Một Euro hay Một Đô La, có lẽ chỉ là bạc cắc đối với người sống ở pháp hay ở Mỹ.
Khi việc làm trở thành khan hiếm, nhu cầu cung và ứng không đáp đụ́ng với khả năng của người tìm việc thì kiếp nghèo nó chẳng chừa ai cả.
Có một ngàn euros mà gọi là không đủ xài cho một gia đình sao?
Thưa quý anh chị, đúng như thế đó,. bên pháp có những hơn tám triệu người nghèo cần chính phủ giúp đỡ vì họ cơm ngày không đủ 3 bữa và con nít cũng đói.
Mời quý anh chị đọc bài viết trích từ báo Parisien dưới đây để hiểu thêm.
Caroline Thanh Hương
Vivre
avec 1 000 euros par mois : ils racontent leur galère au quotidien
>Société|Romain Baheux, Christel
Brigaudeau, Vincent Mongaillard et Joffrey Vovos| 12 septembre 2018, 21h57 |
MAJ : 13 septembre 2018, 18h24 |134
Suzanne, qui élève seule ses 3 enfants, vit avec 1 100 € de
prestations sociales par mois. LP/Delphine Goldsztejn
Alors
qu’Emmanuel Macron doit dévoiler ce jeudi son plan pauvreté, nous sommes allés
à la rencontre de familles modestes qui peinent à s’en sortir.
Souvent,
rien ne transparaît. Il faut même parfois pénétrer dans le quotidien de ces
familles pour le deviner. Plus de 8,8 millions de Français vivent sous le seuil de
pauvreté.
Une personne
seule est considérée comme pauvre quand l’ensemble de ses revenus net mensuels,
prestations sociales incluses, est inférieur à 1026 € par mois, 2154 € pour un
couple avec deux enfants. Calculée tous les ans par l’Insee, cette somme
représente 60 % du niveau de vie médian de l’ensemble de la population. Après
cinq années de baisse, le seuil de pauvreté est reparti à la hausse, de
quelques euros par mois, sans retrouver son niveau de 2008. A titre de
comparaison, le minimum vieillesse s’élève à 833 € et le RSA à 550 €.
Comment
fait-on pour joindre les deux bouts quand on dispose de si maigres revenus,
voire moins ? C’est ce que nous expliquent les ménages (couples avec enfants,
mères célibataires, retraités ou étudiants) que nous avons rencontrés. Alors qu’Emmanuel Macron doit présenter ce jeudi matin à
Paris son plan contre la pauvreté, tous nous dépeignent un quotidien jalonné de
renoncements plus ou moins grands.
Il s’agit
d’abord de faire une croix sur des plaisirs simples comme aller au cinéma,
voyager, faire du shopping… Quand cela ne suffit pas, des besoins élémentaires
sont sacrifiés : se déplacer, se laver, s’éclairer… Même l’alimentation y passe.
« C’est loin
d’être un poste de dépense sanctuarisé, auquel on ne toucherait qu’en dernier
recours, souligne le Secours populaire. Au contraire, face aux dépenses
contraintes comme le logement et l’énergie, c’est souvent la seule variable
d’ajustement. » Selon le dernier baromètre de l’association, paru mardi, un Français
sur cinq peine à se nourrir correctement. Un taux qui grimpe à près d’un sur
deux quand le revenu mensuel du foyer passe sous la barre des 1 200 €.
JEAN-FRANÇOIS
ET PASCALINE : « On est étiqueté cas soc »
Jean-François,
Pascaline et leur fils Florian vivent avec 1 250 € de salaires et 630 € de
prestations sociales (allocation enfant handicapé + prime d’activité).
LP/Aurélie Ladet
La première
nuit, la machine à laver a ronronné jusqu’à l’aube. Plusieurs fois, Pascaline
s’est levée et a ouvert la porte du frigo, juste pour être sûre. A la lumière
de la petite veilleuse du réfrigérateur, les courses pour les jours à venir
étaient bien là. C’étaient bien ses affaires qui tournaient dans la machine.
