d'autres élus locaux, Édouard Philippe a publié plusieurs tribunes dans L'Opinion pour dénoncer le faible niveau de la campagne présidentielle.
Ami d'Emmanuel Macron depuis 2011, le maire du Havre, une ville presque entièrement détruite pendant la Guerre, partage avec le nouveau président le souci de ne pas oublier l'Histoire. Passionné de musique, en particulier de Springsteen (il aime tout particulièrement The River, sa chanson fétiche) et fan des films de Kubrick, il aime aussi les séries et la Sicile. Le nouveau premier ministre a aussi écrit deux romans (L'Heure de vérité, en 2010, et Dans l'ombre en 2011) avec son ami Gilles Boyer, directeur de campagne d'Alain Juppé. Pendant la primaire, il combattait le stress en suivant un entraînement de boxe. Une façon de garder son «self control». À Matignon, il pourra continuer. Manuel Valls a fait installer une petite salle pour pratiquer le même sport.
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Premier ministre : les Républicains minimisent l'hypothèse de la nomination d'Édouard Philippe

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La nomination d'Edouard Philippe à Matignon sème le trouble, à gauche comme à droite
De la gauche radicale à l'extrême droite, l'arrivée à Matignon du député-maire LR du Havre suscite des sentiments contradictoires. Et, bien qu'ils soient dans le même camp, les politiques peuvent avoir des avis divergents.
Edouard Philippe, lors de la passation de pouvoir à Matignon, à Paris, le 15 mai 2017. (CHARLES PLATIAU / REUTERS)
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franceinfoFrance Télévisions
Mis à jour le 16/05/2017 | 14:31

LA NEWSLETTER ACTUNous la préparons pour vous chaque matin

La nomination d'Edouard Philippe suscite une pluie de réactions dans la classe politique française, toujours marquée par l'élimination historique des candidats de la droite et de la gauche socialiste dès le premier tour de la présidentielle. Le choix d'un Premier ministre issu des rangs des Républicains suscite espoir et déception dans les deux camps. A l'image du chamboule-tout créé par l'élection d'Emmanuel Macron. Voici un florilège de réactions. 
A droite et satisfaits
Alain Juppé, dont Edouard Philippe a été le porte-parole pendant la primaire de la droite, a réagi rapidement après l'annonce de la nomination du Premier ministre. Le maire de Bordeaux a salué "un ami" et "un homme de grand talent". "C'est un maire apprécié par la population de sa ville. (...) C'est aussi un député qui connaît parfaitement les rouages de l'activité parlementaire. Il a donc, je crois, toutes les qualités pour assumer la fonction difficile que le président de la République vient de lui confier", a déclaré Alain Juppé. L'ancien Premier ministre a toutefois souligné qu'il soutiendrait les candidats investis par Les Républicains et l'UDI pour les législatives. 
Bruno Le Maire, candidat malheureux à la primaire de la droite, qui réclamait "un geste" à Emmanuel Macron en nommant un Premier ministre de droite, a logiquement tweeté sa satisfaction. 
Franck Riester, député Les Républicains de Seine-et-Marne, a lui aussi rendu hommage à un ami dont il a vanté les mérites. 
Thierry Solère, lui aussi proche du Premier ministre, député LR des Hauts-de-Seine, a également souligné les qualités d'Edouard Philippe.
Nathalie Kosciusko-Morizet, députée LR, a salué la nomination du Premier ministre, précisant s'inscrire dans un "esprit républicain"
A droite et mécontents
Bernard Accoyer, secrétaire général des Républicains, a "pris acte" de la nomination d'Edouard Philippe à Matignon, y voyant "une décision individuelle" et non pas "un accord politique".
Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, s'étonne du choix du Premier ministre en vue des élections législatives. "Qu'Edouard Philippe ait accepté d'être nommé à Matignon est une curiosité, écrit-il dans un communiqué. C'est la première fois qu'un chef de gouvernement accepte de devenir le chef d'une bataille législative avec des centaines de candidats qu'il n'a pas choisis et d'être responsable d'un projet politique qu'il n'a jamais défendu."
Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, a "regretté" le choix d'Edouard Philippe qui "troque ses convicti https://pbs.twimg.com/profile_images/759004483787431937/9RuwwHte_normal.jpgEric Ciotti
Je regrette qu’@EPhilippe_LH troque ses convictions et participe à l’opération de déstabilisation de la droite et du centre menée par Macron
ons"

