Un reportage de Caroline Vicq, à Buenos Aires, en Argentine
Elsa, atteinte de la maladie de Parkinson et élève de cours de tango :
A Buenos
Aires, en Argentine, le championnat du monde de tango vient de se
terminer avec cette année encore, la consécration des couples argentins.
En tout, 550 000 personnes ont participé à cet évènement qui prend de plus en plus d’ampleur. Car à Buenos Aires, le tango est partout.
Il est même utilisé pour soulager des malades de Parkinson, en témoigne ce cours gratuit de “tango-thérapie” à la Fondation du tango argentin.
Verónica Alegre :
Dans un café portegne, vieilles affiches de tango au mur, parquet au sol, quelques
consignes de Veronica, la professeure, et le cours commence. Debout, appuyés
sur une chaise, les élèves se laissent porter par la musique, et parviennent à
faire quelques mouvements tangueros.
La sensation d’un malade de Parkinson est d’être en mode off. Il faut donc reveiller ce corps endormi.
Veronica Alegre, professeure de tango-thérapie :
Elsa a commencé le tango à 18 ans. Son corps a gardé la mémoire de certains mouvements :
Alicia, elle, n’avait jamais dansé de tango. Mais en 5 cours seulement, son état s’est amelioré.
En une heure de thérapie, le corps se souvient, la tête se détend, l’élève lâche prise et oublie la maladie… au moins le temps d’un tango.
Elsa, atteinte de la maladie de Parkinson et élève de cours de tango :
La musique
t’emmène ailleurs. Sans t’en rendre compte, tu bouges une jambe. C’est
instinctif. Ca marche avec tous types de musique mais comme je dansais le tango
avant, mon corps se souvient.
Danseurs de tango
© Fiesta des suds - 2013
En tout, 550 000 personnes ont participé à cet évènement qui prend de plus en plus d’ampleur. Car à Buenos Aires, le tango est partout.
Il est même utilisé pour soulager des malades de Parkinson, en témoigne ce cours gratuit de “tango-thérapie” à la Fondation du tango argentin.
Verónica Alegre :
On détend les genoux ! Et on va commencer à bouger
la jambe libre, en essayant d’allonger le corps le plus possible.
D’accord ? On essaye !
La sensation d’un malade de Parkinson est d’être en mode off. Il faut donc reveiller ce corps endormi.
Veronica Alegre, professeure de tango-thérapie :
L’objectif, est d’étendre le répertoire de mouvements. Ce
qui m’intéresse, c’est qu’ils trouvent ou retrouvent des parties de leur corps
qui sont apparemment endormies ou éteintes et travaillent là-dessus. Sur le
poids du corps, l’équilibre. Les gens qui dansaient le tango avant arrivent à
se rappeler des mouvements. Certains ne pouvaient même pas se tenir debout tout
seuls, certaines choses qui étaient cachées ressurgissent. Des choses enfouies
d’un point de vue émotionnel et corporel. Avec eux, je ne cherche pas à faire
de grands mouvements, mais à leur donner la sensation de les avoir connus.
Elsa a commencé le tango à 18 ans. Son corps a gardé la mémoire de certains mouvements :
Cela a été un changement
brusque. Mon corps est dur. J’ai un Parkinson rigide. Grâce à ça, je me suis
énormement détendue. Chez moi, j’ai une routine d’exercices qui me fatigue
beaucoup. Mais là, non. Peut-être parce que la musique te transporte et je le
vis différemment. L’émotion te mobilise. Et si, avec un peu de chance,
j’entends un tango que je connais, je travaille différemment.
Alicia, elle, n’avait jamais dansé de tango. Mais en 5 cours seulement, son état s’est amelioré.
En peu de cours, et la
prof l’a constaté, j’ai réussi à redresser mon dos, à être droite. Dans cet
atelier, on commence assis, on apprend les mouvements. Moi, j’ai eu un AVC , et
je redecouvre les mouvements que je faisais avant avec le bras, le pied, la
main, la jambe. Et après on danse et les muscles fonctionnent mieux. C’est dur,
c’est pas facile, mais ce cours c’est vraiment une merveille !
En une heure de thérapie, le corps se souvient, la tête se détend, l’élève lâche prise et oublie la maladie… au moins le temps d’un tango.
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