C’était bien son appartement, ce trois-pièces au deuxième étage d’une tour HLM
de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
La jeune
femme vit ici depuis un peu plus d’un an, avec son mari Jean-François, 42 ans,
et leur fils Florian, 7 ans. Pendant des années, le couple a connu la misère,
au point de devoir confier le petit à une famille d’accueil pendant onze mois,
en 2014. « On a dégringolé tellement vite… Je n’imaginais pas me retrouver à
faire la queue aux Restos du cœur », raconte Pascaline, 29 ans, attablée dans
son living meublé de l’essentiel.
A la sortie
de son lycée pro, elle avait vite trouvé du travail comme opératrice d’atelier
dans une usine d’assemblage à Noisy-le-Sec. Elle venait de rencontrer son futur
mari, attendait son premier enfant et pouvait espérer obtenir, par son
entreprise, un logement et une place en crèche. Mais dix jours après son retour
de congé maternité, elle apprend par courrier qu’elle est « licenciée
économique » avec pour seule indemnité un chèque de 2000 €.
« Il
fallait choisir entre faire des lessives ou manger »
Le couple et
son bébé sont hébergés dans la famille de Jean-François. L’unique salaire du
grand-père ne suffit pas, pas plus que les aides que touchent les jeunes
parents. « Le 15 du mois, on n’avait plus rien à manger, je piochais dans mon
découvert pour acheter des couches et du lait », raconte Pascaline.
Ils trouvent
refuge dans un foyer et survivent grâce aux aides alimentaires et 180 € par
mois. Ils se nourrissent de pâtes et de steaks hachés, s’offrent du café « de
temps en temps », et pour tous fruits et légumes, quelques tomates et des
bananes « une ou deux fois dans le mois ».
C’est à
cette époque que le couple prend l’habitude de faire ses courses dans le coin
des bonnes affaires de leur hypermarché. Les autres rayons sont inabordables.
Ils n’ont pas d’abonnement téléphonique mais utilisent des cartes prépayées à 5
€. Le Lavomatic est un luxe. « Il fallait choisir entre faire des lessives ou
manger, tranche Pascaline. Je lavais à la main mais les vêtements sentaient
mauvais, j’avais honte. »
Le budget
familial géré au cordeau
Elle se
souvient de sentences assassines, jetées par des inconnus : « Vous n’avez pas
honte d’avoir fait un enfant alors que vous êtes pauvre ? » Elle n’a pas
répondu sur le moment. Mais aujourd’hui, devenue militante d’ATD Quart-monde,
elle s’exprime, heureuse d’affirmer dans la dernière campagne télé de
l’association qu’elle est « riche » de son amour pour sa famille.
Son mari a,
lui, trouvé un emploi dans une entreprise d’insertion d’ATD, TAE. Il touche
autour de 1 250 € par mois pour faire du reconditionnement de matériel
informatique. Lundi, il a eu droit à la visite surprise d’Emmanuel Macron, venu
découvrir l’activité de l’association, trois jours avant la présentation du
plan de lutte contre la pauvreté.
« Je lui ai
expliqué comment on a eu du mal à s’en sortir avec Pascaline. Aujourd’hui
encore, ce n’est pas facile tous les jours », confie-t-il. Sa compagne n’a pas
pu reprendre de travail. Elle doit s’occuper de leur fils handicapé, scolarisé
seulement quatre demi-journées. Résultat : le budget familial – moins de 1900 €
aides comprises — doit être géré au cordeau. Mais ce qui fait le plus mal à
Jean-François reste le regard des autres : « On est étiqueté cas soc. »
MARIE,
RETRAITÉE : « Le boucher me dit que le veau est trop cher pour moi »
Compiègne
(Oise), le 11 septembre 2018. A 86 ans, Marie Mercier vit avec 900 euros par
mois. LP/Arnaud Dumontier
Les fins de
mois difficiles ? Les problèmes de Marie n’attendent pas le 25. Les 500 € de
loyer de son appartement de Compiègne (Oise) viennent entailler plus de la
moitié du budget, composé des 850 € de sa retraite et de 50 € supplémentaires
d’APL. « Je ne suis pas très forte en orthographe, mais meilleure en calcul, et
j’ai appris à bien estimer mes dépenses, préfère sourire l’énergique dame de 86
ans. En même temps, mon argent se compte rapidement… »
Devant sa
collection de statues de chouettes qui orne son appartement, où elle vit seule
depuis la mort de son mari puis de sa mère au début des années 1980, Marie
raconte son quotidien, semblable à celui de milliers d’autres personnes âgées. «
Je voulais mettre de l’eau de toilette pour vous accueillir, nous avoue-t-elle.
