Trung Quốc và khối Âu châu trao đổi thương mại như thế nào?
Kính mời quý anh chị theo dỏi tin tức từ đài France 2 của truyền hình nước pháp để hiểu thêm về sự trao đổi thương mại giữa nước Tàu và Tây.
Bên cạnh đó, có thêm một số thông tin khác từ báo chí pháp, mời quý anh chị đọc nguyên văn.
Trước tình hình kinh tế thế giới, đây chỉ là thông tin theo những theo dỏi, tìm hiểu của những phóng viên đài truyền hình, còn sự thật thì có thể ít hay nhiều hơn như thế, chỉ có trời mới biết vì "La Vérité Est toujours Ailleurs."
Caroline Thanh Hương
Selon Laurent Desbonnets, les rachats d'entreprises européennes par la Chine "s'envolent". "80 milliards d'euros d'investissements chinois
en Europe l'an dernier ; +200% sur un an. Rien qu'en 2016, les Chinois
ont racheté ou investi dans 309 entreprises européennes." Le journaliste évoque des exemples, "certains
dans des secteurs très stratégiques, sensibles, comme l'aéroport de
Toulouse-Blagnac, d'autres un peu moins comme Marionnaud ou le Club Med".
La France peut réagir
Le journaliste ajoute qu'au "niveau européen, rien n'est prévu" pour contrer ces rachats, "mais les États peuvent se protéger". Il précise : "En
France, le gouvernement peut mettre son véto au rachat d'entreprises
par des étrangers dans des secteurs stratégiques, précisément la
sécurité, la gestion de l'eau, la santé, l'énergie, les transports ou
les communications."
Le
JT de 20 Heures du jeudi 16 février 2017 est présenté par Julian Bugier
sur France 2. Retrouvez dans le journal télévisé du soir : avec la
sélection des faits marquants, les interviews et témoignages, les
invités politiques et de la vie publique et l'essentiel de tous ce qu'il
faut savoir de la journée. A noter : chaque sujet vidéo du journal est
consultable indépendamment avec des informations à lire pour rappeler le
contexte de l'actualité. Poursuivez l'expérience avec les titres de la
rédaction de Franceinfo.
Dans une lettre commune
adressée à Bruxelles, l'Italie, l'Allemagne et la France réclament de
nouvelles mesures pour mieux protéger les entreprises face aux rachats
chinois.
FRANCE 2
France 2France Télévisions
Mis à jour le
C'est
un cri d'alarme rare de trois ministres de l'Économie, ceux de la
France, de l'Allemagne et de l'Italie. Dans un courrier commun envoyé à
la Commission européenne, ils déplorent que "ces dernières années,
des investisseurs non européens ont pris le contrôle d'un nombre
croissant d'entreprises européennes détenant des technologies clés pour
des raisons stratégiques".
La Chine, deuxième partenaire commercial de l'UE
En Allemagne, c'est le rachat par la Chine de Kuka, le fleuron des robots industriels, qui a déclenché la colère du gouvernement, il y a quatre mois.
"Il va de soi que n'importe quelle idée ou outil pour faire face à ces
nouveaux défis doit être compatible avec les traités européens et nos
engagements internationaux", explique Daniel Rosario, porte-parole
de la Commission européenne. L'Union européenne marche sur des oeufs,
car personne ne cherche vraiment à se fâcher avec la Chine, deuxième
partenaire commercial de l'UE.
Sommaire : Grèce, Portugal, Espagne : l'offensive de Pékin
Entreprises : la stratégie des prédateurs
etc.
Comment la Chine envahit l'Europe Bruno Abescat
La
Chine vient à l'Europe et l'Europe lui déroule le tapis rouge. En
trois mois, le président, le Premier ministre et l'un des principaux
vice-Premiers ministres chinois ont visité pas moins de huit pays de
l'Union, plus la Turquie. Ce ballet officiel en dit long sur l'intérêt
que porte l'empire du Milieu au Vieux Continent. Voilà peu encore, seuls
les produits chinois franchissaient nos frontières. Désormais, la
Chine, premier bailleur de fonds de la planète, assure les fins de mois
de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne. Ses firmes conquérantes sont à
l'affût des bonnes affaires. Incontournables.
Ce mouvement,
dira-t-on, n'est qu'une des illustrations du basculement du monde. Du
Nord vers le Sud. Comme l'Inde ou le Brésil, la Chine, deuxième
puissance économique, ne fait que prendre la place qui lui revient.
Inutile d'aller contre, mieux vaut chercher à en tirer profit.
La
rapidité de sa montée en puissance n'en suscite pas moins de
l'inquiétude en Occident, voire un net raidissement. Les plus anxieux
(lucides ?) souhaitent dresser une muraille pour protéger les secteurs
industriels les plus sensibles. Ils rappellent, à juste titre, que les
entreprises chinoises, comme la plupart de leurs dirigeants, demeurent
liées au pouvoir politique.
