vendredi 27 octobre 2017

Mỏ vàng, mò vàng ai đào vàng cho ai?

Giời a, tổng thống đến viếng quê nhà mà sao người dân lại chào đón quá ư là lạ lẩm.
Tại sao lại có chuyện như thế, ai muốn biết mỏ vàng hay mò vàng ở đây mang lợi cho ai thì đọc bài viết sẽ hiểu.
Kính chúc mọi người hưởng lợi trời cho... VÀNG.
Caroline Thanh Hương

Macron en Guyane : un projet de mine d'or suscite la colère

ÉCLAIRAGE - Le Président est en visite officielle dans le département d'Outre-Mer alors que le projet de mine d'or dans le nord-est du territoire fait polémique.

Vue générale du site minier aurifere de Yaou réalisée le 17 septembre 2011 à Maripasoula en Guyane française
Vue générale du site minier aurifere de Yaou réalisée le 17 septembre 2011 à Maripasoula en Guyane française Crédit : JODY AMIET / AFP
Marie Zafimehy
Marie Zafimehy
Creuser une fosse de 400 mètres de profondeur, de 2,5 km de long sur 500 mètres de large. C'est ce que prévoit le projet de la "Montagne d'Or" mené dans le Nord-Est de la Guyane par la compagnie minière du même nom, composé du groupe russe Nordgold associé à la compagnie canadienne Colombus Gold. Le but de ce projet monumental : construire la plus grande mine d'or française d'ici 2021.

En visite officielle en Guyane en août 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, s'était montré favorable à ce projet. Aujourd'hui Président, il est celui qui doit donner son feu vert pour le début des travaux. Son déplacement dans le département les 26 et 27 octobre sur fond de grogne sociale, sera donc aussi marqué par la fronde citoyenne qui s'est organisée contre le projet d'exploitation minière. 
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Car ce "monstre industriel" n'est "pas indispensable" selon les opposants au projet qui dénoncent l'impact environnemental de l'exploitation du site. Regroupés au sein du collectif "Or de question", ils ont en mars 2017 lancé une pétition qui atteint aujourd'hui plus de 192.000 signatures. 

Le risque d'un "désastre écologique"

Le collectif demande ainsi au gouvernement "l'arrêt immédiat des projets de méga-industrie minière" en Guyane et particulièrement celui de la Montagne d'Or accusé d'engendrer de "graves impacts humains et environnementaux".

Au cœur des préoccupations : le stockage des déchets au cyanure engendrés par l'exploitation de l'or. "Durant l'exploitation de la Montagne d'Or, ce sont des millions de mètres cubes qui devraient être charriés et traités au cyanure pour extraire l'or, puis ensuite stockés", explique la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) dans un avis sur "le droit à un environnement sain dans les Outre-mer" publié le 17 octobre dernier.

"En cas de rupture des digues contenant les boues cyanurées, la Guyane fera alors face à un désastre écologique d'une envergure sans précédent", conclut-elle. Dans son avis de 64 pages, la CNCDH recommande ainsi l'organisation d'un moratoire sur le projet de la Montagne d'Or et le lancement d'une "étude d'impact".
L'inquiétude est partagée par l'ONG WWF qui s'est attachée à démontrer que le projet de la Montagne d'Or n'est pas viable économiquement. Dans un rapport intitulé "Montagne d'Or, un mirage économique" publié le 18 septembre dernier, l'association pointe du doigt la volatilité de la parité euro-dollar qui ne garantit pas la rentabilité des 420 millions d'euros de fonds publics destinés à être investis dans le projet. Dans ce même rapport, WWF se préoccupe également des besoins en énergies conséquents engendrés par l'exploitation du site.

La compagnie minière de la Montagne d'Or affirme être préparée aux besoins en électricité. Quant aux risques écologiques : "On prévoit des équipements de destruction de cyanure, donc il n'y aura pas de cyanure dans les rejets de l'usine de traitement de Montagne d'or", promet Igor Klimanov de Nordgold à 1ère.

