Pour le 100e anniversaire de la République laïque de
Turquie en 2023 fondée par Mustapha Kemal Atatürk, Ankara voit les
choses en grand, en très grand même dans le domaine de l'aéronautique
civile et militaire. La Turquie (17ème puissance mondiale) s'est lancée
dans une série de grands travaux très (trop ?) ambitieux tout en
développant une industrie de défense nationale capable de développer et
fabriquer des programmes aéronautiques complexes comme, par exemple, un
avion de combat de 5e génération. Le secrétariat d'Etat turc aux
Industries de défense (SSM) défend une politique d'indigénisation de
l'industrie de défense turque tout en multipliant les coopérations avec
les entreprises étrangères pour bénéficier de transferts de
technologies. Car à terme, Ankara souhaite devenir indépendant sur le
plan technologique.
Pour autant, "les Turcs devront faire un tri dans leurs programmes, ils ne pourront pas développer tous leurs programmes de façon concomitante avant 2023", estimait-on dans la délégation française du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS), qui a emmené la semaine dernière une soixantaine d'industriels lors d'une mission en Turquie. C'est dans ce contexte que ces industriels tricolores, dont notamment des patrons de PME ont fait le déplacement de mardi à vendredi dans quatre villes turques (Istanbul, Ankara, Izmir et Eskisehir) pour prendre contact avec des industriels turcs afin d'identifier puis développer des coopérations.
Une opération plutôt réussie puisque la plupart d'entre eux sont repartis avec des espoirs de partenariats en Turquie, qui est seulement à trois heures de Paris. A charge à eux de concrétiser cette première prise de contact par des coopérations dans les semaines qui viennent.
Mais en mars 2013, les Turcs ont fait appel à Saab pour aider TAI à la définition du design de l'appareil. En mai 2013, TAI a présenté trois versions possibles : un monomoteur adoptant un design proche du F-22, un bimoteur ou enfin un monomoteur plus petit avec des ailes-canard. En matière de motorisation, les Turcs ont envoyé des RFP (Request for proposal) en demandant une poussée de 10 tonnes. Ce qui semble exclure le M-88 de Snecma (7,5 tonnes actuellement). Certains industriels français considèrent que les appels d'offre rédigés par le secrétariat d'Etat turc aux Industries de défense sont clairement orientés pour des industriels américains.
Ankara a également lancé en 2004 un programme de drone MALE, baptisé ANKA, qui a fait son premier vol en 2010. Mais les deux prototypes développés se sont écrasés au cours des essais. Premier drone de fabrication turque, ANKA a été commandé par l'armée turque à dix exemplaires, qui devront être livrés entre 2016 et 2018. ce drone a été proposé à l'exportation, notamment en Egypte, Pakistan, Libye, Azerbaïdjan…
Enfin, le gouvernement turc a annoncé en mars 2013 avoir l'intention de lancer un projet d'avion régional produit localement. Avec pour objectif, une entrée en service en 2023. Pour l'heure, rien ne semble tranché. Ankara ne sait pas encore si ce programme sera un jet ou un turbopropulseur, qui semble-t-il à la préférence de TAI. Pas d'information précise sur la capacité de cet appareil, qui navigue entre 60 et 120 places. Enfin, sera-t-il produit sous licence ou développé et produit localement ? Ce programme bénéficierait ( ?) d'un financement du gouvernement de 1 milliard de dollars.
D'une façon générale, la Turquie, qui consacre 1,1 milliard de dollars à l'espace, souhaite accélérer la maîtrise de ces programmes pour devenir un acteur majeur de l'industrie spatiale. C'est dans cet esprit que le pays a créé une agence spatiale nationale pour à terme assembler en Turquie des satellites de télécoms. TAS accompagne TAI dans la maîtrise d'oeuvre des futurs programmes. En outre, un centre d'intégration clé en main a été construit par l'industrie franco-italien.
Pour autant, "les Turcs devront faire un tri dans leurs programmes, ils ne pourront pas développer tous leurs programmes de façon concomitante avant 2023", estimait-on dans la délégation française du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS), qui a emmené la semaine dernière une soixantaine d'industriels lors d'une mission en Turquie. C'est dans ce contexte que ces industriels tricolores, dont notamment des patrons de PME ont fait le déplacement de mardi à vendredi dans quatre villes turques (Istanbul, Ankara, Izmir et Eskisehir) pour prendre contact avec des industriels turcs afin d'identifier puis développer des coopérations.
Une opération plutôt réussie puisque la plupart d'entre eux sont repartis avec des espoirs de partenariats en Turquie, qui est seulement à trois heures de Paris. A charge à eux de concrétiser cette première prise de contact par des coopérations dans les semaines qui viennent.