Les autorités de Pékin, elles, se
veulent rassurantes. En volant au secours des maillons faibles de
l'Europe, elles se donnent l'image d'un partenaire responsable. Mais ce
chevalier blanc ne fait d'abord que défendre ses intérêts, tout comme
les entrepreneurs chinois. Lors d'un séjour à Athènes, l'un d'eux
rappelait un proverbe : "Construisez le nid d'aigle et l'aigle viendra."
Avant d'ajouter : "Nous allons construire un nid dans votre pays pour
attirer les aigles chinois." Ses hôtes ont ri jaune.
Un créancier capital pour l'euro Benjamin Masse-Stamberger La
Chine est venue au secours des maillons faibles de l'Union monétaire.
Une aide intéressée, qui ne va pas sans contreparties économiques et
diplomatiques.
Bienvenido Mr Li !" Le titre du
quotidien économique espagnol Expansion, le 4 janvier dernier, à
l'occasion de la venue de Li Keqiang, le vice-Premier ministre chinois,
ne reflétait pas seulement le sens de l'hospitalité ibérique. Il
faisait surtout allusion au film de Luis Berlanga, Bienvenido Mr
Marshall !, satire aigre-douce de l'Espagne des années 1950, avide de
modernité et d'américanisation. Un demi-siècle plus tard, c'est un haut
dignitaire du Parti communiste chinois qui était reçu avec les
honneurs à Madrid. Mais aussi à Londres, Lisbonne et Berlin : partout
où l'ont conduit ses pas, dans une Europe saisie par le froid, "Mr Li" a
été accueilli avec le même enthousiasme décomplexé. Le successeur
annoncé de Wen Jiabao au poste de Premier ministre est, il est vrai,
arrivé les bras chargés de cadeaux. Et, pour la vieille Europe,
aboulique et endettée, il n'est plus guère temps de jouer les divas...
Des
cadeaux ? Une intraveineuse, plutôt, pour les pays du sud de l'Europe,
prêts à tout pour engranger le cash qui leur évitera le coup de grâce
que préparent les marchés. En octobre 2010, Athènes avait déjà déroulé
le tapis rouge pour Wen Jiabao. Les commentateurs avaient
emphatiquement décrit cette nouvelle route de la soie reliant l'Asie à
l'Europe, suivant l'itinéraire des caravaniers des premiers siècles
après Jésus-Christ. Après l'Afrique, l'empire du Milieu a en effet
décidé de placer ses pions dans le berceau de l'Occident :
investissements dans les infrastructures (chemins de fer, ports, dont
celui du Pirée, désormais en partie contrôlé par le géant Cosco),
doublement des échanges commerciaux, accords sur l'achat de matières
premières, comme le marbre par exemple. Surtout, dans une Grèce
exsangue, Wen Jiabao s'était engagé solennellement à "soutenir les pays
de la zone euro en difficulté."
Le raid sur Athènes annonce sans
aucun doute une offensive plus générale. A Madrid, Li Keqiang a en
tout cas de nouveau sorti le carnet de chèques : des contrats
commerciaux d'une valeur de 5,6 milliards d'euros ont été signés dans
l'énergie, les transports et le tourisme, et la promesse a été faite
d'acheter encore davantage de dette espagnole - aujourd'hui déjà
détenue à 10 % par l'empire du Milieu.
A Lisbonne, selon le
Jornal de negocios, le dirigeant chinois se serait même montré encore
plus précis, en s'engageant sur la somme de 5 milliards d'euros. "Cela
ne représente pas forcément un gros effort comparé à leurs 2 800
milliards de dollars de réserves de change, analyse Patrick Chovanec,
professeur d'économie à l'université Tsinghua, à Pékin. Mais, pour les
Européens, être soutenu par un acteur étatique aux poches aussi
profondes est vital."
La Chine est ainsi en train de devenir l'un
des principaux créanciers de l'Europe. "Il est difficile de savoir
quelle est la part exacte de la dette de la zone euro détenue par
Pékin, analyse François Godement, directeur de l'Asia Center à Sciences
po. Contrairement aux Américains, les Européens ne disposent pas de
données précises sur l'origine des acheteurs." Selon un calcul du
Financial Times, Pékin détenait en avril 2010 pour 630 milliards
d'euros de dette de la zone euro, soit 7 % du total. Des montants
considérables, en augmentation rapide, qui font craindre à certains que
le Vieux Continent, devenu accro aux liquidités de son nouveau
créancier, ne soit en voie de vassalisation accélérée.
Bien sûr,
ce n'est pas par philanthropie que Pékin tend la main aux Européens.