Mais je ne m’offre plus ça depuis longtemps. »
Des
vêtements ? Elle n’en achète presque jamais. Ses chaussures ? Acquises à
moindre prix sur le marché. Sa nourriture ? Elle prend peu ou prou la même
chose chaque semaine et certains mets lui sont interdits ou presque. « Une
fois, j’ai voulu prendre du veau. Mon boucher a dit que c’était trop cher pour
moi. Vous savez madame, j’ai l’habitude de dire ça aux retraités,
m’a-t-il expliqué. On a regardé le prix : il avait raison. »
Depuis un an
et demi, Marie est soutenue par les Petits frères des pauvres. Avec eux, elle a
dit adieu aux semaines passées sans croiser personne. Sans eux, elle n’aurait
pas pu partir en vacances loin de son appartement. « Ce qui me fait mal, c’est
de ne pas pouvoir rendre à ces gens les cadeaux qu’ils me font », glisse-t-elle
en étouffant un sanglot.
SUZANNE,
MÈRE CÉLIBATAIRE : « On compte les centimes quand on en a »
Suzanne,
mère de 3 enfants, est aidée par le Secours populaire. LP/Delphine Goldsztejn
Chez
Suzanne, on se couche tôt. « Pour économiser la lumière », explique cette mère
de famille qui élève seule ses trois enfants. Victime d’un licenciement, cette
ancienne vendeuse en boutique, qui a épuisé ses droits au chômage, vit avec 1
100 € de prestations sociales par mois. « Quand je travaillais, on ne manquait
de rien. Maintenant, on essaie de survivre avec ce qu’on a », résume-t-elle.
Avec un
loyer de « 500 € après les allocations » et « plein de charges à côté », cette
résidente en HLM doit faire face à des fins de mois extrêmement difficiles. «
On se demande toujours comment on va y arriver. On compte les centimes, quand
on les a ! », souffle cette trentenaire parisienne.
Elle est
épaulée par le Secours populaire qui lui propose, entre autres coups de pouce,
de remplir son cabas à des prix plus que d’amis à l’épicerie sociale. « Mes
parents veulent aussi m’aider pour les courses mais j’ai dû mal à accepter. Je
préfère prendre mes responsabilités. On se cache bien d’être pauvre. On essaie
de se dire qu’il y a des gens dans une situation pire que nous, qui sont à la
rue, qui font les poubelles », témoigne-t-elle.
«
Heureusement qu’il y a la cantine pour les enfants »
Suzanne ne
baisse pas les bras. Elle cherche du travail. Pas facile de décrocher un emploi
quand, en même temps, il faut « gérer » seule une famille nombreuse. « Si je
n’avais pas d’enfant, je trouverais plus facilement, je pourrais prendre un
boulot de nuit », lâche-t-elle.
Son budget
est ultra-serré. « C’est pâtes, ketchup et du saucisson à deux euros.
Heureusement qu’il y a la cantine pour les enfants, ils peuvent manger comme
les autres. » Elle s’est séparée de sa voiture car elle ne pouvait plus payer
l’assurance. Elle coupe elle-même les cheveux de ses « gosses » qui «
comprennent bien la situation » mais n’en « parlent jamais à leurs copains ».
« Quand ils
vont chez Lidl, ils regardent toujours les prix et prennent le moins cher. Eux
aussi font attention à l’argent », décrit-elle. Il n’y a pas de petites
économies. La chasse d’eau n’est tirée qu’à l’issue de deux passages aux
toilettes. Lors de la séance de brossage de dents, interdiction de laisser le
robinet ouvert une seconde de trop. Elle regrette de devoir « sacrifier le
plaisir des enfants ». « Il n’y a pas de bonbons, pas de parcs d’attractions,
pas d’argent de poche, uniquement des sorties gratuites », énumère-t-elle.
« Pour une
mère, c’est une grande souffrance de voir qu’ils n’ont pas toujours le
nécessaire. Mais ils ne m’en veulent pas et m’encouragent », apprécie-t-elle.
