Có ai lựa chọn làm kiếp không nhà, có ai từ bỏ gia đình vì họ tự cho mình vô dụng và từ đó đi đến nổi loạn hay sống chui rúc trong những thành phố không có tên trên bản đồ vì chính phủ mình không muốn thấy sự nhục nhã đó trên phương diện quốc tế.
Vì miếng cơm , manh áo hay vì sa cơ, thất thế, cuộc đời con người có đáng sống thế này hay không ?
Xã hội tư bản, bằng cấp, thượng vàng, hạ cám, làm sao biết được ngày mai nếu không lo cho mình hôm nay...
Ngày lễ Tạ Ơn của nước Mỹ cũng là dịp nhìn người, xét ta.
Caroline Thanh Hương
Homeless tại Hoa Kỳ và tại San Jose 2014
Dành
lời kêu gọi cuối năm gửi đến quý vị muốn góp một bàn tay cho các em nhỏ
Homeless Hoa Kỳ. Xin nhắc lại, một triệu em bé tại Mỹ hoàn toàn vô tội,
không cần sa ma túy, không rượu chè, chỉ vì sinh ra ở ngoài đường nên
trở thành Homeless từ lúc còn thơ ấu. Mở mắt chào đời mà chỉ thấy trời
xanh. Cả tuổi thơ chưa thấy cái trần nhà. Không ai có thể tưởng tượng
được rằng, nước Mỹ có đến một triệu em bé Homeless. Có thể tưởng tượng
được không. Trong số này lại có cả hàng ngàn trẻ em homeless còn đi học.
Các em bé trai, bé gái như con cháu quý vị. Sáng dậy dưới gầm cầu, đi
bộ đến trường có bữa ăn trưa miễn phí. Giờ tan học em làm homework trong
thư viện cho dến khi đóng cửa. Em sống nhờ nhà vệ sinh của trường.
Chiều em về lại gầm cầu một mình. Không muốn mẹ đẩy xe chợ đón em. Không
bao giờ em muốn trông thấy mẹ đi xin tiền gần trường học. Mẹ phải đi
làm ở nơi nào thật xa…
Hãy
gửi cho chúng tôi $3 Mỹ kim, chúng tôi sẽ bỏ thêm công sức để làm thành
một bữa ăn Việt Nam cho một em bé Hoa Kỳ đang sống ở nơi gầm cầu hay xó
chợ trên đất nước hùng mạnh nhất thế giới hiện nay.
Nghĩa
cử của quý vị luôn luôn được ghi nhận và đồng tiền đóng góp của quý vị
sẽ được xử dụng một cách xứng đáng, trân trọng nhất.
Xin chúc quý vị một mùa Tạ Ơn và Giáng Sinh bình an.
© Giao Chỉ
Offres d’emploi à Fukushima : travailleurs exploités, risques élevés et mafia
Tetsuya Hayashi est allé
travailler à Fukushima sur le « ground zero » de la pire catastrophe
nucléaire depuis Tchernobyl. Il y est resté moins de deux semaines.
Hayashi, 41 ans, dit qu’il a été recruté
pour un travail de surveillance de l’exposition aux radiations des
ouvriers qui quittaient la centrale pendant l’été 2012. Au lieu de cela,
en arrivant pour travailler, il s’est retrouvé prisonnier d’un réseau
de contractuels et a été envoyé, à sa grande surprise, sur l’une des
zones les plus irradiées de Fukushima.
On lui a dit qu’il devrait porter un
réservoir d’oxygène et une tenue de protection doublée. Ses employeurs
lui ont dit malgré tout que les radiations seraient si fortes qu’il
pourrait consommer sa limite d’exposition annuelle en seulement une
heure.
« Je me suis senti trompé et piégé », révèle Hayashi. « Je n’avais pas donné mon accord là-dessus ».
Quand Hayashi a présenté ses griefs à la
société à l’échelon hiérarchique supérieur des contractuels de
Fukushima, il dit qu’on l’a licencié. Il a déposé plainte mais n’a reçu
aucune réponse de l’inspection du travail pendant plus d’un an. Les huit
sociétés impliquées, dont l’exploitant de la centrale en difficulté
Tokyo Electric Power Co, ont refusé tout commentaire ou n’ont pu être
contactées pour commenter le cas.