Diaboliser ses intentions serait cependant une erreur. "Les Chinois
sont pragmatiques avant tout, estime François Godement. L'Europe
représente l'un de leurs plus importants marchés (28 % de leurs
exportations), et ils ont donc tout intérêt à ce que la zone euro ne
s'effondre pas." Pékin poursuit également une stratégie de
diversification de ses considérables réserves de change, alimentées par
des excédents commerciaux massifs. Jusque récemment, le gouvernement se
satisfaisait de détenir la plus grande part de ses réserves en
dollars. Mais, avec la crise, les doutes sur la solvabilité des
Etats-Unis se sont accrus. Et les Chinois ont commencé à acheter des
yens, des livres sterling, et surtout des euros. "Dans un premier
temps, les troubles de la zone euro ont un peu refroidi leurs ardeurs,
constate Patrick Chovanec. Mais plus le temps passe, et plus ils
pensent que l'Europe va surmonter la crise. Du coup, la situation
actuelle ne présente pour eux que des avantages : ils apparaissent
comme des sauveurs, sans prendre de risque excessif."
Pékin voit
également les bénéfices qu'il peut tirer d'une collaboration renforcée
avec les Européens. "Dans le cadre de son nouveau plan quinquennal, le
Parti communiste a défini sept priorités en matière économique,
décrypte André Loesekrug-Pietri, président du fonds A Capital et fin
connaisseur de la Chine. Il s'agit de l'efficacité énergétique et
environnementale, des biotechs, des technologies de l'information, de
l'industrie à haute valeur ajoutée (ferroviaire, aéronautique...), des
nouveaux véhicules et des nouveaux matériaux. Dans la plupart de ces
domaines, la Chine juge que ce ne sont pas les Etats-Unis, mais
l'Europe qui est en pointe." Les autorités chinoises ont ainsi profité
de leur récent périple européen pour signer des accords d'échanges
technologiques, comme, par exemple, avec la Grèce dans le domaine des
télécommunications.
Pékin espère bien aussi tirer de sa
générosité financière quelques dividendes sur le plan diplomatique.
"Globalement, la stratégie des Chinois consiste, pour un certain nombre
de sujets abordés dans les grandes négociations internationales (G 20,
OMC, conférences sur le climat...), à essayer de rompre le front
commun Etats-Unis-Europe", décrypte Antoine Brunet, directeur du
cabinet de conseil AB Marchés. Plus précisément, Pékin a deux priorités
en tête : décrocher le statut d'"économie de marché", qui lui
permettrait d'éviter de payer des droits de douane prohibitifs, et
obtenir la fin de l'embargo sur les armes, que l'Europe avait failli
lever il y a cinq ans, avant de renoncer, sous la pression des
Américains.
Pour autant, la Chine fait encore preuve d'une
certaine retenue dans ses ambitions. "Contrairement à ce que l'on entend
en Europe, la presse chinoise a plutôt tendance à reprocher à ses
dirigeants de ne pas réclamer davantage de contreparties en échange de
son aide", témoigne Bei Xu, économiste chez Natixis. Reste à savoir si
cette réserve perdurera ou si, grisé par sa puissance, l'empire du
Milieu deviendra plus arrogant. Et plus exigeant. "Pour l'instant, le
pays demeure plutôt isolationniste, ajoute Bei Xu. Un peu comme les
Etats-Unis au début du xxe siècle, il ne sait trop que faire,
politiquement, de sa nouvelle force de frappe financière." Pour beaucoup
d'experts occidentaux, la Chine pourrait devenir la première puissance
économique mondiale d'ici à 2030. Ou plutôt le redevenir, puisqu'elle
le fut longtemps, jusqu'en 1840. Les deux siècles séparant ces dates
n'auraient alors été qu'une simple parenthèse.
Pierre Lellouche : "il y a un risque politique non dit" Propos recueillis par Benjamin Masse-Stamberger Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, jauge le lien Chine-Europe.
Faut-il avoir peur de l'offensive chinoise en Europe ?
En
trente ans, la Chine est passée de moins de 1 % des exportations
mondiales à 10 % aujourd'hui : ses entreprises sont désormais
compétitives au niveau mondial, et elle est devenue un banquier
important de la planète, avec les premières réserves de change du monde.
Après cinq siècles d'éclipse, la Chine revient au premier rang des
économies mondiales. C'est une situation nouvelle, qui crée forcément un
certain nombre de frottements. Est-ce qu'il faut être sur ses gardes ?
Certainement. Mais ces changements ouvrent aussi un certain nombre
d'opportunités.
Lesquelles par exemple ?
Le marché intérieur
chinois est immense. Les besoins d'infrastructures du pays le sont
aussi : ce sont autant de domaines où les entreprises françaises ont
toutes leurs chances. Aujourd'hui, la part de marché de la France en
Chine est de 1,3 %. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a de la
marge pour progresser.
L'Europe ne risque-t-elle pas de devenir dépendante de la manne chinoise ?
Le
risque est évident dans la mesure où le commerce extérieur européen
est structurellement déficitaire avec la Chine. C'est vrai aussi pour
la France : Allemagne et Chine sont nos deux premiers postes
déficitaires. A mesure que Pékin accumule des réserves, il sera tenté
d'en utiliser une (petite) partie pour prendre des positions en Europe.
