Zone euro : la crise est finie? (3/4): l'Espagne
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Les investisseurs semblent avoir rayé le pays de leur liste noire. « Viva España, clamait récemment Morgan Stanley. Concernant les réformes structurelles, l'Espagne, par rapport à ses voisins, représente un cas exemplaire d'avancées dans le secteur financier, le marché du travail et le cadre fiscal. » Preuve de cette détente sur le front financier, la prime de risque a chuté, loin des 640 points de juillet 2012, qui entravaient l'accès aux marchés.
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Fini le model du BTP !
« Nous sommes en train de passer du BTP à un modèle basé sur la compétitivité et l'exportation », a expliqué le ministre des Affaires étrangères.L'éclatement de la bulle immobilière est passé par là. Après avoir longtemps misé sur le bâtiment, qui en 2007 représentait 18% du PIB, l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, veut s'appuyer sur l'export : désormais, les ventes à l'extérieur couvrent plus de 30% du PIB. Un mouvement qui s'accompagne d'une compétitivité accrue, les salaires ayant chuté. Entre 2010 et 2012, le coût du travail a baissé de 7%. L'économiste Venancio Salcines, de l'École de finances de La Corogne, confirme :
« La grande révolution, c'est le nombre de PME, dans tous les secteurs, qui se sont joints à cette nouvelle dynamique [de l'export, ndlr]. Il est certain aussi que des secteurs industriels, comme l'automobile, se repositionnent par rapport au nouveau marché du travail.
Certains fabricants, comme General Motors, sont en train de déménager leur production de la Corée du Sud vers l'Espagne. Je pense notamment à l'Opel Mokka, qui sera produite à Saragosse pour profiter des coûts moindres, en Espagne, de la logistique et de la production, qui compensent largement le coût horaire moindre d'un travailleur coréen. »
Un dragon chinois « made in Spain »
Outre l'automobile, le textile et la fabrication de jouets pourraient eux aussi en profiter. Et amorcer un retour du « made in Spain »? Dans une note, Patrick Artus, analyste chez Natixis, écrit : « Avec l'avantage de coût salarial par rapport à l'Allemagne, la France, l'Italie, mais aussi avec la faiblesse de l'effort de R&D, la moindre qualification de la population active, le rôle futur de l'Espagne semble devoir être le centre de production milieu de gamme pour les entreprises européennes et le marché européen. L'Espagne jouerait pour l'Europe à peu près le même rôle que la Chine pour le monde depuis la fin des années 1990. » De nouvel eldorado dans les années 2000, l'Espagne va-t-elle se muer en « usine » de l'Europe?Lire aussi
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