Au chômage, Hayashi a trouvé un second
emploi à Fukushima, dans la construction cette fois d’un soubassement en
béton pour des réservoirs destinés à contenir des barres de combustible
usagé. Son nouvel employeur a amputé presque un tiers de son salaire
réel – environ 1500 $ par mois (1087 €) – et lui a payé le reste en
espèces dans des enveloppes de papier kraft, dit-il. Reuters a parcouru
les documents relatifs à la plainte d’Hayashi, y compris les enveloppes
de salaire et les relevés bancaires.
Des temps difficiles comme ceux
d’Hayashi sont monnaie courante dans l’effort estimé à 150 milliards de
dollars pour le démantèlement des réacteurs de Fukushima et la
décontamination des zones voisines, a conclu l’examen de Reuters.
En regardant les conditions de travail à
Fukushima, Reuters a interviewé plus de 80 ouvriers, employeurs et
officiels participant à ce nettoyage nucléaire sans précédent. Plainte
courante : la dépendance des opérations à un réseau tentaculaire et peu
regardant de sous-traitants – dont beaucoup sont inexpérimentés
concernant le travail du nucléaire et dont certains, dit la police, ont
des liens avec le crime organisé.
Tepco siège au sommet d’une pyramide de
sous-traitants qui peut se composer de sept niveaux ou plus et qui
inclut au premier niveau des géants du bâtiment comme Kajima Corp et
Obayashi Corp. L’exploitant en difficulté reste responsable du travail
de démantèlement des réacteurs endommagés de Fukushima, travail
subventionné par l’état, prévu durer au moins 30 ans.
En dehors de la centrale, les « quatre
grandes « entreprises de construction japonaises – Kajima, Obayashi,
Shimizu Corp et Taisei Corp – supervisent des centaines de petites
sociétés travaillant sur contrat financés par le gouvernement pour
l’enlèvement de la terre et des débris radioactifs dans les villages et
entreprises agricoles pour que les évacués puissent rentrer chez eux.
Tokyo Electric, largement connu sous le
nom de Tepco, dit qu’il ne pouvait surveiller complètement les
sous-traitants mais qu’il a pris des dispositions pour limiter les abus
envers les ouvriers et juguler l’implication du crime organisé.
« Les contrats que nous signons avec les
sociétés sont basés sur le coût nécessaire pour effectuer une tâche », a
dit à Reuters Masayuki Ono, responsable général de l’énergie nucléaire
chez Tepco. « Les sociétés embauchent ensuite leur propres employés en
prenant en compte notre contrat. Il nous est très difficile d’aller
vérifier leurs contrats ».
Le nettoyage nucléaire sans précédent de
Fukushima aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du site fait face à
une pénurie d’ouvriers. Il y a environ 25 % plus de postes que de
candidats dans la préfecture de Fukushima, selon les données du
gouvernement.
Augmenter les salaires pourrait
encourager davantage d’ouvriers mais ce ne fut pas le cas, montrent les
données. Tepco est sous pression pour faire ressortir un bénéfice pour
l’année fiscale allant jusqu’à mars 2014 en vertu du plan de
redressement de grandes banques japonaises qui l’ont récemment financé à
hauteur de 5,9 milliards de dollars en nouveaux prêts et refinancement.
En 2011, à la suite de la catastrophe, Tepco a diminué de 20 % le
salaire de ses ouvriers.
Avec les salaires bas et une pénurie
d’ouvriers, les bureaux de placement ont pris la relève, recrutant des
gens dans l’impasse ou qui ont du mal à trouver du travail en dehors de
la zone sinistrée.
Ce qui a donné une prolifération de
petites sociétés – de nombreuses n’étant pas enregistrées. Quelque 800
sociétés sont actives au sein de la centrale de Fukushima et des
centaines d’autres travaillent à l’effort de décontamination en dehors
du site, selon Tepco et des documents passés en revue par Reuters.
Tepco, le plus gros fournisseur
d’énergie de l’Asie, a longtemps apprécié des liens étroits avec les
régulateurs et une supervision laxiste du gouvernement. Ce qui a fait
l’objet d’un examen rigoureux après le séisme de 9 et le tsunami qui ont
frappé la centrale en mars 2011. La catastrophe a déclenché le meltdown
de 3 réacteurs, une série d’explosions et une fuite de radiations qui
ont forcé 150.000 personnes à fuir les villages des alentours.