Il y a un risque politique non dit pour les Européens : plus les uns
ou les autres seront endettés vis-à-vis du créancier chinois, moins ils
seront tentés de prendre des mesures un peu dures, en matière de
politique commerciale par exemple. C'est une des raisons pour
lesquelles la réduction des déficits publics doit être une priorité
nationale.
N'y-a-t-il pas aussi un problème de réciprocité avec la Chine ?
Absolument.
Nous sommes ouverts aux produits, aux entreprises et aux
investissements chinois. Prenez par exemple les marchés publics : il
nous est interdit de favoriser nos champions nationaux au nom du
principe de libre concurrence sur le marché intérieur européen, mais les
Chinois, eux, réservent une grande partie de leurs marchés publics à
leurs propres entreprises. La Chine construit une autoroute en Pologne
sur financements européens : il faut que la réciproque soit possible.
C'est pour cela que le président de la République souhaite faire évoluer
les règles du jeu, notamment en matière commerciale et monétaire.
Vent d'est sur les entreprises Libie Cousteau et Valérie Lion En
six ans, les groupes chinois ont triplé leurs investissements sur le
Vieux Continent. Un galop d'essai : la conquête de l'Ouest ne fait que
commencer.
C'était la soirée à ne pas manquer en ce
début d'année. Le 18 janvier, le Tout-Paris était réuni sous les
lambris du Palais Brongniart, l'ancien siège de la Bourse, pour un
dîner de gala exceptionnel où la ministre de l'Economie, Christine
Lagarde, invitée d'honneur, disputait la vedette à Henri de Castries,
patron d'Axa, Patrick Kron (Alstom), Maurice Lévy (Publicis), Frédéric
Oudéa (Société générale) ou encore au très sinophile Jean-Pierre
Raffarin. Au total, près de 300 personnalités étaient conviées par
Jiang Jianqing, président de la puissante banque chinoise, ICBC, n° 1
mondial, pour célébrer en grande pompe l'ouverture de sa succursale
française.
Après Paris, ce haut dignitaire encore inconnu sur le
Vieux Continent avait un programme chargé : l'inauguration en rafale de
nouvelles implantations à Milan, Bruxelles, Amsterdam et Madrid. Si
ses équipes européennes ne comptent pour l'heure que 200 personnes -
une vingtaine en France - ICBC, cotée depuis seulement quatre ans, pèse
déjà plus de 240 milliards de dollars ! Et ne cache pas ses ambitions,
au premier rang desquelles accompagner les entreprises de l'empire du
Milieu parties à la conquête de l'Ouest.
Encore insignifiant il y
a quelques années, le tableau de chasse de ces nouveaux prédateurs
s'est singulièrement étoffé ces derniers temps. Jugez plutôt : en
janvier, China National BlueStar s'offrait le chimiste norvégien Elkem
moyennant 2 milliards d'euros ; en décembre 2010, c'est la griffe
Cerruti qui tombait dans l'escarcelle du géant du textile Li & Fung
; en novembre, le fonds d'investissement Fosun montait à 10 % dans le
capital du Club Med. Quelques mois auparavant, le fondateur de Geely,
l'étonnant Li Shufu, autodidacte ayant fait fortune dans l'automobile,
bouclait le rachat du suédois Volvo Cars. La liste pourrait s'allonger
si l'appétit de Mengniu pour Yoplait ou encore celui de Bright Food pour
United Biscuits (Delacre, BN...) se confirmaient dans les semaines à
venir.
A la fin de l'année dernière, l'incroyable - mais vaine -
surenchère d'un obscur conglomérat chinois sur l'offre du français
Nexans pour lui ravir le très stratégique fabricant néerlandais de
câbles Draka a fini par convaincre de la réalité de la menace. Au point
que le commissaire européen à l'Industrie, Antonio Tajani, a suggéré la
mise en place d'une "autorité chargée d'examiner les investissements
étrangers", inspirée du modèle américain - le Committee on Foreign
Investment in the United States. Il faut dire que le cash accumulé par
ces nouveaux conquérants leur autorise toutes les audaces.
"En six
ans, les investissements directs de la Chine en Europe ont été
multipliés par trois, note Françoise Nicolas, directrice du centre Asie à
l'Institut français des relations internationales. Mais, en 2009, ils
représentaient moins de 6 % du total des 56 milliards de dollars
investis à l'étranger", nuance-t-elle. Si la présence chinoise devient
de plus en plus visible, elle n'en reste pas moins modeste. Et pour
cause : longtemps concentrés exclusivement sur leur propre marché, les
Chinois ont d'abord déployé leurs forces vers le reste de l'Asie puis
vers l'Afrique, pour ses précieuses ressources naturelles,
indispensables à la croissance de leur économie. "L'Europe émerge comme
cible à partir de 2003, avec deux destinations phares, l'Allemagne et
le Royaume-Uni", rappelle Françoise Nicolas.
