Qui dit 1er janvier dit nouveautés à la pelle en matière
d'argent. Mais cette année est un cru particulier, avec l'entrée en
vigueur des premières mesures phares de l'ère Macron.
Avec la CSG qui augmente, les
cotisations salariales qui baissent et une présentation harmonisée, vous
risquez de ne plus reconnaître votre fiche de paie en 2018. Mais ce
n'est pas tout: en ce 1er janvier entrent aussi en vigueur d'autres
mesures phares annoncées pendant la campagne présidentielle, comme la
transformation de l'
ISF et l'instauration de la "
flat tax"
sur les revenus du capital. Tour d'horizon de ce qui change en cette
nouvelle année en matière de taxation, de salaire, de protection sociale
et de retraite.
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1. Hausse de la CSG contre baisse des cotisations
S'il
n'y a qu'un chiffre à retenir pour 2018, c'est celui-ci: 1,7 point.
Soit le niveau de la hausse de CSG (contribution sociale généralisée) à
partir du 1er janvier. Quasiment tous les revenus sont concernés. Le
taux appliqué aux revenus du travail, comme les salaires, passera ainsi
de 7,5% à 9,2%. Le taux normal appliqué aux pensions de retraite passera
lui de 6,6% à 8,3%.
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En revanche, le niveau de CSG sur les allocations chômage (quand elles ne sont pas exonérées) et les
indemnités journalières versées par la Sécurité sociale
ne change pas (6,2%). Tout comme le taux réduit s'appliquant aux
retraités dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas certains
plafonds (3,8 %). Les pensions des plus modestes, qui sont aujourd'hui
exonérées de CSG, le restent en 2018.
Habituellement, qui dit
hausse de CSG dit perte de revenus nets. Ce ne sera toutefois pas
forcément le cas cette fois. En effet, la mesure est, pour les salaires,
plus que compensée par une baisse des cotisations salariales de 2,2
points en janvier 2018. Elle doit être suivie en octobre d'une seconde
diminution, de 0,95 point. Indépendants et fonctionnaires profiteront
aussi de compensations.
2. + 18 € pour le smic
La
ministre du Travail Muriel Pénicaud l'a annoncé mi-décembre: le smic
augmentera de 1,24% le 1er janvier. Son montant brut horaire s'élèvera
donc à 9,88 €, contre 9,76 € en 2017. Ce qui fera, pour un temps plein
1498,47 € mensuels, contre 1480,27 € aujourd'hui. Soit une hausse d'un
peu plus de 18 € brut.
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Couplée
à la diminution des cotisations, cette revalorisation du smic
engendrera dès janvier 2018 une hausse de salaire net de 20 € pour une
personne à temps plein, a expliqué le ministère. Aucun coup de pouce n'a
été accordé, cette revalorisation correspond à l'application du calcul
automatique qui prend notamment en compte l'inflation hors tabac pour
les ménages les plus modestes. Le smic
avait augmenté de 0,93 % au 1er janvier 2017.
3. Un lifting pour le bulletin de paie
La
fiche de paie ne prendra pas un gramme pendant les fêtes. Mieux, elle
sera allégée en janvier, tous les employeurs ayant en 2018 l'obligation
d'adopter un nouveau modèle, harmonisé, avec moins de lignes, afin d'en
améliorer la lisibilité. Les cotisations seront notamment regroupées par
risque couvert - santé, retraite, famille, chômage, et accidents du
travail-maladies professionnelles.
Cette obligation
était déjà en vigueur dans les entreprises de 300 salariés ou plus depuis le 1er janvier 2017.
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4. 1482 € = un trimestre de retraite
En
2017, on vous attribuait un trimestre de retraite chaque fois que vous
engrangiez un revenu (soumis à cotisations) de 1 464 €. En 2018, ce
montant passe à 1 482 €. Il est en effet égal à
150 fois le smic horaire.
Avoir cotisé sur la base d'un revenu de 5 928 € suffit donc pour
valider ses quatre trimestres annuels, le maximum possible, peu importe
le nombre de mois réellement travaillés.
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5. Davantage de cotisations retraite pour les fonctionnaires
Au
1er janvier, les cotisations vieillesse prélevées sur les traitements
des fonctionnaires augmenteront de 0,27 point, en application de la
réforme des retraites de 2010. Le taux passera ainsi de 10,29% à 10,56%.
