Billet d'avions : comment échapper à l'"IP Tracking" des compagnies aériennes
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Par Laurent Calixte
Une technique marketing redoutable risque de vous faire payer vos billets d'avion ou de train à un prix anormalement élevé. Explications et parades.
Mots-clés : Air France, SNCF, CNIL, DGCCRF
Vous surfez sur Internet à la
recherche d'une idée de vacances. Un vol pour Hong-Kong à 800 euros vous
tente. Le temps de vérifier que votre conjoint est d'accord pour cette
destination de vacances et le prix du billet, vous revenez sur le
site... Horreur! Le prix a grimpé à 900 euros !
C'est contre ce phénomène, appelé IP Tracking, que se bat la députée François Castex. “Ce phénomène touche les internautes qui cherchent un billet de train ou d’avion sur Internet, explique-t-elle : s’ils font une recherche pour partir à Hong-Kong le 1er juillet, et s’ils ne commandent pas, le système retient qu’ils ont déjà effectué cette recherche et qu’ils sont donc potentiellement très intéressés: du coup, s’ils refont la même recherche quelques minutes plus tard, le prix aura augmenté !” Non seulement ce système maximise le profit du site, mais en outre, sur un plan marketing, il accélère la vente puisqu’il donne l’impression à l’internaute que s’il ne se décide pas tout de suite, le prix continuera à augmenter.
Air France et la SNCF n'y recourraient pas
Selon Le Monde, la technique ne serait pas employée ni par Air France, ni par la SNCF. En revanche, elle serait abondamment utilisée par des compagnies aériennes asiatiques. Cette technique serait en fait plutôt associée, non pas à l’adresse IP de l’ordinateur (son “numéro d’identité”), mais aux cookies que contiennent le PC -ces petits fichiers qui indiquent aux sites visités quelles sont nos habitudes de navigation : types de sites consultés, temps de présence sur chaque site, rubriques consultées, etc...
Peu importe la technique employée : le procédé semble suffisamment retors pour la députée ait jugé utile de poser le 28 janvier une question écrite au Parlement européen. Celui-ci a fait répondre par la Commission européenne que “les adresses IP peuvent effectivement être considérées comme des données à caractère personnel” et que leur traitement “doit respecter les dispositions nationales qui mettent en oeuvre les exigences de la directive 95/46 “ sur la protection des données personnelles.
Contactée, la Commission nationale de l’informatique et des libertés répond pour sa part que “l’IP Tracking doit également être appréhendé sur le fondement des pratiques commerciales déloyales régies par l’article L.120-1 et suivants du code de la consommation”, lesquels visent les procédés “qui altèrent (...) de manière substantielle le comportement du consommateur normalement informé et raisonnablement attentif et avisé, à l’égard d’un bien ou d’un service”.
Le procédé pourrait donc être illégal, mais rien n'est établi à l'heure actuelle. La Cnil précise également qu’elle travaille “en collaboration étroite avec la DGCCRF” sur ce sujet. Hélas, ses conclusions ne seront pas rendues avant que les Français prennent leurs vacances.
Du coup, et au delà de l’aspect légal ou non d’une telle pratique, les conseil à suivre pour bien acheter sans subir le raffinement commercial excessif de l’IP Tracking sont simples: “ on peut consulter le prix depuis son PC, explique Françoise Castex. Et on peut ensuite finaliser l’achat avec un autre PC -celui de son bureau, par exemple, ou avec son smartphone, à condition de se connecter en 3G et non en Wifi. Le prix n’aura pas bougé”. Des internautes vigilants nous ont par ailleurs signalé qu'en utilisant le moteur de recherche Ixquick, qui permet de surfer sans révéler son adresse IP, il était possible d'échapper à ce tracking.
La question écrite de la députée au Parlement européen :
La réponse de la Commission européenne :
La réponse de la CNIL à la demande de la députée :
C'est contre ce phénomène, appelé IP Tracking, que se bat la députée François Castex. “Ce phénomène touche les internautes qui cherchent un billet de train ou d’avion sur Internet, explique-t-elle : s’ils font une recherche pour partir à Hong-Kong le 1er juillet, et s’ils ne commandent pas, le système retient qu’ils ont déjà effectué cette recherche et qu’ils sont donc potentiellement très intéressés: du coup, s’ils refont la même recherche quelques minutes plus tard, le prix aura augmenté !” Non seulement ce système maximise le profit du site, mais en outre, sur un plan marketing, il accélère la vente puisqu’il donne l’impression à l’internaute que s’il ne se décide pas tout de suite, le prix continuera à augmenter.
Air France et la SNCF n'y recourraient pas
Selon Le Monde, la technique ne serait pas employée ni par Air France, ni par la SNCF. En revanche, elle serait abondamment utilisée par des compagnies aériennes asiatiques. Cette technique serait en fait plutôt associée, non pas à l’adresse IP de l’ordinateur (son “numéro d’identité”), mais aux cookies que contiennent le PC -ces petits fichiers qui indiquent aux sites visités quelles sont nos habitudes de navigation : types de sites consultés, temps de présence sur chaque site, rubriques consultées, etc...
Peu importe la technique employée : le procédé semble suffisamment retors pour la députée ait jugé utile de poser le 28 janvier une question écrite au Parlement européen. Celui-ci a fait répondre par la Commission européenne que “les adresses IP peuvent effectivement être considérées comme des données à caractère personnel” et que leur traitement “doit respecter les dispositions nationales qui mettent en oeuvre les exigences de la directive 95/46 “ sur la protection des données personnelles.
Contactée, la Commission nationale de l’informatique et des libertés répond pour sa part que “l’IP Tracking doit également être appréhendé sur le fondement des pratiques commerciales déloyales régies par l’article L.120-1 et suivants du code de la consommation”, lesquels visent les procédés “qui altèrent (...) de manière substantielle le comportement du consommateur normalement informé et raisonnablement attentif et avisé, à l’égard d’un bien ou d’un service”.
Le procédé pourrait donc être illégal, mais rien n'est établi à l'heure actuelle. La Cnil précise également qu’elle travaille “en collaboration étroite avec la DGCCRF” sur ce sujet. Hélas, ses conclusions ne seront pas rendues avant que les Français prennent leurs vacances.
Du coup, et au delà de l’aspect légal ou non d’une telle pratique, les conseil à suivre pour bien acheter sans subir le raffinement commercial excessif de l’IP Tracking sont simples: “ on peut consulter le prix depuis son PC, explique Françoise Castex. Et on peut ensuite finaliser l’achat avec un autre PC -celui de son bureau, par exemple, ou avec son smartphone, à condition de se connecter en 3G et non en Wifi. Le prix n’aura pas bougé”. Des internautes vigilants nous ont par ailleurs signalé qu'en utilisant le moteur de recherche Ixquick, qui permet de surfer sans révéler son adresse IP, il était possible d'échapper à ce tracking.
La question écrite de la députée au Parlement européen :
La réponse de la Commission européenne :
La réponse de la CNIL à la demande de la députée :
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