Nadine Morano, députée européenne, s'est fendue de deux tweets dans lesquels elle a fustigé Edouard Philippe et la primaire de la droite. 
Non E Philippe n'est pas un Homme de droite c'est un ancien du PS qui applaudit Cazeneuve incarnation du désastreux quinquennat de Hollande

Bruno Retailleau, sénateur LR et proche de François Fillon, met en garde son camp dans un communiqué : "Il s'agit plus de brouiller les cartes et de gêner l'opposition que de rassembler. Il s'agit d'affaiblir la droite avant les élections législatives. Il s'agit de déstabiliser les électeurs. Cette stratégie est dangereuse car les extrêmes ne peuvent pas avoir le monopole de l'opposition."
David Lisnard, maire LR de Cannes, dénonce sur franceinfo une forme de "débauchage". "Cette nomination est une manœuvre pour faire un coup politicien. (...) Dans l’intérêt de la démocratie, il ne faut pas laisser créer un pôle politique autour d’Emmanuel Macron et laisser l’opposition aux extrêmes, de gauche comme de droite", explique-t-il. 
Daniel Fasquelle, député LR du Pas-de-Calais, estime qu'Edouard Philippe va désormais soutenir les candidats d'En marche ! pour les législatives. 
A gauche et satisfaits
Matthias Fekl, ministre de l'Intérieur du gouvernement de Bernard Cazeneuve, a souhaité "bonne chance" au Premier ministre "par-delà nos différences politiques"
Didier Guillaume, président du groupe PS au Sénat et soutien d'Emmanuel Macron, a salué "celui qui peut rassembler les progressistes de droite et de gauche". "Pourquoi je soutiens le président de la République et je soutiendrai ce gouvernement et la majorité présidentielle ? Parce que nous n'avons pas autre chose à faire. Il faut que ce pays s'en sorte, continue à se développer, et pour cela il faut qu'Emmanuel Macron et son gouvernement réussissent", a-t-il déclaré sur BFMTV.
A gauche et mécontents
Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, a lancé un appel en vue des législatives. 
Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle, estime que "la place de la gauche n’est ni dans son gouvernement ni dans la majorité qui pourrait le soutenir". "Qui peut croire que la gauche se reconstruira dans une coalition dirigée par un membre des Républicains ? Ce n’est ni sérieux ni crédible", écrit-il dans un communiqué.
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, considère, lui, que "la droite vient d'être annexée" par Emmanuel Macron. "Le nouveau président de la République vient de prendre le commandement de toute la classe politique traditionnelle de notre pays. Le vieux monde est de retour", a déclaré Jean-Luc Mélenchon, dans une courte allocution. Il a ajouté : "Une cohabitation est nécessaire."
Alexis Bachelay, député PS des Hauts-de-Seine et soutien de Benoît Hamon, félicite "le bras droit d'Alain Juppé", soulignant son appartenance à la droite. 
Razzy Hammadi, député socialiste de Seine-Saint-Denis, écrit dans un communiqué : "M. Philippe est un homme de droite, défendant des convictions, des votes et lors de la dernière présidentielle un projet de droite et j'ai bien peur que le camouflage du 'dépassement' laisse place à l'affirmation d'un gouvernement de la même couleur politique".
David Assouline, sénateur PS, regrette un Premier ministre "de droite ET de droite"
Au FN, la "confirmation de l'existence" de "l'UMPS"
Marine Le Pen, candidate du Front national défaite au second tour de la présidentielle, estime que la désignation d'Edouard Philippe à Matignon "confirme l'existence d'un système UMPS que l'on peut rebaptiser LREM [Les Républicains et En marche !]""C'est l'alliance sacrée des vieilles droite et gauche, unies dans leur volonté de se maintenir en place à tout prix et de poursuivre les mêmes politiques d'austérité, de soumission à Bruxelles, d'immigration massive et de laxisme qui ont pourtant déjà fortement abîmé la France", attaque Marine Le Pen.

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