La promesse de plus de 3.500 emplois

"Le gisement de Montagne d’Or correspond à un gisement contenant 85 tonnes d’or exploitable", indique la compagnie minière sur le site dédié au projet. La production de toute cette matière première s'étendrait sur douze ans, et permettrait de créer 750 emplois ainsi que 3.000 emplois indirects sur le territoire selon les exploitants. 
"Ces emplois seront à 95% attribués à des Guyanais", affirme Igor Klimanov, directeur du développement de Nordgold dans une interview à Challenges. Il ajoute que le projet prévoit également "la mise en place une filière de formation aux métiers de la mine à Cayenne". "Nous voulons associer pleinement les personnes qui vivent dans la région car c'est un projet qui va créer de l'emploi et de la richesse".
Dans le contexte guyanais que nous venons d’évoquer, c’est une opportunité à étudier attentivement."
Léon Bertrand, maire de la commune de Saint-Laurent de Maroni
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Léon Bertrand, maire de la commune de Saint-Laurent de Maroni sur laquelle est implanté le projet de la Montagne d'Or, s'y montre favorable. "Dans le contexte guyanais que nous venons d’évoquer, c’est une opportunité à étudier attentivement. Quel autre projet d’ampleur équivalente est proposé pour répondre à l’ampleur et à l’urgence des besoins du territoire (emploi, formation…) ?", interrogeait-il sur 1ère en août 2017, alors que le taux de chômage atteint plus de 22% en Guyane.

En attendant toutes les autorisations nécessaires au projet, y compris le feu vert du gouvernement, un débat public doit être organisé en mars 2018.
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Une vue du site minier aurifère de Yaou à Maripasoula en Guyane, le 17 septembre 2011.
Une vue du site minier aurifère de Yaou à Maripasoula en Guyane, le 17 septembre 2011. (JODY AMIET / AFP)
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Carole BélingardFrance Télévisions
Mis à jour le

"Il faut qu'on arrête de vendre la Guyane", s'agace Ulakuya Fabio Léon, membre du collectif Jeunesse autochtone de Guyane, joint par franceinfo. Le groupe est très remonté contre un projet de mine XXL dans la région de Saint-Laurent-du-Maroni au nord-ouest de la Guyane, à quelques encablures du Surinam et en pleine forêt amazonienne. Nom du projet : la Montagne d'or. Il est porté par le groupe russe, Nordgold (à hauteur de 55%), associé à la compagnie canadienne Colombus Gold (45%).
Lors d'un déplacement dans le département en août 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, s'était prononcé en faveur de l'ouverture de cette mine industrielle qui doit voir le jour d'ici cinq ans, sous réserve d'obtenir les autorisations nécessaires. L'ex-locataire de Bercy revient en Guyane, jeudi 26 octobre, avec le costume de président de la République. Emmanuel Macron donnera-t-il son feu vert à la construction de cette mine d'or, qui deviendrait alors la plus grande de France ? En attendant sa décision, chaque camp se met en ordre de bataille face à ce projet gigantesque.

La promesse d'un eldorado

Car afin d'extraire le précieux minerai puis l'exploiter, il va falloir creuser, à grand renfort de dynamite, une fosse de 2,5 km de long, de 500 mètres de large et de 400 mètres de profondeur. A terme, une usine de traitement au cyanure, souvent utilisé dans l'extraction de l'or, y sera installée et classée site Seveso (norme européenne de classification des sites sensibles). Le tout perdu au milieu de la forêt amazonienne et à côté de deux réserves biologiques. 
A la clé : une importante rentabilité, assurent les exploitants. "On prévoit de produire 85 tonnes d’or sur douze ans", expliquait à Libération Rock Lefrançois, président de la Compagnie minière Montagne d'or, remplacé depuis par Pierre Paris. "Avec un taux de l’or [fixé] à 1 200 dollars par once", soit 1 000 euros environ, et un gisement estimé à 150 tonnes d'or, soit cinq millions d'onces d'or, l'affaire s'annonce juteuse.
La compagnie, maître d'œuvre du projet, promet une manne d'emplois dans un département où plus de 20% de la population active est au chômage, soit le double de la métropole (9,3%). Igor Klimanov, directeur du développement chez le russe Nordgold, assure ainsi que la mine devrait créer 750 emplois et plus de 3 000 emplois indirects.
"Nous prévoyons aussi de recruter 90% de personnel local, en particulier dans l’ouest guyanais. Nous contribuerons à mettre en place une filière de formation aux métiers de la mine en Guyane, avec un réseau de partenaires locaux, nationaux et internationaux", promet la Compagnie minière contactée par franceinfo. Enfin, selon les calculs de Nordgold et Colombus Gold, le projet devrait rapporter plus de 300 millions d'euros d'impôts aux collectivités locales et à l'Etat français, relaie le magazine Challenges.