LYNA,
MÈRE CÉLIBATAIRE : « Je fais les fins de marché »
A Paris,
Lyna participe à un atelier cuisine au Secours populaire animé par le grand
chef Thierry Marx. LP/Delphine Goldsztejn
Bénéficiaire
du RSA, Lyna, 30 ans, qui élève seule ses deux enfants âgés de 3 et 9 ans, a
également ses astuces pour réduire au maximum les dépenses. « Je fais les fins
de marché, c’est plus économique. Et, dans les magasins, je choisis des
produits aux dates de péremption très proches car c’est moins cher », détaille
cette maman croisée lors d’un atelier cuisine au Secours populaire animé par le
grand chef Thierry Marx.
« Avec les
enfants, on va plutôt faire un pique-nique au parc qu’un ciné », poursuit-elle.
Avec des prestations sociales d’un montant de 1 080 € et un loyer à 680 €, elle
peine à sortir la tête de l’eau. Elle est en permanence dans le rouge. Dans son
porte-monnaie, 1 €, c’est beaucoup, « c’est une baguette, un paquet de pâtes ».
Cette
titulaire d’un BTS de commerce international a du mal à accepter qu’elle est «
pauvre ». « Je ne réalise pas. C’est difficile à admettre. J’ai pris une petite
claque quand j’ai appris que j’étais en dessous du seuil de pauvreté »,
confie-t-elle. Ce n’est surtout pas pour elle une fatalité. « J’ai la volonté
de rebondir. Dans la vie, il y a des hauts et des bas. Je suis très optimiste…
»
JONATHAN,
ÉTUDIANT : « Même pas de quoi payer le RER »
Jonathan,
21 ans, est étudiant en philosophie. LP/Carmen Abd Ali
On le croise
au hasard, semblable à des dizaines d’autres étudiants sur les marches du Crous
parisien de Port-Royal à Paris (XIVe). A la base, on pensait venir échanger sur
les galères des jeunes, entendre des histoires de cité U et recueillir les
astuces des étudiants pour soulager leurs finances. Jonathan nous prend aux
tripes avec son histoire.
Celle de la
misère qui s’invite dans les amphis des facs. Aujourd’hui, il n’a aucun revenu.
Rien. Zéro. « Je viens justement ici pour candidater à une bourse étudiante.
J’ai droit au maximum, soit 550 € par mois, nous explique le jeune homme de 21
ans, qui attaque sa première année de licence de philosophie à la Sorbonne.
Pour venir jusqu’ici, je n’ai pas payé le RER. Je n’ai même pas de quoi. »
Hébergé par
une association dans le Val-de-Marne, le jeune homme a connu la vie dans la rue
à Pau (Pyrénées-Atlantiques). Comment en est-il arrivé là ? « Je n’ai plus de
rapports avec ma famille », coupe-t-il, sans vouloir s’étendre sur la question.
Sa priorité ? Obtenir sa bourse, trouver un boulot étudiant et avoir de quoi se
payer plus que les deux repas par jour fournis par la structure qui
l’accueille.
« Je pense
que je vais rester y vivre, nous raconte-t-il, le ton déterminé. Je pourrais
peut-être me prendre une chambre étudiante, mais ça serait une dépense
supplémentaire. Et j’en suis très loin. »
La première
« folie », quand il touchera quelque chose, est déjà choisie. Ce sera des
livres de philosophie. En attendant, Jonathan reprend sa place dans la file
d’attente du Crous. Il n’a pas le temps de se plaindre.
SociétéEmmanuel MacronPlan pauvretéSecours PopulaireMénages modestes
Le plan
pauvreté du gouvernement sera doté de "8 milliards d'euros répartis sur
quatre ans", annonce Benjamin Griveaux
Dans un
entretien à "20 Minutes", le porte-parole du gouvernement affirme
qu'il s'agit d'un "choix politique très fort".
Le plan pauvreté qui doit être présenté jeudi 13
septembre sera doté de "huit milliards d'euros, répartis sur quatre
ans", selon le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux,
dans un entretien au journal 20 Minutes. "Dans un contexte où l'on fait
attention à la dépense publique, c'est un choix politique très fort", insiste-t-il.