D'autres hausses sont planifiées d'ici à 2020 afin d'aligner progressivement le niveau de prélèvement sur celui des salariés.
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6. La fin des APL pour les propriétaires modestes
Jusqu'ici,
un foyer modeste accédant à la propriété pouvait dans certains cas
toucher mensuellement une APL, aide personnalisée au logement. La
condition : avoir bénéficié d'un prêt conventionné ou d'un prêt
d'accession sociale pour l'achat ou la construction du logement. Cette
aide permet de réduire le montant des mensualités de son crédit
immobilier. Ce dispositif dit des "APL accession"
disparaît en 2018
pour les nouveaux bénéficiaires. A quelques exceptions près, notamment
pour ceux qui ont effectué une demande avant le 31 décembre 2017, si le
prêt est signé avant fin janvier 2018.
7. Placements : une "flat tax" de 30 %
A partir du 1er janvier 2018, un prélèvement forfaitaire unique de 30%, encore appelé "
flat tax",
sera appliqué sur les revenus du capital, à quelques exceptions près.
Il se compose de deux volets: un impôt sur le revenu de 12,80% et des
prélèvements sociaux de 17,2%.
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Sont
notamment concernés par cette flat tax : les intérêts des livrets
bancaires (hors livrets exonérés, comme le livret A), les intérêts des
plans d'épargne logement (PEL) ouverts à partir de 2018 (et les intérêts
des PEL ouverts avant 2018 lorsque le plan a plus de 12 ans), les
revenus des comptes-titres, ou encore certains gains d'assurances-vie.
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Dans
certains cas, il sera toutefois possible de demander à continuer à
bénéficier de l'imposition au barème de l'impôt sur le revenu plutôt que
de la flat tax.
8. L'IFI remplace l'ISF
Créé
en 1982, l'impôt sur la fortune, rebaptisé depuis 1988 "impôt de
solidarité sur la fortune" (ISF), disparaîtra le 31 décembre 2017. Il
sera remplacé en 2018 par un IFI, impôt sur la fortune immobilière. La
principale différence? Son assiette. Dans cette nouvelle version, seuls
les actifs immobiliers sont pris en compte. Le seuil déclencheur de
l'imposition (1,3 million de patrimoine net taxable), le barème
(s'appliquant à partir de 800 000 €) ainsi que l'abattement de 30% sur
la résidence principale ne changent pas.
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9. Le RSI, c'est fini
Dans le cadre du
Budget 2018 de la Sécurité sociale,
voté en décembre par le Parlement, le gouvernement a organisé
l'adossement du Régime social des indépendants (RSI, qui gère
l'assurance-maladie, la retraite et les cotisations des commerçants et
artisans) au régime général.
DÉCRYPTAGE >> Régime social des indépendants: le 1er janvier, tout change (ou presque)
Une
période de transition de deux ans a été décidée pour mener à bien la
reprise des différentes missions du RSI. "Vous serez informé des
changements d'interlocuteurs dès qu'ils seront effectifs", indique le
régime sur son site. La retraite complémentaire obligatoire des artisans
et commerçants doit être piloté par un "Conseil de la protection
sociale des travailleurs indépendants".
10. Plafonds doublés pour les micro-entrepreneurs
En
2018, les plafonds de chiffre d'affaires annuel de la micro-entreprise
(auparavant appelée auto-entreprise) seront doublés, à 70 000 € pour les
activités de prestations de services et à 170 000 € pour les activités
de vente. Une mesure toutefois controversée, notamment parce qu'elle ne
s'accompagne
pas d'une hausse parallèle de la franchise de TVA.
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11. Derniers mois pour le crédit d'impôt fenêtres
Le Budget 2018
réduit de 30 à 15 %, à compter du 1er janvier, le
crédit d'impôt
accordé pour les dépenses d'acquisition de matériaux d'isolation
thermique des fenêtres, des volets et des portes. Il le supprime à
partir de juillet 2018.
Cette liste n'est pas exhaustive,
d'autres changements interviennent en janvier 2018. Parmi eux : la
généralisation de la possibilité de résilier l'assurance emprunteur de
son crédit immobilier annuellement, à sa date anniversaire (avec un
préavis de deux mois). La mesure doit entrer en vigueur le 1er janvier,
mais le Conseil constitutionnel a été saisi. Sa décision est attendue le
12 janvier.