L'année 2005 a
marqué une étape importante avec le rachat de la division PC d'IBM par
une entreprise chinoise trois fois plus petite, Lenovo, et celui de la
mythique marque britannique MG Rover par Nanjing Automotive, le
constructeur de la première camionnette chinoise. Cette année-là, les
investissements chinois en Europe ont presque triplé. Depuis, le rythme
ne s'est pas ralenti. Tous les moyens sont bons : rachat, prise de
participation, sociétés communes, contrats. En 2009, la Chine est même
devenue le troisième créateur d'emplois parmi les investisseurs
étrangers en Europe. Une récente étude de KPMG révèle que le Vieux
Continent est désormais la cible prioritaire des Chinois à
l'international, après l'Asie.
"Trois motivations les animent
aujourd'hui, analyse Charles-Edouard Bouée, président Asie au cabinet de
conseil Roland Berger. Le besoin de redéployer leurs actifs en euros,
une volonté d'acquérir des technologies, des marques et des réseaux de
distribution, et, enfin, la quête de relais de croissance pour des
groupes qui ont fait le plein sur leur marché domestique."
Le
drapeau chinois flotte désormais sur des usines italiennes, allemandes
ou françaises, sur des plates-formes logistiques ou des centres de
recherche. Les ingénieurs France Télécom de Lannion, berceau de la
téléphonie tricolore, se souviennent encore de ce jour de mars 2007 où
ils virent débarquer, de l'autre côté de la rue, une vingtaine de
chercheurs de Huawei, venus prendre possession de bureaux flambant
neufs. Au printemps prochain, c'est le fabricant d'électroménager Haier
qui ouvrira en Allemagne son premier centre de recherche européen,
chargé d'adapter ses produits à la clientèle occidentale. Les grandes
entreprises chinoises pointent aussi leur nez sur d'importants appels
d'offres et percent sur des marchés jusque-là dominés par nos champions :
cet automne, Yuanda a raflé le contrat d'habillage de la future tour
Carpe Diem, à la Défense, en cassant les prix. Un camouflet pour Eiffage
et consorts.
Mais, pour l'heure, les véritables succès se
comptent sur les doigts d'une main. Candidat au rachat d'Areva T &
D, le fonds souverain CIC s'est finalement retiré de la compétition,
tout comme Tianjin Xinmao sur Draka. Les ambitions des Chinois sont
souvent freinées par leur méconnaissance de l'environnement
réglementaire et leur manque d'expérience dans les fusions-acquisitions.
Lorsqu'ils parviennent malgré tout à mettre la main sur leur proie,
ils ne réussissent pas toujours à en tirer profit, comme en témoigne la
reprise infructueuse des téléviseurs Thomson par TCL ou la difficile
intégration de la conserverie de tomates Le Cabanon dans le conglomérat
Chalkis. Leur réputation souffre par ailleurs de pratiques parfois peu
reluisantes, à l'instar du nouveau propriétaire de MG Rover, qui n'a
pas hésité à démonter les usines britanniques... pour les réinstaller
en Chine. Ou encore de Longsheng Shandong, acquéreur du spécialiste
européen du contreplaqué Plysorol, qui, intéressé par les seules
plantations de bois détenues au Gabon, n'a jamais injecté l'argent
promis.
Toutefois, ces faux pas pourraient bientôt appartenir au
passé. "Les Chinois ne veulent pas apparaître comme menaçants", relève
David Weill, vice-président d'AT Kearney. Ils ne ménagent pas leurs
efforts pour former des cadres dirigeants capables de maîtriser les
codes européens. Rien qu'en France, les universités et grandes écoles
accueillent plus de 30 000 étudiants venus de l'empire du Milieu. Et les
grandes entreprises savent désormais s'offrir les services de
pointures locales, à l'instar de Huawei, qui a recruté à la tête de sa
filiale France l'ex n° 2 du groupe d'électronique de défense Thales.
"Ce
qui fera exploser les acquisitions par les Chinois, c'est leur volonté
de bâtir de véritables multinationales, assure Florent Steck, associé
chez KPMG. Aujourd'hui, même leur plus grosse société, PetroChina, est
moins globale que Total." Mais leurs fleurons ont déjà bousculé les
classements mondiaux. Vinci, longtemps leader incontesté du BTP, ne
vient-il pas d'être rétrogradé à la troisième place derrière... deux
groupes chinois ? Pour autant, la plupart des spécialistes réfutent
l'idée d'un péril jaune : "Ce ne sont pas les Barbares qui débarquent,
tempère l'un d'eux, mais la rencontre de deux mondes à laquelle il faut
se préparer." Sans tarder.
Acquisitions
Luxe Cerruti (France), racheté en 2010 par le géant du textile Li & Fung.
AUTOMOBILE
MG Rover(Grande- Bretagne), racheté en 2005 par Nanjing Automotive.Volvo Cars (Suède), racheté en 2010 par Geely.
et aussi :
Elkem (Norvège), en 2011 ;Rhodia Silicones (France), en 2007 ; Adisseo (France), en 2006 ;
Marionnaud (France) et IBM (division PC) en 2005.
implantations
Haier (électroménager), une usine en Italie et bientôt un centre de recherche en Allemagne.