Les efforts malchanceux de Tepco pour
stabiliser la situation ont fait penser à une séquence du « tonneau des
Danaïdes », a déclaré Toshimitsu Motegi, ministre de l’économie, du
commerce et de l’industrie.
‘LES NOMADES DU NUCLÉAIRE’
Hayashi est l’un des 50.000 ouvriers
engagés jusqu’ici pour le démantèlement de la centrale nucléaire et la
décontamination des villes et village du secteur. Des milliers de plus
devront suivre. Certains ouvriers seront nécessaires pour entretenir par
des milliers de tonnes d’eau quotidiens le système de refroidissement
des barres de combustible endommagées des réacteurs. Les écoulements
contaminés sont ensuite transférés vers plus de 1000 réservoirs, assez
pour remplir plus de 130 piscines de taille olympique.
Démanteler la centrale de Fukushima
Daiichi obligera à conserver un bassin d’emplois d’au moins 12.000
ouvriers uniquement d’ici 2015, selon le plan de Tepco. Alors qu’il n’y
en a que 8000 enregistrés à l’heure actuelle. Ces derniers mois, 6000
ont travaillé à la centrale.
L’estimation d’embauche de Tepco ne
tient pas compte de la main-d’œuvre exigée par le nouveau plan de 330
millions de dollars pour la construction de l’immense mur de glace
autour de la centrale pour empêcher les fuites d’eau irradiée vers
l’océan.
« Je pense qu’il faut vraiment se
demander s’ils sont capables de faire cette opération en assurant la
sécurité des ouvriers, » a dit Shinichi Nakayama, directeur-adjoint pour
la sécurité à l’Agence de l’Énergie Atomique du Japon.
L’industrie nucléaire japonaise
dépendait dès les premières centrales du travail d’une main-d’œuvre bon
marché, dont Fukushima inaugurée dans les années 70. L’industrie a
rassemblé pendant des années des ouvriers itinérants connus dans le
voisinage de Tokyo et d’Osaka, zones connues pour leur nombre important
d’hommes sans domicile fixe, sous le nom de « nomades du nucléaire ».
« Les conditions de travail de
l’industrie nucléaire ont toujours été mauvaises », a déclaré Saburo
Murata, directeur-adjoint de l’hôpital d’Osaka. « Problèmes d’argent,
recrutement par sous-traitants, manque d’assurance-santé – ces choses
durent depuis des dizaines d’années ».
L’opération Fukushima a augmenté ces
problèmes. Quand le parlement japonais a approuvé en août 2011 la loi de
financement du travail de décontamination, la loi n’appliquait pas les
règles de régulation existantes dans l’industrie de la construction. En
résultat, on n’a pas demandé aux contractuels travaillant sur la
décontamination de révéler les informations sur leur gestion ou de subir
un quelconque contrôle.
Ce qui voulait dire que n’importe qui
pouvait devenir en 24 heures contractuel en nucléaire. De nombreuses
petites sociétés sans expérience se sont ruées pour faire des offres de
contrats et se sont souvent transformées ensuite en recruteurs pour
rassembler de la main-d’œuvre, selon les employeurs et les ouvriers.
L’afflux d’ouvriers qui a suivi a
transformé la ville d’Iwaki, à 50 km de la centrale, en plate-forme de
travail animée, en première ligne de l’énorme projet de travaux publics.
Les bureaux de placement ont acquis la
réputation dans les cas extrêmes « d’acheter » les ouvriers en réglant
leurs dettes. Les ouvriers sont alors obligés de travailler jusqu’à ce
qu’ils aient remboursé leurs nouveaux patrons pour des salaires
largement réduits et dans des conditions qui rend difficile de dénoncer
les abus, ont raconté des syndicalistes et des ouvriers de Fukushima.
Lake Barrett, ancien régulateur US en
nucléaire et conseiller auprès de Tepco, dit que le système est
tellement enraciné qu’il faudra du temps pour le changer.
« Il existe un siècle de traditions avec
l’emploi de contractuels par les grosses entreprises japonaises, et
c’est comme ça que ça se passe au Japon, » a-t-il précisé à Reuters.
« Vous n’allez pas le changer en une nuit juste parce que vous avez un
nouveau travail ici, donc je pense qu’il faut s’adapter ».
Une enquête de Tepco de 2012 montrait
que presque la moitié des ouvriers de Fukushima étaient employés par un
contractuel mais géré par un autre. La loi japonaise interdit de tels
arrangements, pour empêcher les agents de placement d’écrémer les
salaires des ouvriers.