Un avion de combat de 5e génération turc
Le TF-X est le programme phare de la Turquie en matière d'aéronautique militaire. Ce projet d'avion de combat de 5e génération a été confié en 2001 à Turkish Aerospace Industries (TAI) qui est un peu l'équivalent en beaucoup plus petit d'Airbus Group (plus de 800 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2013). Le coût du développement du projet est évalué à 70-80 milliards de dollars, hors développement du moteur. Ces appareils, dont le coût unitaire doit s'élever à 100 millions de dollars, devront remplacer à partir de 2025 les F-16 américains et les avions d'entrainement T-38 de la Turkish Air Forces (TAF). Le vol inaugural est prévu en 2013.Mais en mars 2013, les Turcs ont fait appel à Saab pour aider TAI à la définition du design de l'appareil. En mai 2013, TAI a présenté trois versions possibles : un monomoteur adoptant un design proche du F-22, un bimoteur ou enfin un monomoteur plus petit avec des ailes-canard. En matière de motorisation, les Turcs ont envoyé des RFP (Request for proposal) en demandant une poussée de 10 tonnes. Ce qui semble exclure le M-88 de Snecma (7,5 tonnes actuellement). Certains industriels français considèrent que les appels d'offre rédigés par le secrétariat d'Etat turc aux Industries de défense sont clairement orientés pour des industriels américains.
Un avion d'entrainement et un drone MALE
Parallèlement à l'avion de combat, la Turquie est en train de développer un programme d'avion d'entrainement, le Hurkus dérivé de l'appareil coréen de Korean Aerospace Industries (KAI) le KT-1. Cet appareil, qui sera utilisé pour la formation des pilotes turcs, a fait son premier vol en août 2013. TAI compte le certifier avant la fin de 2014. En décembre 2013, Ankara a signé un contrat pour l'acquisition de 15 Hurkus B (version civile) et un contrat de développement du démonstrateur Hurkus C (version militaire). Deux versions qui sont proposées à l'export.Ankara a également lancé en 2004 un programme de drone MALE, baptisé ANKA, qui a fait son premier vol en 2010. Mais les deux prototypes développés se sont écrasés au cours des essais. Premier drone de fabrication turque, ANKA a été commandé par l'armée turque à dix exemplaires, qui devront être livrés entre 2016 et 2018. ce drone a été proposé à l'exportation, notamment en Egypte, Pakistan, Libye, Azerbaïdjan…
Un hélicoptère léger et un avion régional
Ankara ambitionne de développer un hélicoptère léger, un programme lancé en juin 2010. Cet appareil - un bimoteur de cinq tonnes - doit remplacer les vieux UH-1 de la flotte militaire turque. En octobre 2012, TAI a proposé un hélicoptère dual à partir des technologies transférées dans le cadre de la coopération avec le constructeur américain Sikorsky sur les hélicoptères de transport T-70, une version adaptée du S-70 pour la Turquie. Ankara devrait faire appel à un motoriste étranger pour équiper cet appareil. Turbomeca est sur les rangs.Enfin, le gouvernement turc a annoncé en mars 2013 avoir l'intention de lancer un projet d'avion régional produit localement. Avec pour objectif, une entrée en service en 2023. Pour l'heure, rien ne semble tranché. Ankara ne sait pas encore si ce programme sera un jet ou un turbopropulseur, qui semble-t-il à la préférence de TAI. Pas d'information précise sur la capacité de cet appareil, qui navigue entre 60 et 120 places. Enfin, sera-t-il produit sous licence ou développé et produit localement ? Ce programme bénéficierait ( ?) d'un financement du gouvernement de 1 milliard de dollars.
Des satellites d'observation et de télécoms et un lanceur
Dans l'observation de la Terre, la Turquie développe le programme Gokturk, qui répond aux besoins de surveillance du territoire et de l'environnement. Lancé par la fusée chinoise Longue Marche, le satellite Gokturk 2 est en orbite depuis décembre 2012. Ankara a confié à Thales Alenia Space (TAS), via les italiens Telespazio, la maîtrise d'oeuvre du système Gokturk-1A, qui sera lancé fin 2014 à partir de Kourou par le lanceur italien Vega. Dans les télécoms, Ankara veut opérer d'ici à 2025 quinze satellites en orbite (contre quatre aujourd'hui). Enfin, la Turquie a annoncé en juin 2013 la volonté de développer un projet de lanceur confié au groupe Roketsan.D'une façon générale, la Turquie, qui consacre 1,1 milliard de dollars à l'espace, souhaite accélérer la maîtrise de ces programmes pour devenir un acteur majeur de l'industrie spatiale. C'est dans cet esprit que le pays a créé une agence spatiale nationale pour à terme assembler en Turquie des satellites de télécoms. TAS accompagne TAI dans la maîtrise d'oeuvre des futurs programmes. En outre, un centre d'intégration clé en main a été construit par l'industrie franco-italien.
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