Huawei (télécoms), un centre de recherche en France depuis 2007.
ICBC (banque), une succursale à Paris, ouverte en 2011.
prises de participations
Club Med Fosun, actionnaire à 10 %.
BarclaysChina Development, actionnaire à 3 %.
et aussi :
Sanofi-Aventis Veolia Environnement
China Investment Corporation (CIC), investisseur à hauteur de 1 à 2 %.
Jean-Pierre Clamadieu : "On entretient trop de fantasmes" Propos recueillis par Libie Cousteau L'expansion chinoise vue par Jean-Pierre Clamadieu, PDG de Rhodia.
Les désirs d'expansion des Chinois représentent-ils une menace pour l'industrie européenne ?
Jusqu'ici,
les Chinois manifestaient surtout un tropisme pour le monde
anglo-saxon. Les opérations réalisées récemment sur le Vieux Continent
ne sont pas surprenantes : les grands groupes industriels sont en quête
de relais de croissance hors de leurs frontières. Mais il ne devrait
pas y avoir une déferlante de rachats. Notons que ces investissements
représentent pour l'Europe une opportunité d'accès à des capitaux, à un
savoir-faire, et à un gigantesque marché. Il pourrait néanmoins exister
un risque de voir nos technologies et certaines productions partir en
Chine.
Pensez-vous qu'il faille instaurer, comme le préconisait
récemment le commissaire européen à l'Industrie, Antonio Tajani, une
autorité chargée de contrôler ces investissements ?
Il faut en
effet rester attentif et garantir le principe de réciprocité. La Chine
souhaite faire émerger des champions nationaux et accueille parfois
moins bien aujourd'hui les entreprises étrangères. Faire une OPA sur
une société chinoise demeure très difficile, même si le groupe SEB, par
exemple, y est parvenu.
Quels enseignements tirez-vous, trois ans après, de la vente de Rhodia Silicones au chinois Bluestar ?
L'opération
a permis à cette ancienne filiale de devenir l'un des leaders mondiaux
de son secteur. Elle n'aurait pas eu cette perspective au sein de
notre groupe. Bluestar n'ayant pas de présence en Europe, aucune
restructuration n'a été nécessaire. Les nouveaux actionnaires ont gardé
l'équipe en place et cela se passe bien. On entretient trop de
fantasmes sur la puissance chinoise.
Sang neuf dans les Carpates Iulia Badea Guéritée La
Roumanie, avec ses usines à la dérive et son savoir-faire industriel,
attire les investisseurs chinois. Une implantation discrète mais
efficace.
Rasnov, en Transylvanie, au coeur des
Carpates : sa citadelle, ses 15 000 habitants et... ses trois Chinois.
Bercée par le rythme des vagues de touristes venus visiter le château
voisin de Dracula, Rasnov (à 15 kilomètres de Brasov, la deuxième plus
grande ville de Roumanie) n'a longtemps été qu'un lieu de passage.
Depuis 2008, le destin de la bourgade a basculé, pour la seconde fois
de son histoire après l'occupation par les chevaliers teutoniques, en
1215. Cette fois-ci, ce sont les Chinois qui ont débarqué. L'usine de
tracteurs qu'ils ont inaugurée, en 2009, se dresse au pied de la
citadelle. Un investissement de 50 millions d'euros, financé à 80 % par
Hoyo-SHK Modern Agricultural Equipment Co. Ltd. China. Pour figurer
parmi les 500 futurs employés du site, les habitants de Rasnov ont même
remis des listes d'inscription à la direction ! Car Tractoare Hoyo
représente ici l'avenir : l'usine devrait assembler d'ici à 2012 plus
de 20 000 unités à destination de toute l'Europe. A terme, les
composants seront aussi produits sur place.
Une belle revanche
pour les gens du cru : c'est dans leur région que se trouvait la plus
grande usine de tracteurs du pays à l'époque de Ceausescu. Malins, les
Chinois sont venus y chercher un savoir-faire. Loin d'être une
curiosité, leur percée, discrète mais efficace, a commencé en 1993
lorsque le département de Brasov a amorcé sa collaboration avec la
province de Liaoning. Des commerces ont peu à peu fleuri autour du seul
restaurant chinois de la région. Aujourd'hui, l'université
Transilvania Brasov accueille en son sein, depuis septembre 2010, un
institut roumano-chinois Confucius.