Tepco a dit que l’enquête représente
l’une des étapes prise pour réprimer les abus. « Nous prenons très au
sérieux les problèmes concernant les sous-traitants irrespectueux », a
dit l’exploitant à Reuters.
Tepco a ajouté qu’il avait averti ses
contractuels de respecter les règles de travail. Il a dit qu’il avait
établi une ligne directe (« hotline ») pour les ouvriers et organisé des
réunions pour que les sous-traitants soient plus conscients des règles
de travail. En juin, il a introduit une formation obligatoire pour les
nouveaux ouvriers sur ce qui constitue les pratiques illégales
d’embauche.
Tepco ne publie pas les salaires
horaires moyens à la centrale. Les ouvriers interviewés par Reuters ont
dit que les salaires pouvaient descendre jusqu’à 6 dollars de l’heure
(4,35 €), mais la moyenne habituelle tourne autour de 12 dollars de
l’heure (8,70 €) – environ plus bas d’un tiers que la moyenne dans
l’industrie japonaise du bâtiment.
Les ouvriers des sous-traitants de la
zone la plus contaminée en dehors de la centrale sont supposés recevoir
une prime de risque supplémentaire allouée par le gouvernement d’un
montant d’environ 100 dollars par jour (72,50 €), bien que selon
plusieurs elle n’aurait pas été payée.
Le travail à la centrale peut aussi être
dangereux. En octobre, six ouvriers ont été exposés à de l’eau
radioactive quand l’un d’entre eux a détaché un tuyau relié au système
de traitement. En août, 12 ouvriers ont été irradiés quand ils ont
enlevé des gravats autour de l’un des réacteurs. Les accidents ont
incité le régulateur nucléaire japonais à se demander si Tepco ne
déléguait pas trop.
« Une surveillance correcte est
importante pour la prévention des erreurs d’attention. Actuellement, il
est possible que Tepco en laisse le soin aux sous-traitants », a dit le
directeur de l’Autorité de Régulation Nucléaire (ARN) japonaise,
Shunichi Tanaka, en réponse aux récents accidents.
Tepco a dit qu’il prendra des mesures
pour s’assurer que de tels accidents ne se reproduisent plus.
L’exploitant dit qu’il assure la sécurité par des visites d’inspection
sur place et vérifie la protection des ouvriers quand les opérations
sont partagées entre sous-traitants.
L’ARN, qui est chargée au départ de la
sécurité des réacteurs n’est qu’une parmi les multiples agences à gérer
l’opération Fukushima : les ministères du travail, de l’environnement,
du commerce et de l’économie sont également responsables de la gestion
du nettoyage et de l’application des règlements, avec les autorités
locales et la police.
Yousuke Minaguchi, avocat qui a
représenté les ouvriers de Fukushima, dit que le gouvernement japonais a
fermé les yeux sur le problème de l’exploitation des ouvriers. « En
surface, ils disent que c’est illégal. Mais en réalité ils ne veulent
rien faire. En ne punissant personne, ils continuent à exploiter à bas
prix de nombreux ouvriers. »
Le ministre de l’économie Motegi,
responsable de la politique énergétique du Japon et du démantèlement de
la centrale, a instruit Tepco d’améliorer le logement des ouvriers. Il a
dit qu’il fallait faire davantage pour s’assurer que les ouvriers
soient bien traités.
« Pour que le travail se fasse, il est
nécessaire de coopérer avec un grand nombre de sociétés », a-t-il dit à
Reuters. « S’assurer que ces relations sont correctes et que le travail
avance nécessite un travail assidu tous les jours ».
LIVRETS FALSIFIÉS
Hayashi émet plusieurs raisons pour sa
décision de quitter son foyer de Nagano, région au centre du Japon
célèbre pour ses pistes de ski, où il perfectionnait dans sa jeunesse
ses compétences en snowboard, et d’aller à Fukushima.
Il dit qu’il était sceptique quand le
gouvernement a affirmé que la centrale de Fukushima était sous contrôle ;
il voulait voir par lui-même. Il avait travaillé dans le bâtiment,
savait souder et il sentait pouvoir contribuer.
Comme de nombreux autres ouvriers,
Hayashi a été recruté au départ par un bureau de placement. Il a été
placé chez le sous-traitant RH Kogyo.