Une rentabilité pas si évidente

Mais dans un rapport publié le 18 octobre, WWF met en doute le véritable impact économique de cette "montagne d'or". L'ONG met en avant les "420 millions d’euros de fonds publics" qui seraient investis dans ce projet... pour une rentabilité encore incertaine, en raison de la volatilité du cours de l’or et de la dépendance au taux de change euro-dollar.
Les énormes besoins en énergie inquiètent aussi l'association, qui y voit un enjeu de taille. En effet, la future mine aura besoin de 20 mégawatts par jour pour fonctionner, ce qui représente la consommation d'électricité quotidienne à Cayenne. Il faudra également acheminer cette électricité dans une zone sauvage et isolée, par le biais de lignes à haute tension sur des dizaines de kilomètres, explique à L'Humanité le collectif Or de question, qui regroupe une trentaine d'associations locales et des ONG internationales, opposé aux projets miniers.
"Ils veulent fournir en énergie 24 heures sur 24 la mine, alors qu'à 120 kilomètres de là, il y a un vide électrique. Chez moi, par exemple, je suis obligé d'avoir un groupe électrogène", s'étrangle Ulakuya Fabio Léon. "Une ligne de très haute tension dans la forêt tropicale, on sait faire, ce n'est qu'une question de moyens", rétorque dans Les Echos, Jean-Philippe Biava, le directeur d'EDF pour le département. 

Peur d'un éventuel "désastre écologique"

Une note ministérielle de 2016, consultée par l'AFP, qualifie la Montagne d'or, d'"hors normes par ses aspects économiques", et prévient que ses "empreintes spatiale et écologique sont de dimensions inconnues".  De son côté, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme a rendu, dans un rapport publié le 17 octobre, un avis négatif et demande un moratoire sur le projet de mine en Guyane.
Principale inquiétude de la commission : la gestion des déchets cyanurés dans une zone tropicale soumise à d'importantes précipitations. "Durant l'exploitation de la Montagne d'or, ce sont des millions de mètres cubes qui devraient être charriés et traités au cyanure pour extraire l'or, puis ensuite stockés. En cas de rupture des digues contenant les boues cyanurées, la Guyane fera alors face à un désastre écologique d'une envergure sans précédent", note-t-elle. On se souvient de la catastrophe du Rio Doce, en 2015 au Brésil, après la rupture d'un barrage de déchets miniers.
La compagnie minière de la Montagne d'or assure que le risque environnemental est maîtrisé. "On prévoit des équipements de destruction de cyanure, donc il n'y aura pas de cyanure dans les rejets de l'usine de traitement de Montagne d'or", promet à la 1ère Igor Klimanov. L'entreprise Nordgold s'est aussi engagée à un bilan et suivi environnemental trente ans après l'arrêt des forages.
Pas suffisant pour les opposants au projet. "Le drainage minier acide peut durer des centaines d’années, c’est très difficile à maîtriser et ça coûte cher", réagit auprès de l'AFP Thibaud Saint-Aubin, de l’association Ingénieurs sans frontières-systèmes extractifs. Pour le collectif Or de question, les promesses d'emplois ne compensent donc pas les risques environnementaux. "Je ne mets pas la vie et l'emploi en balance", explique à franceinfo Harry Hodebourg, porte-parole du collectif.
Nous ne voulons pas d'activités économiques au détriment de la santé humaine et de l'éco-système. Ils ne comprennent pas que l'homme n'est pas déconnecté de l'environnement dans lequel il vit.
Harry Hodebourg
à franceinfo

Un débat public en mars 2018

Avant même le feu vert, une pétition a été lancée, en mars 2017, contre le projet. Elle a d'ores et déjà récolté plus de 190 000 signatures. Les chefs de tribus amérindiennes se sont prononcés majoritairement contre le projet de mine, rapporte de son côté la 1ère. Ils s'opposent à la déforestation et craignent eux aussi la pollution.

"On a tout à perdre avec un tel projet, la terre c'est nos entrailles. Nous pensons que nous avons autre chose à développer autour de la biodiversité", ajoute Ulakuya Fabio Léon.
Mais, pour de nombreux élus, il n'y a actuellement aucune alternative économique viable. "Quel autre projet d’ampleur équivalente est proposé pour répondre à l’ampleur et à l’urgence des besoins du territoire, en terme d'emploi, de formation ? Aucun à ce jour", assène Léon Bertrand, maire de Saint-Laurent-du-Maroni, dans une interview à la 1èreSi l'édile s'est positionné en faveur du projet industriel, il estime néanmoins que le dernier mot revient aux populations locales. 
Un débat public pour consulter la population guyanaise doit débuter en mars prochain et durer quatre mois. Mais les entreprises Nordgold et Colombus Gold, qui espèrent obtenir les autorisations nécessaires dès 2019, se tiennent prêtes à commencer l'exploitation du site en 2021.