L'Elysée
avait promis, plus tôt dans la soirée, des moyens "élevés" pour
"enrayer la pauvreté" sans plus de détail, pour financer ce
plan. Il prévoit notamment davantage de places de crèches pour
les enfants de quartiers prioritaires, un fonds pour financer des petits
déjeuners dans les écoles prioritaires ou encore des tarifs sociaux dans les
cantines. Pour les jeunes, l'obligation de formation sera portée de 16 à 18 ans
et des moyens supplémentaires seront attribués aux missions locales pour mieux
repérer les décrocheurs du système scolaire.
L'Etat veut
par ailleurs trouver des solutions avec les départements pour prolonger le
suivi des enfants de l'Aide sociale à l'enfance, qui trop souvent s'arrête net
à leur majorité. "Il sera possible de bénéficier de l'aide sociale à
l'enfance jusqu'à 21 ans. On ne lâchera plus les jeunes précaires après leur
majorité", assure Benjamin Griveaux. En matière de santé, la CMU
(couverture maladie universelle) sera étendue à plusieurs millions de personnes
pour qu'elles bénéficient d'une complémentaire santé.
A Paris,
Lyna participe à un atelier cuisine au Secours populaire animé par le grand
chef Thierry Marx. LP/Delphine Goldsztejn
Bénéficiaire
du RSA, Lyna, 30 ans, qui élève seule ses deux enfants âgés de 3 et 9 ans, a
également ses astuces pour réduire au maximum les dépenses. « Je fais les fins
de marché, c’est plus économique. Et, dans les magasins, je choisis des produits
aux dates de péremption très proches car c’est moins cher », détaille cette
maman croisée lors d’un atelier cuisine au Secours populaire animé par le grand
chef Thierry Marx.
« Avec les
enfants, on va plutôt faire un pique-nique au parc qu’un ciné », poursuit-elle.
Avec des prestations sociales d’un montant de 1 080 € et un loyer à 680 €, elle
peine à sortir la tête de l’eau. Elle est en permanence dans le rouge. Dans son
porte-monnaie, 1 €, c’est beaucoup, « c’est une baguette, un paquet de pâtes ».
Cette
titulaire d’un BTS de commerce international a du mal à accepter qu’elle est «
pauvre ». « Je ne réalise pas. C’est difficile à admettre. J’ai pris une petite
claque quand j’ai appris que j’étais en dessous du seuil de pauvreté »,
confie-t-elle. Ce n’est surtout pas pour elle une fatalité. « J’ai la volonté
de rebondir. Dans la vie, il y a des hauts et des bas. Je suis très optimiste…
»
JONATHAN,
ÉTUDIANT : « Même pas de quoi payer le RER »
Jonathan,
21 ans, est étudiant en philosophie. LP/Carmen Abd Ali
On le croise
au hasard, semblable à des dizaines d’autres étudiants sur les marches du Crous
parisien de Port-Royal à Paris (XIVe). A la base, on pensait venir échanger sur
les galères des jeunes, entendre des histoires de cité U et recueillir les astuces
des étudiants pour soulager leurs finances. Jonathan nous prend aux tripes avec
son histoire.
Celle de la
misère qui s’invite dans les amphis des facs. Aujourd’hui, il n’a aucun revenu.
Rien. Zéro. « Je viens justement ici pour candidater à une bourse étudiante.
J’ai droit au maximum, soit 550 € par mois, nous explique le jeune homme de 21
ans, qui attaque sa première année de licence de philosophie à la Sorbonne.
Pour venir jusqu’ici, je n’ai pas payé le RER. Je n’ai même pas de quoi. »
Hébergé par une
association dans le Val-de-Marne, le jeune homme a connu la vie dans la rue à
Pau (Pyrénées-Atlantiques). Comment en est-il arrivé là ? « Je n’ai plus de
rapports avec ma famille », coupe-t-il, sans vouloir s’étendre sur la question.
Sa priorité ? Obtenir sa bourse, trouver un boulot étudiant et avoir de quoi se
payer plus que les deux repas par jour fournis par la structure qui
l’accueille.
« Je pense
que je vais rester y vivre, nous raconte-t-il, le ton déterminé. Je pourrais
peut-être me prendre une chambre étudiante, mais ça serait une dépense
supplémentaire. Et j’en suis très loin. »
La première
« folie », quand il touchera quelque chose, est déjà choisie. Ce sera des
livres de philosophie. En attendant, Jonathan reprend sa place dans la file
d’attente du Crous. Il n’a pas le temps de se plaindre.
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