mardi 19 novembre 2013

Cette nuit en Asie : le film qui alerte les dirigeants chinois Par Gabriel Gresillon et Yann Rousseau |

International

Cette nuit en Asie : le film qui alerte les dirigeants chinois

(de nos correspondants en Asie) Les officiels chinois de tous niveaux doivent visionner un documentaire de quatre heures qui explique que la chute de l’Empire soviétique s’est jouée en embrassant trop vite des réformes démocratiques.

Le nouveau pouvoir chinois a aujourd’hui l’obsession de ne pas reproduire les erreurs commises par Moscou dans les années 1980. - AFP
Le nouveau pouvoir chinois a aujourd’hui l’obsession de ne pas reproduire les erreurs commises par Moscou dans les années 1980. - AFP

Pékin recadre ses officiels avec un film sur la chute de l’URSS

D’après le quotidien de Hong Kong « South China Morning Post », les officiels chinois de tous niveaux ont reçu pour mission de visionner un documentaire de quatre heures qui retrace la chute de l’Empire soviétique. Ce film, coproduit par la Commission de discipline du Parti et l’Académie
chinoise des sciences sociales, décortique comment Mikhaïl Gorbatchev a précipité l’effondrement de l’URSS en embrassant trop vite des réformes démocratiques de type occidental, et en renonçant au contrôle idéologique des masses. Boris Eltsine, son successeur, est également mis en cause pour avoir privatisé trop massivement les grands groupes d’Etat russes. Une autre vidéo, produite par l’Université de la Défense nationale, insiste sur la stratégie des Etats-Unis dans ce contexte, qui auraient cherché à précipiter l’effondrement de l’URSS. Autant de preuves que le nouveau pouvoir chinois, et en particulier le président Xi Jinping, ont aujourd’hui l’obsession de ne pas reproduire les erreurs commises par Moscou dans les années 1980, et sont hantés par le spectre de l’affaiblissement de leur pouvoir. Dans des propos rapportés officieusement, le numéro un de l’Etat chinois aurait affirmé, lors d’une réunion interne qu’une « raison importante » de l’effondrement de l’URSS a été le fait que les idéaux des cadres du PC « ont vacillé ». Il s’emploie d’ailleurs, depuis sa prise de fonction, à renforcer la « formation » idéologique des fonctionnaires chinois, et à mettre en garde contre l’influence dangereuse de l’idéologie occidentale.

La Chine veut calculer son PIB différemment

Le Bureau chinois des statistiques a annoncé qu’il travaillait à la refonte du système par lequel il calcule le Produit intérieur brut (PIB) du pays. L’objectif est de mieux refléter la valeur de l’économie chinoise, et de tendre vers des pratiques plus conformes avec les standards internationaux. D’après les experts, le nouveau calcul, qui n’entrera en vigueur, au mieux, qu’à la fin 2014, devrait également augmenter la taille de l’économie chinoise. Actuellement, la Chine utilise, pour calculer son PIB, un système qui date de 1993 et que les économistes jugent avec scepticisme. Li Keqiang lui-même, le Premier ministre, semble d’ailleurs n’accorder que peu de crédit aux statistiques nationales dans ce domaine, comme en avait témoigné un câble diplomatique révélé par Wikileaks. On y apprenait qu’il jugeait les chiffres du PIB fantaisistes, et globalement fabriqués. Parmi les changements qui pourraient être apportés dans le nouveau système, Pékin envisage de mieux prendre en considération l’investissement dans la recherche et développement, qui serait assimilé à de l’investissement en capital fixe. Il est aussi question de mieux comptabiliser la valeur de la terre et de l’immobilier, un projet qui est en ligne avec les annonces récentes visant à mieux valoriser les possessions foncières des paysans. Lors de la publication de ce nouveau chiffre, Pékin prévoit de revoir également, de façon rétrospective, l’évolution passée du PIB.

Tokyo concocte un plan de relance de 50 milliards de dollars

Akira Amari, le ministre japonais de l’économie a annoncé, ce matin, qu’il venait de demander aux différents membres du gouvernement de l’aider à composer, d’ici début décembre, les contours d’un nouveau plan de relance. L’exécutif, qui tente actuellement de faire passer au Parlement quelques réformes structurelles afin de relancer, à moyen terme, l’activité dans l’archipel, s’inquiète de l’impact sur le PIB de la hausse prochaine de la TVA. En avril prochain, le taux de cette taxe sur la consommation passera de 5% à 8% et beaucoup d’entreprises ont mis en garde Tokyo contre une chute de la demande intérieure, qui faute de dynamisme des exportations, reste l’un des rares moteurs de la croissance japonaise. Le gouvernement prévoit un plan de relance de 5.000 milliards de yens ou 5 milliards de dollars et envisage également de soutenir l’activité en offrant 1.000 milliards de yens de baisse d’impôts. Si le ministre attend les suggestions de ses collègues, Tokyo a déjà laissé entendre qu’il prévoyait de débloquer, dans le cadre de ce plan qui sera déployé début 2014, de nouvelles dépenses d’infrastructures ainsi que des programmes de subventions à l’achat de logement.

Une série de « navets » contraint Sony à engager un régime

Le titre de Sony était, ce matin, l’un des rares à se stabiliser sur une place de Tokyo plutôt orientée à la baisse. Les investisseurs semblant apprécier les rumeurs de presse laissant entendre que Sony Entertainement, qui regroupe les studios de cinéma et les activités musique du géant japonais, allait devoir accepter un drastique programme de réduction de ses coûts. Selon le New York Times, l’état-major de Sony aurait engagé les consultants de Bain & Co. pour l’aider à réaliser au moins 100 millions de dollars d’économie dans la filiale. Une annonce pourrait être faite jeudi prochain lorsque Kazuo Hirai, le PDG de Sony, rencontrera, en Californie, des investisseurs du groupe pour leur présenter une réorganisation de certaines activités du pôle divertissement et notamment des studios de la société. Le processus de sélection des films pourrait notamment être revu, après l’échec commercial et critique de deux coûteuses productions « White House Down » et « After Earth. »

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