Les édiles de Brasov ne sont
pas les seuls à recevoir à bras ouverts les investisseurs chinois. A
Timisoara, ces derniers ont racheté une fabrique de vélos ; à Somes
Dej, Avic International a promis 350 millions d'euros pour redresser
une usine de cellulose et papier. La seule raison qui empêche une
implantation plus rapide des entreprises de l'empire du Milieu en
Roumanie semble être la lourdeur bureaucratique - un comble ! Un futur China Town à Bucarest
En
revanche, les Chinois se hissent déjà au quatrième rang parmi les
petits entrepreneurs étrangers : commerces, restaurants, à Bucarest,
leurs affaires prospèrent. A tel point qu'aujourd'hui un vaste complexe
de 13 hectares, le Dragon rouge, abrite plus d'un millier de commerces
chinois dans la capitale. Et ce n'est pas fini : un groupe de
promoteurs roumains et chinois construit actuellement, sur 50 hectares,
le futur ChinaTown. Au programme : 12 bâtiments d'habitation, des
écoles, des bureaux et des banques.
Même si la ligne aérienne
directe Bucarest-Pékin est suspendue depuis 2003, l'offensive chinoise a
donc bel et bien traversé le Danube. Pour le plus grand bonheur des
hommes d'affaires, qui rêvent de voir un jour le port de Constanta
briller de mille lampions rouges. Mais au grand dam du président :
Traian Basescu ne partage pas leur enthousiasme. Le 5 janvier, il
martelait qu'il n'était pas question, pour son pays, de succomber aux
sirènes de l'argent chinois, à l'instar de ses voisins, la Grèce et la
Moldavie. Même si "la Chine est notre amie", concluait-il, un brin
embarrassé.
diasporama
8 000 Chinois
vivent en Roumanie, selon l'Office roumain des migrations, dont 6 000 à
Bucarest. Ils sont investisseurs, entrepreneurs, mais aussi ouvriers
dans des entreprises du secteur textile.
385 millions de dollars Tel est le montant des investissements chinois en 2010 en Roumanie, selon le ministère de l'Economie.
Chinezii din Romania C'est le journal de la communauté chinoise expatriée en Roumanie.
Mon patron s'appelle Chuanzhi Emmanuel Paquette Il
y a cinq ans, le chinois Lenovo achetait une icône américaine,la
division micro-informatique du géant IBM. Cette fusion délicate n'a pas
encore porté tous ses fruits.
C'est l'histoire du
serpent qui avale un éléphant. Ou quand un géant de l'informatique
américain tombe entre les mains d'une entreprise trois fois plus
petite. Chinoise, de surcroît. "Mes amis, inquiets, ont pris cette
image pour symbo-liser notre rachat de l'activité PC d'IBM en 2005, a
raconté Liu Chuanzhi, président et fondateur de Lenovo, lors de son
passage en France, en novembre 2010. Et il est vrai que nous avons
connu des hauts et des bas."
Lorsque ce colosse de l'empire du
Milieu, inexistant à l'international, débourse 1,25 milliard de dollars
pour mettre la main sur ThinkPad, la marque d'ordinateurs d'IBM, il se
trouve d'un coup propulsé n° 3 mondial. Mais l'intégration se révèle
complexe. En France, le transfert automatique de 130 salariés d'IBM est
vécu comme un traumatisme. La CFE-CGC n'hésite pas à demander
l'ouverture d'une clause de conscience pour le personnel, effrayé à
l'idée de se "retrouver dans la filiale d'un Etat totalitaire".
Aujourd'hui,
Frank Setruk, délégué syndical à l'origine de cette requête, reconnaît
qu'"il n'y a pas eu de problèmes particuliers". A vrai dire, nombre de
salariés n'ont pas perçu de différences notables. Lenovo a pris soin
d'internationaliser ses équipes. Aujourd'hui, son comité de direction
compte autant d'étrangers que de Chinois. Les pays comme les Etats-Unis
ou la France sont gérés par d'anciens responsables de "Big Blue".
Concentrée sur une activité unique - la fabrication de
micro-ordinateurs - l'entreprise est plus réactive... et davantage
centralisée. Plusieurs fonctions clefs (finance, support client) sont
basées à Bratislava, en Slovaquie. Malentendus et incompréhensions
Au
quotidien, les différences culturelles suscitent malentendus et
incompréhensions. Comme lors des réunions, au cours desquelles les
Américains monopolisent la parole. "Les Chinois sont moins volubiles",
glisse Marc Godin, patron pour la France. En outre, tous ne maîtrisent
pas la langue de Shakespeare mais donnent toujours le change devant leur
interlocuteur, feignant de tout comprendre...
Le mode de gestion
a, lui aussi, changé. "Nous sommes passés d'une multinationale à une
grosse PME, raconte Catherine Ladousse, directrice du marketing pour
l'Europe de l'ouest. Une grande autonomie est laissée aux équipes, on
peut parler d'esprit entrepreneurial." Mais cette liberté a sa
contrepartie : désormais, le salaire de chaque employé comporte une part
variable. "Nous nous attendions à une culture plus égalitaire, plus
communiste, reconnaît Ken Batty, directeur des ressources humaines pour
l'Europe de l'Ouest. En Chine, les bonus représentent 30 % du salaire.