Quand il est arrivé à Fukushima, Hayashi
a reçu des instructions de la part de cinq autres firmes en plus du
bureau de placement et de RH Kogyo. Ce fut le sixième sous-traitant dans
la hiérarchie, ABL Co qui lui a dit qu’il travaillerait dans une zone
fortement radioactive. ABL Co se reportait à Tokyo Energy & Systems
Inc, qui gère à Fukushima quelque 200 ouvriers en tant que contractuel
de premier rang sous Tepco.
Hayashi dit qu’il a gardé des copies de
ses contrats de travail et qu’il a pris des photos et vidéos au sein de
la centrale, encouragé par un journaliste de TV qu’il avait rencontré
avant de commencer sa mission. À un moment, son patron de RH Kogyo lui a
dit de ne pas s’inquiéter parce que les radiations auxquelles il
s’exposait n’augmenteraient pas.
« Passée une semaine, la quantité de
radiations tombe de moitié », voit-on lui dire l’homme dans une de ses
vidéos. L’ancien superviseur a refusé tout commentaire.
L’affirmation montre que les normes de
sécurité erronées sur les doses de radiations qui sont appliquées à
Fukushima, sont basées sur l’opinion qu’il n’existe pas de dose de
sécurité. Les ouvriers sont limités à 100 millisieverts d’exposition sur
cinq ans. L’Agence Internationale de l’Énergie Atomique dit qu’une
exposition au-delà de ce seuil mesurable augmente le risque de cancers
tardifs.
Après sa période de travail de deux
semaines à la centrale, Hayashi a découvert que son livret nucléaire –
un enregistrement d’exposition aux radiations – avait été falsifié pour
montrer qu’il avait été l’employé de firmes plus élevées dans la
hiérarchie des contractuels, et non de RH Kogyo.
Reuters a parcouru le livret et les
documents relatifs à l’emploi d’Hayashi. Le livret nucléaire montre
qu’il a été employé par Suzushi Kogyo de mai à juin 2012. Il dit que
Take One a employé Hayashi pendant 10 jours en juin 2012. Hayashi dit
que c’est faux parce qu’il avait un contrat d’un an avec RH Kyogo.
« Je soupçonne qu’ils ont falsifié les données pour cacher le fait qu’ils avaient sous-traité mon poste ».
ABL Co a dit qu’Hayashi avait travaillé
avec la firme mais s’est refusé à commenter ses déclarations. Tepco,
Tokyo Energy & Systems, Suzushi Kogyo et RH Kogyo ont également
refusé de parler. Take One n’a pu être contacté.
En septembre 2012, Hayashi a trouvé un
autre travail en sous-traitance pour Kajima, l’une des plus grosses
entreprises de construction. Il ne voulait pas rentrer chez lui les
mains vides et il dit que sa première mauvaise expérience à la centrale
n’était qu’une question de malchance.
Mais les problèmes ont continué. Cette
fois le bureau de placement qui recrutait plusieurs ouvriers en
sous-traitance insista pour avoir un droit de regard sur son compte en
banque et il préleva presque un tiers des 160 dollars (115 €) qu’Hayashi
était supposé gagner par jour, raconte Hayashi.
L’agent de placement, selon Hayashi, s’identifia comme ancien membre d’un gang local de Nagano, ville natale d’Hayashi.
Ryo Goshima, 23 ans, a dit que le même
recruteur de Nagano l’avait placé dans une équipe faisant du travail de
décontamination et qu’il a ensuite écrémé presque la moitié de ce qu’on
lui avait promis. Goshima et Hayashi devinrent amis à Fukushima,
travaillant tous les deux pour la même firme.
Goshima a expliqué qu’il avait été
licencié en décembre après s’être plaint de la pratique de l’écrémage.
Tech, le contractuel qui l’avait employé, a dit qu’il avait licencié un
autre employé qui avait été pris à écrémer les gages de Goshima. Tech a
dit que Goshima était parti pour raisons personnelles. La firme a payé
les arriérés de Goshima, disent les deux partis. Le paiement total était
de 9000 dollars (6500 €), selon Goshima.
Le porte-paroles de Kajima, Atsushi
Fujino, a dit que la société n’était pas en position de commenter l’un
ou l’autre cas, en l’absence de contrat avec Hayashi ou Goshima.
« Nous payons des sociétés qui
travaillent pour nous et ces sociétés payent selon nos instructions la
prime de risque », a déclaré le porte-paroles de Kajima.