Pourquoi la visite d'Emmanuel Macron en Guyane est risquée

Emmanuel Macron se rend en Guyane de jeudi à samedi. Six mois après le mouvement social sans précédent qui avait paralysé la région, sa visite pourrait s'avérer délicate.
Emmanuel Macron se rend en Guyane de jeudi à samedi.
Emmanuel Macron se rend en Guyane de jeudi à samedi. (Sipa)

Une semaine plus tôt, Emmanuel Macron s'attirait les foudres de la Guyane : une note sanitaire de l'Elysée avertissait les journalistes accompagnant le Président dans le département des dangers du virus Zika… Alors que la fin de l'épidémie a été déclarée il y a plus d'un an. L'Elysée avait reconnu une erreur. Depuis, l'écume est retombée mais cette mini-polémique est le signe des tensions qui parcourent encore le territoire, alors que le Président s'y rend de jeudi à samedi. Emmanuel Macron est très attendu par ceux qui ont animé au printemps un mouvement social sans précédent, paralysant la région pendant plus d'un mois.
Lire aussi : Fin du conflit en Guyane après plus d'un mois de blocage
Mercredi soir, près de 300 personnes étaient réunies à Cayenne, à l'appel du collectif Pou Lagwiyann Dekole ("Pour que la Guyane décolle"), celui-là même qui réclamait il y a 6 mois un plan d'urgence pour la région. Jeudi, ils comptent bien réclamer au président Macron le respect des accords de Guyane, signés le 21 avril. Ce texte avait "pris acte" notamment des 2,1 milliards d'euros supplémentaires que réclamait le collectif, arguant que le plan d'urgence d'un peu plus d'un milliard d'euros validé auparavant par Matignon n'était pas suffisant.

Pendant sa campagne, Macron avait promis d'aller "plus loin" dans les accords de Guyane

Lors d'une marche dans Cayenne, les Guyanais comptent interpeller Emmanuel Macron sur sa promesse de campagne : "Je respecterai les accords de Guyane et j'irai même plus loin", avait lancé le futur président. Le chef de l'Etat vient dire "qu'il tiendra ces engagements", a assuré l'Elysée, avec un objectif : "prendre les problèmes à la racine". En juillet, la première réunion du comité de suivi s'est tenu à Paris. La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, assure que 60% des engagements de l'Etat sont tenus. Assises des Outre-mer et Etats généraux pour la Guyane ont aussi été lancés.
Santé, éducation, justice, sécurité, immigration : le collectif a répété mercredi les revendications qu'il portait lors du mouvement social en mars et avril dernier. "Le social se meurt, la délinquance demeure", pouvait-on lire sur une banderole.

Du contreplaqué pour cacher une habitation vétuste

Les participants ont également déploré qu'Emmanuel Macron ne fasse selon eux "que survoler la Guyane", puisqu'il se rendra à Maripasoula puis à Kourou en hélicoptère, sans jamais utiliser les routes particulièrement détériorées du territoire. Le média Guyane 1ère a aussi révélé qu'à Maripasoula, pour soustraire aux regards du chef de l'Etat une maison plutôt vétuste, des panneaux de contreplaqué ont été installés devant l'habitation.
Les Guyanais craignent que rien ne soit fait pour améliorer la situation sociale et économique de leur région. Les indicateurs y surclassent toutes les moyennes nationales : insécurité, chômage (23%), pauvreté, immigration clandestine…

Les maires de Guyane ont refusé d'accueillir Emmanuel Macron

L'association des maires de Guyane a aussi refusé de rencontrer Emmanuel Macron, ont-ils annoncé mercredi dans un communiqué. Ils ont déploré l'absence de réunion sur "les thèmes des Accords de Guyane et le plan d'urgence de 2,1 milliards supplémentaires".
Emmanuel Macron s'était déjà rendu deux fois dans la région, en décembre 2016 pendant sa campagne, le temps d'une journée à Cayenne ; et en août 2015 lorsqu'il était encore ministre de l'Economie sous François Hollande. La Guyane devait être la première destination en outre-mer du Président. Mais le passage de l'ouragan Irma à Saint-Martin et Saint-Barthélémy a perturbé ses plans. 
Le chef de l'Etat restera jusqu'à samedi en Guyane. Bains de foule, visite du Centre spatial, rencontres avec des apprentis, des policiers, des fonctionnaires, des élus locaux sont au programme. Malgré la demande du collectif Pou Lagwiyann Dekole, ses membres n'avaient pas reçu, mercredi soir, de réponse à leur exigence de rencontre avec Emmanuel Macron.

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