En Europe, la part fixe de la rémunération n'a pas évolué depuis cinq
ans mais la part variable atteint en moyenne 21 % pour les cadres, au
lieu de 6 % auparavant."
En 2008, le groupe a traversé une tempête
révélatrice. Alors qu'il visait la place de leader mondial, il s'est
vu rétrogradé au quatrième rang par le taïwanais Acer. Un revers de
taille. La crise n'a rien arrangé, contraignant l'Américain William
Amelio, PDG de Lenovo à l'époque, à lancer un vaste plan d'économies et à
licencier 2 500 personnes. Une réaction brutale, qui n'a pas été du
goût des Chinois : en 2009, Amelio est remplacé par son prédécesseur,
Yang Yuanqing.
Depuis, le groupe a renoué avec la croissance et
connu la plus forte progression de tout le secteur au dernier trimestre
de 2010. Mais sa notoriété hors de Chine reste à construire. Liu
Chuanzhi a fixé un objectif très ambitieux : que, d'ici à trois ans, la
moitié des Européens connaissent la marque Lenovo. Le serpent aura
alors sans doute réussi à digérer l'éléphant.
Jean-Paul Larçon : "La Chine a peur de faire peur" Propos recueillis par Bruno Abescat Jean-Paul
Larçon est professeur de stratégie internationale à HEC Paris. Fin
connaisseur de l'empire du Milieu, il voit dans son développement plus
une opportunité qu'une menace.
Rachat de dettes
souveraines, investissements dans les infrastructures et les
entreprises... Peut-on parler d'une offensive chinoise en Europe ?
En
Europe et ailleurs... Depuis l'entrée de la Chine dans l'Organisation
mondiale du commerce, en 2001, la croissance de ses investissements à
l'étranger est exponentielle mais vise majoritairement l'Asie et les
pays émergents. Avant cette date, la Chine se contentait d'exporter. A
présent, elle acquiert des entreprises.
La crise accélère-t-elle ce mouvement ?
La
crise est une opportunité pour la Chine. Elle lui permet d'entrer à
moindre coût sur les marchés et d'acheter des sociétés en difficulté,
comme Volvo Cars. Et je suis convaincu que nous n'avons rien vu : les
banques et les compagnies d'assurance chinoises, qui n'ont pas encore
bougé à l'international, vont à leur tour investir massivement.
L'Europe est-elle dépendante de la Chine ?
C'est
exagéré. D'abord, à l'aune de sa puissance économique, ses
investissements en Europe demeurent faibles. Ensuite, ce pays est
simplement en train de prendre sa place sur l'échiquier mondial : il
cherche à diversifier ses avoirs, pas à exprimer son pouvoir.
Quelle logique guide les autorités chinoises en Europe ?
Les
Chinois sont des gens très méthodiques. Ils échafaudent des plans à
long terme et les mettent en oeuvre. Les entreprises, même
indépendantes, sont encouragées à s'internationaliser et sont
accompagnées par une politique gouvernementale adéquate de financement,
d'information, d'assurance à l'export... La "maison Chine" a une vision
exacte de ce qu'elle veut faire par continent et par pays. En Europe,
son principal souci est de s'assurer la stabilité économique et
financière de son premier partenaire commercial.
Cette démarche a-t-elle évolué ?
A
présent, la Chine a pris conscience de sa force et elle a sans doute
peur de faire peur. Si elle veut rester offensive, je crois qu'elle aura
à coeur d'avancer avec prudence et de respecter les lois.
Faut-il, comme aux Etats-Unis, protéger les secteurs stratégiques et se doter d'une autorité de contrôle ?
Demeurer
sur le registre défensif ne me paraît pas la posture la plus
pertinente. Acceptons que la Chine soit aussi une grande puissance
scientifique et technologique et exigeons plutôt davantage de
réciprocité.
Pékin peut-il espérer faire fructifier ses investissements sur le plan politique ?
Géant
économique, la Chine pèse naturellement sur la scène politique. Mais,
pour l'heure, elle n'a pas cherché à utiliser ce levier puissamment. Et
s'il y a un impérialisme chinois, il est comparable à son pendant
américain ou japonais...
Vous ne semblez pas croire à une menace
chinoise. Pensez-vous que les Européens ont tendance à se faire peur
avec la Chine comme avec le Japon dans les années 1980 ?
La montée
en puissance de la Chine sur le plan international est très rapide et a
de quoi susciter des inquiétudes. Mais, en même temps, elle est
devenue l'un des piliers majeurs de notre nouveau monde multipolaire.
Aujourd'hui, les Chinois investissent quatre fois moins à l'étranger que
les étrangers en Chine. Maintenant, il faut le savoir, ce sont des
entrepreneurs qui vont de l'avant. Donc, il ne faut pas baisser notre
garde. Retenons plutôt que la Chine nous offre de formidables débouchés.
Je reste fondamentalement positif : le développement de ce vaste pays
est aussi une opportunité. A nous de la saisir.
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