(Boursier.com) — Le rachat des activités énergie d'Alstom par l'Américain General Electric se précise... Le haut management des deux entreprises aurait prévu de se réunir dimanche, pour des discussions de finalisation du projet. Jeffrey Immelt (PDG de General Electric) sera, demain, présent à Paris où il devrait rencontrer Patrick Kron (PDG d'Alstom), probablement le Premier ministre Manuel Valls, et certainement Arnaud Montebourg (Ministre de l'Economie du Redressement productif et du Numérique). La transaction est loin d'être acquise, car Arnaud Montebourg n'entend pas du tout lâcher les activités stratégiques portées par ce fleuron de l'industrie française. Le patron de General Electric ne devrait toutefois pas rencontrer François Hollande ; cette rumeur de presse a été démentie.
Un "symbole de notre puissance industrielle"
Manuel Valls étant en déplacement à Rome pour la canonisation des anciens papes Jean XXIII et Jean-Paul II, sa présence reste incertaine. Matignon assure qu'Arnaud Montebourg est investi de la responsabilité des premiers contacts avec General Electric. Il a d'ailleurs déjà reçu, vendredi, Clara Gaymard qui dirige la partie française de General Electric. La perspective de la cession au groupe américain de la partie électrique d'Alstom est loin de ravir le gouvernement qui a indiqué travailler à d'autres solutions et éventualités que celles imaginées "seules et sans que le gouvernement n'en ait été informé par Alstom". Pour le Ministre de l'Economie, qui a fait de l'excellence française l'un de ses chevaux de bataille, "Alstom est le symbole de notre puissance industrielle et de l'ingéniosité française". Il fait d'ailleurs valoir au nom du gouvernement "une préoccupation et une vigilance patriotiques". Un rapprochement avec le groupe allemand Siemens est évoqué, mais semble difficilement réalisable en raison des licenciements potentiels.Une offre à 13 MdsE...
Reste que le gouvernement aura des difficultés à faire entendre sa voix et ses voies... Alstom et General Electric veulent aller vite. Le Conseil d'administration d'Alstom se réunira dimanche en fin de journée, afin d'étudier la proposition de General Electric, qui aurait formulé une offre de rachat de 13 milliards de dollars, soit environ 9,4 milliards d'euros pour les activités Energie d'Alstom. Cette branche représente près de 70% du chiffre d'affaires du groupe soit14 MdsE. Cette cession constituerait donc une perte importante d'activité et de revenus pour le groupe, mais aussi d'un savoir-faire dans les énergies renouvelables, les turbines pour centrales électriques, les systèmes de transmission et de distribution d'énergie. Le gouvernement aurait donc pour pistes deux chevaliers blancs : Areva et Schneider Electric. Le premier pourrait s'investir dans la division éoliennes off-shore tandis que le second reprendrait les activités réseaux et distribution d'électricité. Les choix de dimanche sont cruciaux car, au-delà de l'emploi, ils portent sur les centres de décisions et la stratégie d'approvisionnement énergétique de la France pour l'avenir.
— ©2014, Boursier.com
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